Les chiens anti-char : une guerre inédite en Russie

par Olivier
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Les chiens anti-char : une guerre inédite en Russie
Russie, Allemagne

Histoire

Les chiens occupent une place singulière dans nos vies, non seulement comme compagnons fidèles, mais également en tant qu’acteurs déterminants dans divers champs d’activité. Dès la Seconde Guerre mondiale, ces canidés furent employés par l’armée, non seulement pour la garde des équipements et la patrouille, mais aussi pour une mission des plus surprenantes : stopper l’avancée des chars ennemis.

Chiens soldats

Face à la menace grandissante des forces ennemies, notamment lors de l’invasion allemande, l’armée russe se vit contrainte d’expérimenter des méthodes inédites. Dès les années 1930, on envisagea de transformer ces animaux en véritables armes anti-char. Concrètement, les chiens étaient entraînés à ramper sous les engins blindés, tout en portant sur leur dos environ 12 kilogrammes de dynamite. Le dispositif était simple : une fois positionné, un levier actionné par leur maître déclenchait l’explosion, faisant courir aux canidés le triste sobriquet de « chiens suicide ».

Parmi les points marquants de cette stratégie, on note :

  • Une instruction basée sur l’association des tanks à une source de nourriture. Les chiens, affamés après plusieurs jours sans repas, étaient attirés par des morceaux de viande placés sous les véhicules.
  • Un entraînement supplémentaire destiné à surmonter la peur du bruit causé par l’artillerie lourde, les incitant à se rendre sans hésiter vers des engins en marche.
  • Une mise en service tardive : bien que les premiers chiots anti-char aient été introduits en 1939, ce ne fut qu’en 1941, face à l’avancée des troupes de l’Axe, que leur déploiement prit son ampleur.

Chien avec casque

L’expérience initiale fut chaotique. Lors d’un premier affrontement, un contingent composé de plus de 200 chiens et près de 200 dresseurs fut déployé. Le manque de camouflage et de protection laissa les animaux exposés aux tirs ennemis. Par ailleurs, une erreur critique fut commise : les tanks russes utilisaient le diesel, alors que les engins ennemis fonctionnaient à l’essence, induisant une confusion olfactive chez les chiens.

Malgré ces revers, l’armée soviétique persévéra en affinant ses techniques. Dès la fin de 1941, plus de 1 000 chiens anti-char furent opérationnels, nombre qui doubla l’année suivante. Le dispositif finit par porter ses fruits, notamment lors d’un affrontement crucial en juillet 1942, où l’action de ces chiens permit de modifier le cours des opérations. Outre les tanks, ces canidés furent aussi entraînés à attaquer des fortifications, des dépôts de munitions et même des bunkers, contribuant ainsi à la percée des forces russes lors de sièges tels que celui de Leningrad.

Profitant de l’arrivée de véritables armes anti-char, le rôle des chiens fut redéfini. Retraités des missions suicidaires, ils furent réorientés vers la détection de mines, permettant à de nombreux compagnons à quatre pattes de connaître une existence plus paisible après la guerre.

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