La vérité sur les navires Liberty de la Seconde Guerre mondiale
Par Scott Williamson – 7 sept. 2021, 15:31 HNE
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Dans l’Atlantique, durant la Seconde Guerre mondiale, l’une des plus redoutables menaces était représentée par les U-boat allemands. Alors que la flotte de surface allemande se trouvait largement insuffisante – notamment en l’absence de porte-avions comme ceux de la Grande-Bretagne, des États-Unis ou du Japon – la puissance des sous-marins compensait largement ce déficit. Ces U-boat furent responsables de la disparition de milliers de navires et de dizaines de milliers de marins alliés, mettant en péril l’approvisionnement vital de la Grande-Bretagne, dépendante de ses colonies éloignées.
Dès que le décodage de la machine allemande « Enigma » fut assuré, permettant de décrypter les communications codées à l’origine des attaques, les pertes maritimes se poursuivirent, les forces ennemies adaptant sans cesse leurs tactiques. La solution fut d’épuiser les Allemands par une supériorité numérique accrue, stratégie rendue possible par l’engagement total des États-Unis. Le recours massif aux chantiers navals américains permit ainsi de produire rapidement un grand nombre de navires marchands, rendant impossible pour l’ennemi de couler une proportion décisive d’entre eux.
Une production rapide payée d’un lourd tribut sur la qualité
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Le navire Liberty est issu d’un concept britannique, adapté et produit à grande échelle dans les chantiers américains. D’après des sources spécialisées, la marine américaine adopta ce modèle lorsque le procédé de rivetage traditionnel fut remplacé par la soudure, méthode qui réduisit considérablement le nombre d’ouvriers requis et accéléra la construction. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, en partie comblée par la participation des femmes, cette innovation permit d’achever certains navires en à peine une semaine. Ainsi, le SS Robert E. Peary fut achevé en seulement quatre jours.
Malgré leur rôle déterminant – du transport de vivres à la surveillance des côtes – la fabrication expéditive des navires Liberty entraîna d’importantes lacunes en termes de durabilité. Plusieurs navires, notamment, furent sujets à des fuites et des fissures, certains allant même jusqu’à se scinder en deux. Face à ces faiblesses, les autorités américaines complétèrent progressivement leur flotte avec des navires plus robustes, les Victory Ships. Bien que conçus pour une durée de service limitée, les navires Liberty contribuèrent non seulement à neutraliser la menace des U-boat, mais assurèrent également des services précieux pendant plusieurs décennies, et parmi les environ 2 700 construits, il en subsiste aujourd’hui encore deux en activité.