Les personnages de Noël les plus terrifiants d’Europe

par Zoé
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Les personnages de Noël les plus terrifiants d'Europe
France, Allemagne, Islande

Krampus

Noël, célébration sacrée de la foi chrétienne autant que fête profane, est universellement reconnu comme un moment de paix et de bienveillance. En dehors de son cadre religieux, la période des fêtes, telle que célébrée en Occident, regorge de personnages joyeux, souvent reliés de façon lointaine aux traditions. Par exemple, le Père Noël, tel qu’on le connaît, puise davantage dans la publicité du début du XXe siècle que dans une véritable histoire, tandis que Rudolph le renne au nez rouge est un autre symbole purement commercial devenu légendaire.

Malgré ces racines publicitaires américaines, l’objectif de ces figures n’est pas seulement de vendre des produits, mais bien d’éveiller émerveillement et joie. Cependant, la saison des fêtes n’est pas dénuée d’une face plus sombre. S’inspirant d’anciens festivals mêlant mort et renaissance, les célébrations modernes de Noël, avec leurs guirlandes de gui et sapins, portent encore l’ombre d’un passé païen oublié.

Les Victoriens eux-mêmes reconnaissaient indirectement cette dimension mystérieuse. La tradition des contes de fantômes la veille de Noël, autrefois très populaire, était aussi ancrée dans la saison que la figure de Kris Kringle. Aujourd’hui, seul le classique Un chant de Noël de Dickens survit comme témoignage de cette époque.

À travers le monde, Noël intègre souvent des personnages aux allures diaboliques. En Europe notamment, des monstres, sorcières et démons viennent offrir un contraste glaçant aux figures plus bienveillantes comme le Père Noël ou Rudolph. Il faut donc rester vigilant : les personnages de Noël terrifiants, fruits de légendes anciennes, s’apprêtent à hanter la saison des fêtes.

Célébration de Krampus

Krampus, sans doute le monstre de Noël le plus célèbre, est passé d’une figure folklorique relativement méconnue d’Europe centrale à une icône moderne de la culture populaire et un symbole universel pour les sceptiques de Noël. Grâce à internet, la légende de ce « diable de Noël » s’est répandue dans le monde entier, inspirant de nombreux films d’horreur saisonniers.

Au fil des années, Krampus s’est transformé en véritable phénomène commercial, son image effrayante et cornue étant utilisée sur une multitude d’objets allant du papier d’emballage aux pulls de Noël les plus kitsch.

Cependant, derrière cette popularité récente, l’histoire originelle de Krampus reste profondément terrifiante. Selon National Geographic, il fait son apparition la nuit du 5 décembre, lors de la Krampusnacht. Ceux qui croisent ce diable de Noël rencontrent un être monstrueux, moitié chèvre, moitié démon, à la langue longue et pendante. Brandissant une chaîne rouillée agrémentée de clochettes, il frappe les enfants désobéissants avec un lot de branches de bouleau avant de les emmener en enfer.

Dans certaines versions, Krampus dévore ou noie carrément les enfants turbulents, ce qui rend la punition du charbon offerte par le Père Noël presque anodine en comparaison.

Durant une grande partie du XXe siècle, Krampus fut interdit en Allemagne et en Autriche, en raison de sa ressemblance évidente avec l’image traditionnelle du diable. Pourtant, au XXIe siècle, ce personnage mythique fait un retour spectaculaire. Il est notamment célébré à travers des défilés endiablés appelés Krampuslauf, où des participants costumés déambulent dans les rues d’Autriche, d’Allemagne, de Slovénie, de Hongrie et de République tchèque.

Grýla, la sorcière de Noël islandaise

Représentation de Grýla dans un centre commercial islandais

Grýla, décrite comme une ogresse et sorcière, est l’une des figures les plus terrifiantes de Noël en Islande, rivalisant avec le célèbre Krampus en termes de peur festive. Les premières références écrites à ce personnage remontent au XIVe siècle, mais son origine orale plonge bien plus profondément dans la tradition païenne de la fête de Jól, célébrée avant l’avènement du christianisme.

À cette époque, les célébrations islandaises de Yule évoquaient davantage un esprit proche d’Halloween que celui des fêtes hivernales modernes. Dans un environnement marqué par une obscurité quasi permanente durant l’hiver, Jól constituait un moment sacré où l’on rassemblait vivants et esprits des défunts. Un monde peuplé d’elfes, de trolls et de créatures mystérieuses, où ces entités prenaient parfois l’apparence de masques pour venir frapper aux portes des villageois.

