Les faits tragiques concernant la lignée incestueuse de Toutankhamon soulignent les conséquences dévastatrices de cette pratique sur la santé des souverains de l’Égypte ancienne. Sous l’apparence de majesté, le jeune pharaon, couronné à l’âge de 9 ans, fut marqué par de graves problèmes de santé. Fragile, atteint de paludisme, souffrant d’une atrophie osseuse et contraint d’utiliser une canne pour marcher, il fut également victime d’une génétique altérée par des mariages consanguins pratiqués au sein de sa famille.
Les études scientifiques ont révélé que le père de Toutankhamon était le fils du pharaon Akhenaton et de l’une de ses sœurs, illustrant ainsi une pratique d’endogamie destinée à préserver la pureté du sang royal. D’autres experts avancent que la mère du roi provenait également d’une lignée rapprochée, ce qui aurait conduit à trois générations consanguines. En conséquence, malgré un destin semblant déjà compromis, Toutankhamon mourut à 19 ans après avoir engendré deux filles mort-nées.
La société égyptienne antique considérait les pharaons comme des êtres intermédiaires entre les hommes et les dieux. Lors de leur couronnement, on croyait qu’ils incarnaient Horus, le dieu faucon dont les fonctions symboliques incluaient la régulation des cycles célestes. Cette dimension divine contribuait à légitimer les unions incestueuses, perçues comme un moyen de conserver le pouvoir et la pureté du sang royal.
Pendant des siècles, les mariages entre frères et sœurs, parents et enfants ou encore cousins furent monnaie courante pour maintenir la continuité des lignées royales. Bien que l’exemple des Habsbourg en Europe, avec la fameuse « mâchoire des Habsbourg », illustre également les méfaits de l’endogamie, en Égypte, les conséquences furent particulièrement marquées. Les sépultures des rois, richement décorées de trésors et de mobilier somptueux, témoignent d’un héritage empreint de tragédies familiales. Par exemple, lors de la découverte de la tombe de Toutankhamon en 1922, une petite boîte en bois contenait deux cercueils renfermant les restes des deux filles mort-nées, nées d’une union entre le roi et sa sœur Ankhesenamun.
Des analyses rencontrées dans divers journaux spécialisés laissent supposer que ces mort-nés pourraient avoir subi d’importants malformations dues à la consanguinité. Selon certains rapports, l’une des filles aurait mesuré environ 37 semaines de gestation, l’autre 25 semaines, suggérant par ailleurs un syndrome de transfusion entre jumeaux, où le partage inégal des nutriments compromet le développement harmonieux. Les séquelles osseuses constatées, telles que des fractures multiples, corroborent l’hypothèse des graves désordres structurels liés à cette hygiène génétique.
Cette histoire tragique révèle que Toutankhamon n’avait d’autre choix que de suivre les traditions imposées par son rang. Sans possibilité de se forger librement son destin, il fut destiné dès son plus jeune âge à subir les conséquences d’une politique matrimoniale dictée par le pouvoir et la croyance en une sacralité divine. Ainsi, la lignée incestueuse qui caractérisait sa famille s’éteignit avec sa mort prématurée, marquant la fin d’une ère dans l’Égypte antique.