Le plus ancien royaume du monde : Mesopotamie, berceau de la civilisation

par Olivier
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Le plus ancien royaume du monde : Mesopotamie, berceau de la civilisation
Irak, Syrie, Turquie, Kuwait

Les terres et peuples gouvernés par des rois et reines semblent inscrits dans la nature même de la civilisation humaine, mais tout a bien dû commencer quelque part. Avant cela, il est difficile de savoir à quoi ressemblait le leadership chez nos ancêtres, notamment en raison de l’absence d’une écriture. Ce fut une révolution durant ce que l’on appelle aujourd’hui le « berceau de la civilisation » : la Mésopotamie, un territoire qui recouvrait des parties de l’Irak, du Koweït, de la Syrie et de la Turquie modernes. Ce nom grec signifie « entre deux fleuves », désignant la région située entre le Tigre et l’Euphrate, surnommée « Croissant fertile » par un égyptologue du XXe siècle.

Croquis d'une ville en Mésopotamie

La civilisation a évolué dans cette région sur plusieurs millénaires. Dès 10 000 avant J.-C., l’agriculture primitive s’y est développée. Au cours des millénaires suivants, la poterie fut créée et cuite dans des fours, tandis que la cité antique de Ninive était fondée. Entre 6000 et 1750 avant J.-C., la civilisation sumérienne prospéra, et diverses villes virent le jour. Au sein de ces cités et villages, les Mésopotamiens inventèrent de nombreuses innovations toujours utilisées aujourd’hui, et il y a environ 4 000 ans, les premiers rois émergèrent, certains détenant plus de pouvoir que d’autres.

La Mésopotamie, berceau des mathématiques, du droit, de la bière et des rois

Carte de l’ancienne Mésopotamie

La civilisation telle que nous la concevons aujourd’hui s’est manifestée par un changement de mode de vie chez les habitants de la Mésopotamie. Ils cessèrent d’être nomades pour former des établissements permanents, lesquels devinrent villages puis cités. Les habitants cultivaient, élevaient des animaux et se spécialisèrent dans diverses activités artisanales.

Ils inventèrent la roue, fabriquèrent de la bière et du vin, rédigèrent des lois et des codes. Une des principales raisons pour lesquelles cette période nous est bien connue tient au fait que les Mésopotamiens furent parmi les premiers à élaborer des systèmes d’écriture et d’archivage. Des mathématiciens et astronomes apparurent, et les intellectuels de l’époque développèrent le système de mesure du temps que nous utilisons encore, divisant la journée en heures, minutes et secondes. Mais rien de tout cela ne constituait encore un royaume à proprement parler.

En réalité, la région abritait de nombreuses cultures différentes sans véritable ville centrale. Si l’islam domine aujourd’hui cette zone, les anciens Mésopotamiens étaient polythéistes. Très dévoués à leurs multiples dieux anthropomorphes, ils cherchaient à répondre à leurs besoins et à les satisfaire, ce qui, selon Britannica, constituait alors leur priorité essentielle.

Au milieu de ces avancées intellectuelles, architecturales et agricoles débuta la période dynastique ancienne vers 2700 avant J.-C. Plusieurs premiers rois régnèrent sur des cités individuelles, mais celui reconnu pour avoir unifié toute la région et fondé le premier empire mondial fut Sargon d’Akkad, qui régna de 2334 à 2279 avant J.-C.

Le royaume de Sargon d’Akkad, un tournant majeur pour l’humanité

Bas-relief mésopotamien représentant des personnes devant un roi sur son trône

Sargon d’Akkad conquit les territoires et rois multiples des cités-États mésopotamiennes et instaura des innovations comme le premier système postal, des systèmes d’irrigation améliorés, des routes, ainsi que des progrès dans les domaines scientifique et artistique.

Il modifia aussi radicalement la perception de la vie. Paul Kriwaczek, spécialiste mésopotamien et auteur de « Babylone : la Mésopotamie et la naissance de la civilisation », explique : « Chaque cité était la création et la demeure d’un dieu particulier. C’est comme si la ‘vraie vie’ était celle vécue par les dieux dans le domaine divin, tandis que ce qui se passait ici-bas sur Terre n’était qu’un spectacle secondaire sans grande importance. L’époque de Sargon et Naram-Sin [son petit-fils] changea tout cela, déplaça le centre d’attention vers le monde humain et introduisit une nouvelle conception de l’univers, qui fit des humains plutôt que des dieux les principaux sujets de l’histoire mésopotamienne. »

Ce changement de mentalité fut aussi capital pour la formation de la civilisation moderne que les nombreuses découvertes et lois créées à l’époque ancienne. Dans les dynasties ultérieures à travers le monde, rois et pharaons furent vénérés comme des êtres divins dans leurs royaumes. Cependant, une grande part du déroulement de la vie dans les sociétés civilisées fut profondément influencée par ce plus ancien royaume.

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