Au sommet de ces légendes se dressait Grýla, une géante hideuse aux sabots et pourvue de 15 à 40 queues, dont le nom signifie « grogneuse ». Selon les récits, elle descendait de son repaire situé dans les champs de lave de Dimmuborgir pour capturer les enfants désobéissants, qu’elle embarquait dans son sac pour préparer son ragoût macabre. Certaines variantes la décrivent même comme une créature dotée de plusieurs têtes, intensifiant son aura effrayante.

Dans ce foyer obscur vivaient aussi son troisième époux, Leppalúði — un mari notoirement paresseux, après que les deux premiers aient succombé à son ennui — ainsi que ses treize fils, de petits trolls espiègles connus sous le nom des Yule lads. Ces figures malicieuses ajoutaient à l’atmosphère mystérieuse et inquiétante associée à la famille de Grýla.

À tel point qu’au XVIIIe siècle, les contes à leur sujet furent jugés si effrayants que les parents furent officiellement interdit de les utiliser pour effrayer leurs enfants turbulents.

Yule lads prepare for Christmas

Bien que le temps ait adouci l’image des Yule Lads islandais, les transformant en lutins malicieux et joviaux, leurs incarnations originales étaient bien plus effrayantes. Ces 13 fils de Grýla, figure terrifiante du folklore islandais, étaient autrefois au nombre de 82 selon certaines légendes anciennes. Ce nombre a été standardisé au XIXe siècle à 13, représentant ainsi les 13 jours de Noël.

Contrairement à leur mère redoutée, les Yule Lads ne sont pas meurtriers, mais plutôt sale et difformes. Leurs actions se limitent à des actes de petite délinquance et de farces. Chaque Yule Lad porte un nom qui décrit précisément son comportement particulier. Par exemple, Bjugnakraekir, ou le « Voleur de Saucisses », se glisse dans les maisons pour voler des saucisses en se cachant dans les poutres. Parmi eux, Gluggagaegir, le « Curieux des Fenêtres », espionne à travers les vitres.

Ces récits, bien que singulièrement inquiétants, avaient avant tout un but pratique. Ils servaient à rappeler aux familles islandaises de conserver leur nourriture et leurs ressources, et de garder les enfants à l’abri durant les rigoureux hivers où le danger était omniprésent.

Avec le temps, les Yule Lads ont évolué pour devenir de gentils lutins de Noël. Aujourd’hui, vêtu de costumes traditionnels islandais, ils sont perçus comme des figures bienveillantes qui laissent des friandises dans les chaussures des enfants sages, tandis que ceux qui ont été désobéissants reçoivent des pommes de terre, parfois abîmées. Malgré cette évolution, leurs noms restent un rappel de leurs origines sinistres et de leurs anciennes facéties.

Le terrifiant chat de Noël

En Islande, après avoir réussi à échapper au chaudron de Grýla et survécu aux treize nuits aux côtés des Yule Lads, un dernier monstre de Noël terrifiant reste à affronter : le Jólakötturinn, ou Chat de Noël. Ce gigantesque chat tigré, fidèle compagnon de Grýla, dépasse en taille les plus hautes maisons et erre dans la campagne à la recherche de nourriture la nuit de Noël.

Mais contrairement à un chat domestique classique, le Jólakötturinn ne se contente pas de croquettes. Ce félin monstrueux dévore exclusivement les enfants qui n’ont pas reçu de vêtements neufs pour Noël. Observant attentivement à travers les fenêtres, il scrute les cadeaux des enfants islandais, à la recherche de tenues fraîches et récentes. Si jamais il aperçoit quelqu’un portant des habits usés, déchirés ou élimés, il le dévore sans pitié.

Le récit le plus célèbre du Chat de Noël se trouve dans le livre Christmas is Coming (1932) de Jóhannes úr Kötlum. L’auteur décrit ainsi ce cauchemar : « Ses moustaches sont aussi dures que des poils de brosse, son dos arqué, et les griffes de ses pattes poilues sont un spectacle terrifiant… Dans chaque maison, les gens frissonnaient à la simple évocation de son nom. Si l’on entendait un miaulement plaintif, c’était signe qu’un malheur allait bientôt survenir. »

À l’instar des Yule Lads, le Chat de Noël détenait une fonction socio-économique importante. Selon la chercheuse Emily Zarka, animatrice de la série digitale Monstrum, ce monstre est apparu en réponse à l’importance de la production lainière en Islande. En terrorisant enfants et adultes, il les incitait à finir leurs travaux textiles avant Noël et avant les rigueurs de l’hiver. Ainsi, la peur du Chat de Noël encourageait à porter des vêtements neufs et chauds, un moyen de survie dans ce pays aux hivers rudes.

