Le président russe Vladimir Poutine semble prêt à tout pour conserver son pouvoir. Élu pour la première fois en 1999, il a exercé deux mandats consécutifs avant de quitter temporairement le bureau en 2008, pour revenir en 2012, où il est resté depuis. En 2020, il a même modifié la constitution russe, lui permettant potentiellement de rester à la présidence jusqu’en 2036. Bien qu’il affirme qu’il se retirera à ce moment-là, rien n’est certain. Cette quête acharnée pour le pouvoir soulève des interrogations, notamment sur ses origines familiales et l’éventuelle manipulation de celles-ci.
Selon un article du journal allemand Zeit, lorsque Boris Eltsine était président, Poutine a servi comme Premier ministre. À la retraite d’Eltsine, il a désigné Poutine comme son successeur, mais ce dernier devait ensuite se soumettre à un vote. Poutine était déjà un personnage controversé, notamment en raison de la Seconde Guerre de Tchétchénie. Avant l’élection, deux dirigeants d’entreprises pétrolières russes, opposés à Poutine, se sont rendus en Tchétchénie pour visionner une vidéo, qui, si elle était diffusée, pourrait altérer l’issue électorale. Ces hommes ont tragiquement péri dans un accident d’avion, un incident dont certains pensent que le service de renseignement russe pourrait être responsable. Que contenait cette vidéo qui poussait Poutine à tant réfléchir pour la garder sous contrôle ?
D’après la biographie de Poutine, First Person: An Astonishingly Frank Self-Portrait by Russia’s President Vladimir Putin, qu’il a coécrite, il a grandi à Leningrad, où ses deux parents ont survécu à la Seconde Guerre mondiale. Son père a combattu dans la guerre, tandis que sa mère a vécu le blocus de Leningrad. Cette histoire le place au cœur de l’une des plus grandes victoires de la Russie durant la guerre. Poutine déclare également dans le livre que ses véritables parents étaient décédés avant son entrée en fonction. Certains voient cela comme un soutien à l’image soigneusement construite de Poutine, celui d’un homme du peuple déterminé à restaurer la grandeur de la Mère Russie.
Récemment, il a été suggéré que Poutine pourrait ne pas être vraiment russe, mais d’origine géorgienne. La vidéo tant convoitée par les deux cadres pétroliers ne montrait rien d’autre que des images d’une femme âgée d’origine ruso-géorgienne nommée Vera Putina, vivant en Géorgie. Selon Putina, elle avait eu un fils en 1950, surnommé Vova, né hors mariage. Elle affirme que Vova ne connaîtrait jamais le vrai nom de son père, qui serait en réalité Vladimir Poutine.
Dans la même vidéo, Putina mentionne avoir épousé un homme géorgien avec qui son fils avait une relation tendue. Le jeune Vladimir, dit-elle, aimait le judo, ce qui correspond à l’image de Poutine que l’on connaît aujourd’hui. Toutefois, à mesure que les relations se détérioraient avec son beau-père, Putina a dû envoyer Vova vivre avec ses grands-parents, puis chez des parents d’accueil. De nombreuses personnes dans son village se souviennent de Vova, et des journalistes britanniques ont même établi que des élèves portant le nom de Vladimir Poutine fréquentaient une école à proximité.
Selon la biographie de Poutine, il se dit connaître davantage d’informations sur son père que sur sa mère. Poutine écrit qu’il vient d’une famille ordinaire. Des incohérences persistent dans son récit, comme la déclaration de sa supposée mère, qui aurait eu 41 ans à sa naissance, ce qui était rare à l’époque. Les photographies d’enfance contestées ajoutent au flou. Bien que Vera Putina ait proposé de fournir des échantillons de sang pour prouver son lien avec le président, les résultats n’ont jamais été révélés. Les propos de Putina dans cette vidéo initiale illustrent sa conviction que son fils est le président russe : « Vova porte toujours mon nom, mais il ne veut pas me reconnaître comme sa mère. »