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Les armes mythologiques les plus dangereuses
Dans l’univers des jeux de rôle, posséder une arme légendaire est souvent synonyme de puissance et de renommée. Prenons par exemple la série « Legend of Zelda » : pourquoi se contenter d’une épée rouillée quand on peut brandir la célèbre Master Sword, unique en son genre ? Cette fascination pour les armes mythologiques n’est donc pas surprenante. Qui ne rêverait pas de manier un marteau capable de foudroyer ou, mieux encore, d’invoquer la foudre elle-même ?
Toutes les armes de la mythologie sont dangereuses, mais certaines se distinguent par leur puissance brute, d’autres par leur symbolisme profond, et d’autres encore par les conséquences qu’elles peuvent avoir sur leurs porteurs. Cette sélection des armes mythologiques les plus redoutables nous entraîne à travers diverses traditions du monde, mettant en lumière non seulement leur potentiel destructeur, mais également leur rôle en tant que symboles importants des cultures et civilisations qu’elles représentaient.
Certaines de ces armes relèvent du pur légendaire, tandis que d’autres sont censées exister encore aujourd’hui. Commençons donc cette exploration avec le tonnerre de Zeus, symbole de pouvoir et de domination.
Le foudre de Zeus
Parmi les divinités de l’Olympe, Zeus se dresse comme le dieu le plus puissant de la mythologie grecque. Cependant, son ascension au sommet n’a pas été un parcours sans embûches. Pour parvenir à sa position actuelle, Zeus a dû mener une rébellion contre les Titans, la génération de dieux précédents, dont faisait partie son propre père, Chronos. Ce dernier, craignant d’être renversé, avait dévoré ses propres enfants. Heureusement pour Zeus, sa mère, Rhea, l’avait caché, ce qui lui a permis de commencer l’insurrection.
Après avoir forcé Chronos à régurgiter ses frères et sœurs, Zeus a ouvert les profondeurs de Tartarus pour libérer divers monstres qui l’ont aidé à renverser les Titans. Parmi ces créatures se trouvaient les Cyclopes, des géants à un œil, qui ont forgé pour Zeus et ses deux frères des armes magiques : un trident pour Poséidon, un casque pour Hadès, et bien sûr, un foudre pour Zeus. Ces armes furent d’une grande utilité lors de la bataille contre les Titans.
Le foudre de Zeus, comme le décrit le texte « Zeus as (Rider of) Thunderbolt », se veut la personnification des tempêtes et du ciel. En un instant, ce dieu du ciel pouvait foudroyer un adversaire à distance. De plus, il avait le pouvoir de chevaucher la foudre pour descendre des cieux. Bien que ne possédant pas la finesse d’autres armes, le foudre de Zeus demeure l’une des plus redoutables et dangereuses de la mythologie.
L’épée Tyrfing
La mythologie nordique présente de nombreuses armes redoutables, et l’une des plus dangereuses est l’épée Tyrfing. Selon les récits, Tyrfing — parfois orthographié Tirfing ou Tyrving — fut forgée par le roi Svafrlami, petit-fils du dieu Odin, qui avait capturé les nains Dulin et Dvalin pour les contraindre à créer cette arme.
Les nains, habiles forgerons, réalisèrent avec amertume Tyrfing, une épée qui ne rouillait jamais, ornée d’une poignée dorée, capable de découper la pierre et le fer comme du beurre. Pour ajouter à son aura intimidante, elle brillait comme le feu. Cependant, les nains décidèrent de se venger en maudissant l’épée : d’abord, chaque fois qu’elle était dégainée, elle était destinée à tuer ; ensuite, elle serait responsable de trois grands maux ; enfin, elle provoquerait la mort de Svafrlami. Lorsque Svafrlami découvrit cela, il tenta de tuer les nains, mais malgré le fait que Tyrfing pénétra profondément dans la roche, ils échappèrent à la mort.
La troisième malédiction de Tyrfing se réalisa lorsque Svafrlami fut tué par le berserker Arngrim. S’ensuivit alors un véritable carnage alors que l’épée s’acquitta de ses trois actes maléfiques. D’abord, elle tua le héros suédois Hjalmar. Ensuite, elle poussa un héritier, Heidrek, à tuer son frère. Enfin, la malédiction fut brisée lorsque Heidrek fut lui-même tué par l’épée aux mains de ses propres thralls. Ce fut le troisième acte maléfique de l’épée avant que le fils de Heidrek ne se venge et ne revendique Tyrfing, désormais sans malédiction, comme sienne.
