L’Énigme de la Maladie de Joseph Merrick, l’Homme Éléphant

par Olivier
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L'Énigme de la Maladie de Joseph Merrick, l'Homme Éléphant
Royaume-Uni

Contexte historique

Joseph Merrick, l'Homme Éléphant

Pour comprendre la portée historique de la maladie de l’homme éléphant, il faut revenir à la vie de Joseph Merrick. Né à Leicester en 1862, Merrick tenta d’abord de gagner sa vie en roulant des cigares, puis passa la majeure partie de sa vie active comme attraction foraine, connu sous le nom d’« Homme Éléphant ». Il attribuait ses déformations à un prétendu traumatisme subi par sa mère avec un éléphant pendant sa grossesse.

Les premiers signes apparurent dès l’âge de cinq ans : Merrick décrit une « peau épaisse et bosselée… comme celle d’un éléphant, et presque de la même couleur » dans un pamphlet autobiographique. Orphelin de mère à onze ans, il fut chassé du foyer par son père et sa belle‑mère, enchaîna les épreuves et connut des opérations pour enlever au moins une des excroissances faciales.

Refusant d’autres options, il se produisit comme phénomène de foire. C’est durant cette période qu’il rencontra le médecin Frederick Treves, qui l’examina sans pouvoir fournir d’explication médicale définitive. Après avoir été abandonné et volé par son gérant en Europe, Merrick revint à Londres et contacta de nouveau Treves, qui l’accueillit à l’hôpital londonien.

Joseph Merrick, portrait de 1889

Au fil du temps, l’état de Merrick se détériora : Treves évoqua une affection cardiaque qui, selon lui, limitait considérablement son espérance de vie. Hébergé à l’hôpital, Merrick se lia d’amitié avec Treves et certains membres de la haute société londonienne. Il lisait, faisait des promenades nocturnes, construisait des maquettes en carton et nourrissait l’espoir, qu’il exprimait avec pudeur, de trouver un jour refuge dans une institution pour aveugles où son apparence ne déterminerait pas ses relations.

Malgré ces moments d’apaisement, ses déformations s’accentuèrent, surtout au niveau du crâne, qui devint si lourd qu’il ne pouvait dormir qu’en position verticale. Joseph Merrick fut retrouvé mort, étouffé, le 11 avril 1890.

Quant à l’origine de sa pathologie, les analyses réalisées sur ses os — conservés à l’hôpital londonien — n’ont pas permis de trancher définitivement. On en reste aux hypothèses les plus plausibles :

  • Le syndrome de Proteus : une anomalie génétique provoquant une croissance excessive de la peau, des os et d’autres tissus.
  • La neurofibromatose : une maladie entraînant la formation de tumeurs le long du système nerveux.
  • Une combinaison possible des deux affections ci‑dessus.

Le mystère demeure ; à ce jour, aucune cause unique et acceptée n’a été confirmée pour la maladie de l’homme éléphant. L’anecdote finale, révélatrice de la fascination persistante autour de Merrick, veut que la proposition d’achat de son squelette formulée par une célébrité ait été déclinée par l’établissement qui le conservait.

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