Mari Lwyd, le cheval squelettique de Noël au pays de Galles

Mari Lwyd

Lors des célébrations de Noël au pays de Galles, le Mari Lwyd impressionne par son apparence terrifiante, bien que sa nature reste principalement bienveillante. Son nom signifie « Jument grise » en gallois, et il se compose d’un crâne de cheval orné de boules brillantes en guise d’yeux et d’une crinière colorée faite de rubans. Ce crâne est porté sur un long bâton par une personne dissimulée sous un drap blanc, qui actionne également la mâchoire inférieure articulée.

Bien qu’aucune trace écrite du Mari Lwyd n’existe avant le XVIIIe siècle, certains chercheurs l’associent à la mythologie celtique préchrétienne. Une autre version, relayée par des sources culturelles galloises, raconte que cette jument était enceinte et expulsée de son écurie pour faire place à Marie et à l’enfant Jésus. Elle erre désormais sur Terre en quête d’un endroit où mettre bas son poulain.

Cette coutume hivernale étrange est surtout ancrée dans les comtés du sud, comme Gwent et Glamorgan, mais s’est étendue à travers tout le pays de Galles. Le Mari Lwyd, décoré de guirlandes lumineuses et d’ornements, est défilé dans les villages gallois entre Noël et la nuit des Rois, accompagné d’un palefrenier et, dans certaines régions, de personnages folkloriques traditionnels tels qu’un bouffon et une dame. Ce cortège chante et échange des rimes grivoises avec les habitants.

Ouvrir sa porte au Mari Lwyd est considéré comme une porte ouverte à la chance, bien qu’il soit connu pour voler quelques objets et casser des mâchoires d’os, poursuivant même ceux qu’il apprécie. Cette tradition unique mêle superstition et convivialité, incarnant l’esprit mystérieux et ancestral des personnages de Noël terrifiants en Europe.

Acteur incarnant Belsnickel effrayant des enfants dans une école de Pennsylvanie

Belsnickel est l’unique personnage de Noël d’Europe centrale à avoir véritablement pris racine et prospéré aux États-Unis. Originaire du sud-ouest de l’Allemagne, il est décrit comme un homme sale et dépenaillé, vêtu de haillons et parfois coiffé d’un masque orné d’une langue démesurément longue. Ce personnage joue le rôle d’un Père Noël inverse, à la fois repoussant et énigmatique.

Ses poches débordent de friandises qu’il disperse sur le sol. Pourtant, les enfants qui s’emparent trop vite de ces douceurs se retrouvent aussitôt confrontés à son « martinet » enchanté, une punition qui les invite à réfléchir à leur comportement. Cette figure ambivalente, à la fois généreuse et sévère, incarne une forme ancienne de discipline mêlée à la tradition festive.

Ce sont les colons allemands qui ont importé la tradition de Belsnickel en Pennsylvanie, où elle perdure encore aujourd’hui. Généralement, Belsnickel apparaît dans les semaines précédant Noël, frappant aux fenêtres avec son martinet et réclamant l’entrée des foyers où vivent des enfants. Comme le relatait un article de 2013 dans le Morning Call d’Allentown, sa principale mission est de rappeler aux enfants dissipés qu’ils ont encore un peu de temps pour se corriger avant la visite de Saint-Nicolas, la veille de Noël.

Souvent joué par un père, un oncle ou un autre homme de la famille qui se dit momentanément absent au moment de la visite, Belsnickel interroge les enfants sur les prières qu’ils doivent réciter à l’église le matin de Noël ou leur demande de chanter une chanson, façons de les protéger des coups de son fameux martinet.

En 2012, Belsnickel a connu une notoriété plus large grâce à un épisode spécial de Noël de la célèbre série américaine The Office. Dans l’épisode intitulé « A Dwight Christmas », le personnage de Dwight Schrute, incarné par Rainn Wilson, transforme la fête annuelle de Dunder Mifflin en une célébration traditionnelle de Noël selon les coutumes des Pennsylvania Dutch, en se déguisant précisément en Belsnickel.