Le Sudarshana Chakra de Vishnu
Vishnu est l’une des divinités les plus importantes du panthéon hindou. Surnommé le « Préservateur », Vishnu apparaît sur Terre sous diverses incarnations pour combattre les démons et maintenir l’équilibre cosmique. Pour affronter ces forces malveillantes, il possède une arme redoutable.
Connu sous le nom de Sudarshana Chakra, cet instrument est un disque composé de 108 lames, symbole de l’association de Vishnu avec le soleil et représentation de la Roue de la Vie dans la mythologie hindoue. Selon certaines sources, l’arme de Vishnu pourrait avoir inspiré les véritables disques de combat appelés chakram.
En ce qui concerne son origine mythologique, il est dit que le Sudarshana Chakra a été créé par Vishwakarma, l’architecte des dieux, à partir de la poussière du soleil et des débris tombés du trident de Shiva. Cette arme possède le pouvoir de détruire n’importe quoi et, traditionnellement, son usage est prohibé pour les mortels. Cependant, elle a été maniée par le héros Arjuna, qui la reçut de Krishna, une incarnation de Vishnu.
Le trident de Poséidon
Si vous étiez le dieu de la mer, quelles capacités souhaiteriez-vous accorder à votre arme ? Imaginez, par exemple, la capacité de provoquer des tremblements de terre. C’est l’une des caractéristiques principales du célèbre trident à trois dents du dieu grec Poséidon.
Selon le Theoi Project, Poséidon, connu sous le nom de Neptune dans la tradition romaine, possédait un trident forgé par les Cyclopes, simultanément à la foudre de Zeus et au casque d’Hadès. Les origines du trident de Poséidon se rapprocheraient d’une simple lance de pêche, comme le rapporte Britannica. Toutefois, cette lance de pêche avait d’incroyables pouvoirs, permettant de provoquer des tremblements de terre, de briser des rochers et de calmer des mers agitées. C’est pourquoi Poséidon est également vénéré en tant que dieu des tremblements de terre.
En réalité, selon l’étude « Poseidon, Walls, and Narrative Complexity in the Homeric Iliad, » ce pouvoir dévastateur était considéré comme le plus grand de Poséidon. De plus, son lien avec les chevaux est également associé aux tremblements de terre, qui rappellent le bruit et la sensation du tonnerre de nombreux sabots martelant le sol. Le trident est désormais un symbole iconographique emblématique de ce dieu, si bien qu’à la vue d’une personne brandissant un trident, on pense inévitablement à Poséidon.
Sharur la Masse Parole
Avant l’avènement de l’intelligence artificielle, il y avait Sharur. Cette arme emblématique appartenait à Ninurta, le héros-dieu de la chasse et de la guerre dans l’ancienne Sumer. Selon les récits, le nom de Sharur signifiait « celui qui écrase des milliers ». Cependant, cette masse n’était pas qu’un simple bâton de combat ; elle était dotée d’une conscience, d’une logique et d’une raison, la rendant unique parmi les armes mythologiques.
L’utilisation la plus notable de Sharur se produisit lors du combat de Ninurta contre le démon Asag, un être lié à la maladie et à la souffrance. Dans cette confrontation, Sharur agissait presque comme un tricorder de science-fiction, fournissant des informations cruciales sur le monstre. Lorsque Ninurta commença à douter de lui-même, Sharur lui offrit un discours de motivation digne d’un conférencier. Plus encore, lorsque le dieu ne parvint pas à vaincre Asag directement, la masse revint vers le père de Ninurta, initiant une nouvelle stratégie.
Finalement, le plan fut de fatiguer le démon par des tempêtes, permettant à Ninurta et Sharur de porter le coup fatal. Cette alliance entre le héros et son arme rappelle la force des liens dans le combat contre les ténèbres, une thématique récurrente dans la mythologie.
Kusanagi du Japon
La société féodale japonaise traditionnelle est indissociable de la valeur et de la bravoure de sa classe guerrière, les samouraïs. Parmi toutes les possessions, la plus précieuse pour un samouraï était son épée. Le folklore japonais regorge d’épées et d’armes mythologiques, mais la plus célèbre d’entre elles est la véritable Kusanagi.
Selon les récits mythologiques, la légende raconte que l’épée Kusanagi a été extraite de la queue d’un dragon à huit têtes par le dieu du tonnerre Susanoo. Ce dernier la donna ensuite à sa sœur, la déesse du soleil Amaterasu, qui à son tour l’offrit à son petit-fils Ninigi, chargé de régner sur le Japon. Bien que l’épée soit l’une des trois trésors sacrés de la régalia impériale japonaise, elle reste cachée, et nul n’a jamais pu la voir.
