Mésaventures durant la Deuxième Guerre de la Mafia
À la fin des années 1970 et au début des années 1980, la charmante île italienne de Sicile fut dévastée par un conflit majeur. La Deuxième Guerre de la Mafia, également connue sous le nom de Grande Guerre de la Mafia ou Mattanza (« Le Massacre » en italien), a entraîné la mort de milliers de personnes. Ce qui a commencé comme un affrontement entre familles de crime organisé s’est rapidement étendu à l’assassinat de fonctionnaires gouvernementaux.
Les racines de la Grande Guerre de la Mafia s’étendent sur des siècles et peuvent être résumées par l’expression la Cosa Nostra, le nom de la mafia sicilienne, qui signifie « notre chose » en anglais. Tout au long de l’histoire, la Sicile a été envahie par diverses puissances, y compris les Romains, les Grecs et les Arabes, instaurant un sentiment de protection de la patrie chez les Siciliens. Ce sentiment perdurera jusqu’à l’unification italienne au 19e siècle, sans pour autant mettre un terme à la violence.
L’assassinat de Stefano Botade marque le début de la guerre. Ce puissant homme de la mafia fut tué en 1981, un événement souvent cité comme le déclencheur de la Deuxième Grande Guerre de la Mafia. Botade, connu sous le nom d’il Falco, était impliqué dans des alliances complexes au sein du monde criminel. Son assassinat, orchestré par Pino Greco, le neveu de son rival Michele Greco, signalerait le début d’une intense escalade de violence.
Les répercussions de cette guerre se manifestent par des attentats contre des figures emblématiques de la lutte contre le crime organisé, comme l’assassinat de Rocco Chinnici, un juge enquêteur redouté. Le 29 juillet 1983, un attentat à la voiture piégée a coûté la vie à Chinnici et à ses gardes du corps. La voiture utilisée pour cet acte criminel avait été placée juste devant son appartement dans un acte d’intimidation flagrant.
De plus, en 1988, l’assassinat du juge Antonio Saetta et de son fils constitue une autre tragédie parmi tant d’autres. Ils furent abattus dans une embuscade alors qu’ils rentraient chez eux. Le ministre de la Justice souligna l’importance de cet acte, le qualifiant de grave menace vis-à-vis des institutions de l’État. Saetta était connu pour sa sévérité envers la mafia, et sa mort illustre les risques encourus par ceux qui luttent contre ces organisations criminelles.
La réponse judiciaire à ces tragédies a été marquée par les Maxi Trials, où plus de 300 membres de la mafia ont été condamnés grâce aux témoignages de pentiti comme Tommaso Buscetta. Ces procès, qui ont débuté en 1986, ont été cruciaux dans la lutte contre la mafia, mais ont également entraîné des représailles violentes contre les magistrats impliqués.
Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, deux figures emblématiques du combat contre le crime organisé, ont été particulièrement ciblés. Malgré toutes les mesures de sécurité prises, ils furent assassinés en 1992, illustrant ainsi la violence persistante de la mafia et l’impact tragique de la guerre qui ravageait la Sicile.