Le Knecht Ruprecht allemand

Aux États-Unis, le joyeux Père Noël sillonne les foyers en solitaire, accompagné uniquement de son attelage de rennes volants. En Allemagne, cependant, il ne voyage pas seul : il est suivi de près par une figure imposante chargée de surveiller les enfants qui figurent sur la liste des vilains. Ce compagnon fidèle et assistant du saint patron des fêtes est connu sous le nom de Knecht Ruprecht.

Vêtu d’une robe sombre ou parfois de haillons et peaux déchirées, recouvert de suie et de cendres, Knecht Ruprecht suit la bienveillance de Saint Nicolas à la trace. Son nom, « Knecht », signifiant « serviteur » ou « cavalier », dévoile ses origines variées qui changent selon les différentes légendes. Certaines histoires le décrivent comme un enfant trouvé blessé, sauvé de la mort par Saint Nicolas, tandis que d’autres le présentent comme un homme sauvage aux bois de cerf, n’apparaissant qu’à la période de Noël.

Selon les traditions racontées par des sources culturelles, la nuit du 5 décembre est le moment où Saint Nicolas parcourt les maisons avec son sinistre serviteur à ses côtés. Tenant un registre dans lequel sont consignées les mauvaises actions des enfants, il décide de leur sort. Ceux qui ont un comportement exemplaire, qui récitent avec ferveur la prière du Seigneur, se voient offrir friandises et noix. En revanche, les enfants méritant moins de privilèges peuvent recevoir un morceau de charbon, une tape avec un sac d’ashes, voire, dans les cas extrêmes, être enfermés dans le sac de Knecht Ruprecht pour disparaître mystérieusement.

Masque de Frau Perchta

Parmi les légendes de Noël allemandes les plus effrayantes et macabres figure celle de Frau Perchta. Originaire du folklore autrichien, Perchta était au départ une déesse bienveillante et d’une grande beauté. Selon Maria Alexander de TOR.com, le célèbre collectionneur de contes européens Jacob Grimm expliquait que son nom signifie « l’Éclatante ». Elle est associée à d’autres déesses lunaires païennes d’Europe comme Holda et Diane. Revêtue d’une robe blanche comme la neige, son unique caractéristique terrifiante est un gros pied déformé en forme de patte de cygne, qui traduit ses pouvoirs de métamorphose.

Avec l’essor du christianisme en Europe centrale, Perchta s’est liée à la fête de l’Épiphanie et sa représentation a changé. Durant les Douze Jours de Noël, elle apparaît souvent sous la forme d’une vieille femme au nez crochu. À l’image de Knecht Ruprecht ou Belsnickel, Frau Perchta récompense les enfants sages ayant prié et travaillé toute l’année avec des friandises et des noix. Mais ceux—enfants comme adultes—qui l’ont offensée subissent un châtiment effroyable. Surnommée « la Trancheuse de ventre », elle éventre ceux qui ne respectent pas les festivités de Noël et remplace leurs entrailles par de la paille, des cailloux et des déchets. Comme le souligne Maria Alexander, « Seul un ventre bien rempli pouvait dévier son couteau ».

Les Kallikantzaroi, gobelins de Noël en Grèce

Selon le folklore grec, au plus profond des entrailles de la Terre se trouve un arbre immense, soutenant la planète de l’intérieur. Cet arbre du monde est constamment menacé par une bande de gobelins malveillants appelés les Kallikantzaroi, qui passent l’année à scier son tronc. Leur objectif est de détruire la Terre, et ils s’acharnent sans relâche à leur tâche.

À l’approche de décembre, ils ont presque réussi, mais durant les 12 jours de Noël, ces êtres malfaisants déposent leurs outils et sont alors autorisés à errer à la surface, semant tourments et nuisances parmi les humains.

John Tomkinson, auteur de Haunted Greece : Nymphs, Vampires, and other Exotica, décrit leur apparence variable. Pour certains récits, ils sont grands, à la peau noire, chaussés de sabots en fer lourds. D’autres les dépeignent comme de petits gnomes trapus aux bras longs, aux yeux rouges et aux sabots fendus.

Lorsqu’ils parcourent la Terre à Noël, leurs actes vont de la simple malice à la véritable méchanceté. Ils intimident les gens, urinent dans les parterres, gâchent la nourriture, renversent des objets et cassent des meubles, relatent les témoignages.

Heureusement, leur séjour sur Terre est bref : à l’Épiphanie, ils sont renvoyés dans leur royaume souterrain pour continuer inlassablement leur travail sur l’arbre du monde, désormais régénéré pendant les jours précédents.

