La Vérité sur le Docteur Victorien Mortel Thomas Neill Cream

par Olivier
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La Vérité sur le Docteur Victorien Mortel Thomas Neill Cream
Royaume-Uni, Canada, États-Unis

Histoire

portrait of Thomas Neill Cream
Né en Écosse en 1850, Thomas Neill Cream vit sa famille émigrer au Canada quelques années après sa naissance. Au début, il œuvrait dans la construction navale, mais sa fascination pour la médecine l’amena à étudier cette discipline. À 22 ans, il intègre l’université McGill où il se familiarise notamment avec le chloroforme et ses effets. Diplômé avec mention en 1876, il obtient enfin le diplôme de médecin auquel il aspirait.

Quelques mois à peine après l’obtention de son diplôme, Flora Elizabeth Brooks, avec laquelle il entretenait une liaison, tombe enceinte. Le jeune médecin décide de pratiquer un avortement, intervention qui tourne mal et met presque la vie de Flora en danger. Face à cette tragédie, le père de la jeune femme exige que Cream épouse sa fille, une union à laquelle il consent malgré son désintérêt pour le mariage. Rapidement, il quitte le Canada pour se perfectionner à Londres. De retour quelques années plus tard, la destinataire de son mariage, Flora, est déjà décédée, le laissant de nouveau célibataire.

De retour au Canada, Cream ouvre une clinique où il pratique clandestinement des avortements. C’est durant cette période qu’il commet son premier meurtre. Kate Gardner, une patiente venue pour une consultation d’avortement, est retrouvée morte, une bouteille de chloroforme à proximité. Interrogé par les autorités, le médecin affirme n’avoir administré qu’un simple conseil, ni fourni le produit en question. La mort de Kate est imputée au chloroforme et, avant que les forces de l’ordre ne puissent reprendre leurs investigations, Cream s’évapore pour rejoindre Chicago.

En 1879, installé dans le quartier chaud de Chicago, il ouvre une nouvelle clinique, fréquentée majoritairement par des travailleuses du sexe cherchant à se débarrasser d’une grossesse non désirée. La pratique d’avortements illégaux se poursuit et plusieurs patientes finissent par perdre la vie, l’une suite à une intervention ratée, l’autre après ingestion de médicaments qu’il avait prescrits. Malgré la surveillance policière, aucune poursuite n’est engagée contre lui.

En 1881, Thomas Neill Cream est reconnu coupable de meurtre. Selon un rapport du Chicago Tribune, il aurait assassiné le mari d’une femme avec laquelle il entretenait une liaison. Condamné à la prison à vie, il est libéré dix ans plus tard, vraisemblablement grâce à ses relations influentes et à sa situation financière. Il retourne en Angleterre, où il continue sa sombre carrière.

De nouveau, il se met à exercer dans un quartier défavorisé de Londres, attirant une nouvelle vague de patientes venues pour des avortements. Dès son arrivée, deux femmes meurent après avoir ingéré du poison, sans que le docteur ne soit suspecté. Peu après, deux autres cas de poisoning sont enregistrés. Pour détourner l’attention, Cream va jusqu’à accuser un voisin, Joseph Harper, en lui promettant de ne remettre aucune preuve aux autorités moyennant un pot-de-vin. Harper, sûr de son innocence, refuse catégoriquement la proposition.

L’exercice de ses extorsions se poursuit, le médecin se mettant même en scène en offrant des visites des scènes de crime à un détective et à un sergent de police. Ces démarches attirent finalement l’attention des enquêteurs, d’autant plus qu’un témoin mentionne avoir aperçu deux des victimes en compagnie d’un homme correspondant à la description de Cream.

Les meurtres sont finalement rattachés à son nom et les charges s’abattent sur lui. Lors du procès, une patiente témoigne avoir reçu une prescription identique à celle qui avait causé la mort de plusieurs femmes, ce qui renforce l’accusation. Thomas Neill Cream avoue par la suite divers délits pour lesquels il n’avait initialement pas été suspecté. Condamné à mort, il est exécuté à la potence en 1892. D’après l’exécuteur, ses derniers mots furent « I am Jack– », phrase inachevée qui alimenta longtemps les spéculations sur un éventuel lien avec Jack l’Éventreur, bien que les éléments de l’enquête montrent qu’il se trouvait à Chicago lors des meurtres en Angleterre.

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