Le lien tragique de Lincoln avec trois assassinats présidentiels

Comment le fils de Lincoln a été lié à l’assassinat de trois présidents américains

Les tragédies multiples qui ont frappé la famille d’Abraham Lincoln ne se sont pas limitées à son propre assassinat. Sa femme, Mary Todd Lincoln, a donné naissance à quatre enfants, dont trois sont morts avant l’âge de 18 ans. En effet, Edward Lincoln est décédé de tuberculose en 1852, à peine un mois avant son quatrième anniversaire. William Wallace Lincoln a succombé à la fièvre typhoïde à l’âge de 12 ans, tandis que le plus jeune, Tad, est mort en 1875, à 18 ans, également des suites de la tuberculose. Le seul enfant de Lincoln à survivre était Robert, né le 1er août 1843. Il a vécu une vie pleine et a atteint l’âge de 82 ans, mais il a été marqué non seulement par la perte de ses frères et sœurs, mais aussi par l’assassinat de son père. Ce que l’histoire oublie parfois, c’est que ce fils de Lincoln a été témoin d’autres tragédies présidentielles, des années après la mort de son père.

La nuit du 14 avril 1865, Abraham Lincoln, accompagné de sa femme Mary Todd et de deux invités, assistait à une représentation de « Our American Cousin » au Ford’s Theatre à Washington, D.C. Peu après le début du deuxième acte, John Wilkes Booth a fait irruption dans leur loge. Booth a tiré un coup de feu à quelques centimètres de la tête de Lincoln et a blessé un des invités, le Major Henry Rathbone. Booth a ensuite sauté de la loge et s’est échappé sur scène.

Bien qu’inconscient, Lincoln a été transporté d’urgence dans une maison située juste en face du théâtre. L’examen médical a révélé que la balle était entrée derrière l’oreille gauche. Constatant la gravité de la blessure, la jeune veuve et le personnel médical sont restés à son chevet en attendant son décès. Lorsque Robert Todd Lincoln a été informé de la fusillade, il est arrivé à la maison où le corps de son père avait été emporté. Il a été présent au moment où Lincoln est décédé, le matin du 15 avril.

À seulement 22 ans, Robert Lincoln avait déjà commencé une prometteuse carrière à Washington. Ignorant alors que sa carrière le mènerait aux côtés de deux autres présidents américains dont la vie serait tragiquement interrompue.

L’assassinat de James Garfield

Après avoir obtenu son diplôme de l’école de droit à Chicago, Robert Lincoln est retourné à Washington. En 1881, il a été nommé secrétaire à la Guerre par le président nouvellement élu, James Garfield. Le 2 juillet 1881, il se tenait à côté de Garfield, attendant un train, lorsque Charles Guiteau s’est approché d’eux, armé d’un pistolet. Guiteau a tiré deux balles, touchant Garfield à l’épaule et au dos.

Guiteau était frustré d’avoir été refusé un poste au gouvernement, une situation sans rapport avec Garfield. Malheureusement, le président est devenu la cible de sa colère, devenant ainsi le deuxième président américain à être assassiné. Garfield ne mourut pas sur le coup et a lutté pendant plus de 11 semaines à Washington, souffrant de fièvres et d’infections. Les médecins, incapables d’extraire la balle, ont décidé de la laisser en place, provoquant davantage d’infections qui finirent par être fatales. Garfield est décédé le 19 septembre 1881.

L’assassinat de William McKinley

Le 6 septembre 1901, le président William McKinley se trouvait à l’Exposition panaméricaine de Buffalo, New York, lorsqu’il a été approché par Leon Czolgosz, qui lui a tiré dans l’abdomen. McKinley ne mourut pas immédiatement, mais il se battit jusqu’au 14 septembre 1901, date à laquelle il succomba à la gangrène suite à ses blessures.

En l’espace de 26 ans, Robert Lincoln se retrouva sur les lieux de trois assassinats distincts, un ensemble de coïncidences sans précédent. L’assassinat réussi de McKinley poussa le gouvernement fédéral à établir des mesures de protection pour les présidents, avec Theodore Roosevelt qui institua la protection permanente par le Secret Service. Qu’a pensé le fils de Lincoln d’être si proche de trois assassinats présidentiels ? Il reconnaissait l’improbabilité de la situation et refusa de se trouver près d’un autre président en fonction. « Non, je ne vais pas, et ils feraient mieux de ne pas me le demander, car il y a une certaine fatalité qui entoure les fonctions présidentielles lorsque je suis présent », déclara un jour Robert Lincoln.