Kusanagi est réputée posséder des pouvoirs divins. L’un des exemples les plus remarquables est lorsque le héros Yamato Takeru utilisa cette épée pour couper l’herbe enflammée que des tribus Ainu avaient allumée autour de lui. Des écrits comme Tokyo Cyberpunk évoquent également la manière dont Yamato pouvait diriger le pouvoir du vent pour inciner ses ennemis. Le nom de l’épée, qui signifie « coupeur d’herbe », souligne son essence. Plus significativement, elle est devenue un symbole d’identité nationale, à l’image de l’Excalibur britannique.
Excalibur, l’épée légendaire du roi Arthur
Excalibur occupe une place prépondérante dans toute liste d’armes mythologiques. Cette épée emblématique appartient au roi Arthur de Grande-Bretagne et est parfois désignée sous le nom de Caliburn. L’histoire d’Excalibur est entourée de mystère, car les sources la considèrent parfois comme la L’Épée dans la pierre, tandis que d’autres la décrivent comme une arme distincte remise à Arthur par la Dame du Lac. Dans les deux cas, Arthur était guidé par le magicien Merlin.
Cette épée symbolisait le droit d’Arthur à régner. Contrairement à Kusanagi, Excalibur n’était possédée par Arthur que durant son règne, avant de retourner à la Dame du Lac. Les origines d’Excalibur sont souvent considérées comme célestes, certaines traditions affirmant qu’elle a été forgée sur l’île mystique d’Avallon. On attribue également à cette épée des pouvoirs extraordinaires : on dit qu’elle brillait si intensément qu’elle pouvait aveugler ses ennemis. De plus, lorsqu’elle était maniée par un guerrier compétent, elle était réputée capable de terrasser de nombreux adversaires.
Mais ce n’est pas tout ! Le fourreau d’Excalibur offrait à son porteur une protection incroyable, lui permettant de perdre du sang sans périr. Certaines légendes racontent même que les blessures ne saignaient pas du tout lorsque l’on portait ce fourreau. Ainsi, dans l’ensemble, le fourreau semble posséder une puissance magique qui surpasse celle de la lame elle-même. En définitive, le véritable pouvoir d’Excalibur réside dans son symbolisme, incarnant le droit légitime de régner.
Mjolnir de Thor
Comme beaucoup de ceux qui connaissent l’univers des comics Marvel le savent, le super-héros Thor manie un marteau mystique. Bien que cette interprétation populaire ne soit pas toujours fidèle au dieu nordique du tonnerre, elle a le mérite de rendre l’arme de Thor, Mjolnir, célèbre dans le monde entier.
Selon l’Encyclopédie des objets mythologiques, le nom de Mjolnir signifie littéralement « Pulvérisateur » ou « Celui qui écrase ». Cette appellation est assez simple et directe. Mjolnir a été créé à l’origine par deux frères nains, Brokkr et Eitri, dans le cadre d’un pari avec Loki, le dieu des ruses. Pour gagner ce pari, Loki a cependant triché en mordant les nains alors qu’ils forgent le marteau, ce qui a abouti à un manche trop court. Malgré ce défaut, Thor était satisfait de ses capacités extraordinaires et se servit de Mjolnir pour vaincre les géants du royaume de Jotunheim.
Mjolnir possédait plusieurs attributs spéciaux. Par exemple, il pouvait être replié et rangé dans un espace restreint, ce qui explique pourquoi Thor le gardait souvent dissimulé sous sa tunique. Plus impressionnant encore, le marteau ne ratait jamais sa cible. Lorsqu’il était lancé, Mjolnir revenait toujours à son propriétaire. De plus, il était brûlant au toucher et, fidèle au dieu du tonnerre, il lançait des éclairs. Avec son manche court et ces propriétés, Thor devait porter des gants spéciaux appelés Jarngreipr pour manipuler cette arme divine et redoutable.
Les Imhullu de Marduk
La divinité la plus importante de l’ancienne ville de Babylon était son dieu patron, Marduk. Selon l’Encyclopédie de l’Histoire Mondiale, Marduk avait un parcours divin très éclectique : il était responsable de la justice, de la guérison et de la compassion, tout en étant également associé aux orages et à l’agriculture. En effet, Marduk a vaincu Tiamat, l’incarnation du chaos, pour instaurer l’ordre dans l’univers et créer le ciel, la terre et co-créer l’humanité.
Dans son combat contre Tiamat, Marduk utilise une arme nommée Imhullu, ce qui signifie « vent maléfique », selon Bel et le Dragon. Cette arme est unique, car sa puissance provient directement de l’utilisation des éléments eux-mêmes. Avec un filet offert par son père Anu, Marduk a piégé Tiamat. Lorsque le monstre a ouvert sa bouche pour l’engloutir, l’Imhullu a envahi sa gorge, forçant Tiamat à l’ouvrir. Le ventre de Tiamat s’est distendu à cause d’un autre vent que Marduk lui a envoyé, et le dieu lui tira une flèche, la tuant.