Père Fouettard, le croque-mitaine de Noël en France

Saint Nicolas et Père Fouettard lors d'une célébration française

Père Fouettard, littéralement « Père Fouet », représente en France une figure aussi inquiétante que le Knecht Ruprecht allemand. Il accompagne traditionnellement Saint Nicolas lors de ses tournées et porte avec lui une botte de branches prêtes à punir les enfants désobéissants. D’après le livre Christmas in France de Corinne Madden Ross, on le décrit vêtu d’une cape sale à capuche et arborant une barbe longue et négligée.

À l’image de Knecht Ruprecht ou de Belsnickel, Père Fouettard sert d’avertissement effrayant pour discipliner les plus jeunes. Certains parents français évoquent même qu’il arrive que ce personnage malveillant arrache les enfants de leur lit en pleine nuit, les tirant en hurlant. Mais ce qui rend Père Fouettard véritablement terrifiant, c’est son récit d’origine.

Selon la tradition compilée par le Saint Nicholas Center, Père Fouettard est à l’origine même du rôle protecteur de Saint Nicolas envers les enfants. La légende raconte que trois jeunes garçons, en se perdant loin de chez eux, furent recueillis par un boucher malfaisant qui les tua pour leur viande. Lorsque Saint Nicolas découvrit ce crime odieux, il ressuscita les enfants et les ramena sains et saufs à leurs parents. En punition et repentir, le boucher est désormais condamné à servir éternellement Saint Nicolas, incarnant ainsi Père Fouettard.

Hans Trapp

Hans Trapp est l’un des sinistres compagnons de Saint Nicolas dont l’histoire puise ses racines dans la réalité. Inspiré en partie par la véritable figure du chevalier excommunié Hans Von Trotha, ce personnage fait notamment partie des célébrations en Alsace, région située à la frontière entre la France et l’Allemagne.

Selon Mat Auryn, Hans Trapp était un blasphémateur hors-la-loi lié au diable. Par le biais de la magie noire, il conclut des pactes avec des démons afin de jouir d’un style de vie luxueux et décadent. Sa cruauté et sa vanité attirèrent l’attention du pape, qui prononça son excommunication.

Exilé dans la forêt, Hans Trapp sombra dans la folie et développa un goût macabre : il se mit à convoiter la chair des enfants. Après avoir tué un enfant égaré, il s’apprêtait à festoyer sur sa proie innocente lorsque la foudre le frappa, causant sa mort. Revêtu d’un épouvantail, son esprit hante désormais les foyers durant la période de Noël à la recherche des enfants désobéissants.

Devenu un compagnon de Saint Nicolas, Hans Trapp incarne le châtiment moral en incitant les enfants turbulents à se repentir sous peine de subir un sort funeste à son image. Ainsi, ce personnage s’inscrit dans la tradition des personnages de Noël terrifiants qui mêlent histoire, croyances et folklore régional.

Extrait de l'épisode 'And All Through the House' de Tales from the Crypt

Les États-Unis, bien que relativement récents dans l’histoire, se sont rapidement forgés un riche patrimoine de créatures effrayantes liées à Noël, notamment par le biais du cinéma, de la littérature et de la télévision. Parmi ces figures, le Grinch, créé par Dr. Seuss, est sans doute l’exemple le plus emblématique. Depuis sa première apparition dans un dessin animé de 1966, ce méchant au cœur d’hiver est devenu un classique annuel, reflétant en partie les traits de figures traditionnelles européennes telles que Belsnickel ou les Kallikantzaroi, esprits malicieux de Noël.

Autre incarnation d’un monstre de Noël moderne, le Grither prend racine dans la nouvelle de Michael Bishop datant de 1978, Seasons of Belief. Cette créature mystérieuse habite une épave au pôle Nord et s’attaque à ceux qui prononcent son nom la veille de Noël, alimentant une peur primitive liée au danger des paroles.

De plus, l’image de Saint Nicolas a connu un virage sombre dans la culture populaire américaine. Bien avant la popularité actuelle de Krampus, le Père Noël a parfois été dépeint sous des traits meurtriers. Des films d’horreur comme Christmas Evil ou certains épisodes marquants de la série Tales From the Crypt, notamment « And All Through the House », ont introduit des versions terrifiantes de Kris Kringle, capturant l’imaginaire des amateurs d’horreur et amplifiant la palette des personnages de Noël terrifiants dans le monde occidental.

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