Fragarach, le Répondeur
Dans la mythologie irlandaise, le dieu de la mer et gardien du monde souterrain, Manannan mac Lir, manie l’épée divinement créée, Fragarach. Cet artefact mythologique possède plusieurs caractéristiques qui le distinguent des autres armes légendaires à travers le monde. En plus de pouvoir trancher à travers des boucliers et des murs, la lame infligeait une blessure perçante qui ne pouvait être guérie. Ainsi, Fragarach se révélait dangereux même pour son porteur, surtout s’il ne savait pas s’en servir.
De plus, lorsque l’épée était placée à la gorge d’une personne, cette dernière était incapable de bouger ou de mentir. C’est un peu comme le lasso de Wonder Woman, mais avec une force plus impérieuse. Pour cette raison, l’épée est aussi appelée le « Répondeur ». Elle portait également le nom de « Rétaliateur ». Une autre caractéristique de Fragarach, identifiée dans l’Encyclopédie des objets mythologiques, est que celui qui la brandissait contrôlait le vent lui-même.
Manannan mac Lir transmit Fragarach à son fils adoptif Lugh avant qu’elle n’échoie entre les mains du célèbre héros irlandais Cuchulain. Ce dernier passa à son tour l’arme à Conn des Cent Batailles, où elle glissa hors des récits mythologiques.
Le Ruyi Jingu Bang du Roi Singe
Parmi les grandes histoires de la Chine traditionnelle se trouve le roman de la dynastie Ming, Le Voyage en Occident. Selon l’Association des Études Asiatiques, cette œuvre s’inspire du pèlerinage du moine Xuanzang en Inde, au 7ème siècle. Xuanzang est accompagné de plusieurs compagnons, dont un singe, Sun Wukong, également connu sous le nom de Roi Singe. Chassé de la cour céleste pour ses méfaits, Xuanzang et le Singe vivent de nombreuses aventures, affrontant des brigands et des monstres, tout en faisant l’expérience de moments d’illumination bouddhiste.
Comme expliqué dans Beneath the Moon, le Roi Singe utilise le Ruyi Jingu Bang pour combattre ses ennemis. Ce bâton magique en or lui a été accordé après avoir vaincu les dragons des quatre mers. Selon Une Brève Histoire des Immortels des Civilisations Non-Hindoues, le bâton possède la capacité de changer de taille ou de se battre indépendamment de son utilisateur. Par exemple, lorsque le Roi Singe l’a trouvé pour la première fois, il pesait plus de 8 tonnes, mais une fois rangé derrière son oreille, il prenait la taille d’une aiguille. D’après Le Monastère Shaolin, sa taille normale était de 20 pieds.
Grâce à cette arme, le Roi Singe a pu vaincre une armée de 100 000 célestes, ce qui équivaut à 100 000 combats de boss. La traduction anglaise du nom de cette arme est « Bâton en Anneaux d’Or de Comme Vous le Souhaitez », ce qui reflète sa capacité à réaliser exactement ce que son détenteur désire.
La Lance de la Destinée
Parmi les reliques les plus sacrées et légendaires de la tradition chrétienne se trouve la Lance de Longin, également connue sous le nom de Sainte Lance ou Lance de la Destinée. Selon la description de Britannica, lorsque Jésus-Christ fut crucifié, un soldat romain, identifié comme Longin, perça son flanc avec une lance. Depuis cet événement, cette lance est considérée comme un artefact puissant, dotée de pouvoirs extraordinaires, comparables à ceux du Saint Graal.
Un exemple célèbre de l’utilisation de cette lance remonte à la Première Croisade. D’après les récits, Pierre Bartholomé, un paysan, eut une vision de Saint André lui ordonnant de récupérer la lance pour l’utiliser contre les forces islamiques. Après avoir partagé sa vision avec les dirigeants de la croisade, une quête fut lancée. Rien ne fut trouvé jusqu’à ce que Bartholomé plonge dans un fossé et en sorte une longue tige en fer, affirmant qu’il s’agissait de la Sainte Lance. Cette affirmation fut acceptée, et les croisés l’utilisèrent avec succès pour conquérir l’ancienne ville grecque d’Antioche. Par la suite, Bartholomé fut soumis à une épreuve de feu pour vérifier la véracité de sa révélation. Il perdit la vie dans cette épreuve, ce qui discrédita son témoignage au sein du christianisme.
Actuellement, trois reliques différentes prétendent être la véritable Sainte Lance, bien qu’aucune d’elles ne semble posséder de pouvoirs sacrés.