La réputation de Genghis Khan en tant que dirigeant impitoyable le précède, et ce, à juste titre. Les atrocités commises par ses forces au XIIIe siècle à Konye-Urgench, selon Ancient Origins, sont presque sans égal. La population fut massacrée et l’infrastructure de la ville fut si détruite que les survivants durent chercher un nouvel endroit où vivre. Aujourd’hui, Genghis Khan est surtout connu pour une autre chose, au-delà de la puissance militaire conquérante : la propagation remarquable de son ADN. D’après The Vintage News, Khan serait un « super père » aux environs de 16 millions de descendants masculins portant le chromosome Y. Ce chiffre pourrait être encore plus élevé si les chercheurs parviennent à retracer les chromosomes XX transmis par ses descendantes féminines.
Une étude de 2003 intitulée « The Genetic Legacy of the Mongols », réalisée par Chris Tyler-Smith et al. via la American Society of Human Genetics, explique que les variations du génome humain résultent d’un équilibre entre processus neutres et sélection naturelle. Pourtant, cette recherche a identifié une lignée chromosomique Y présentant des caractéristiques exceptionnelles, répandue dans 16 populations réparties sur une vaste région d’Asie, de l’océan Pacifique à la mer Caspienne. Ce phénomène est surnommé « l’effet Genghis ».
Cette lignée est présente à haute fréquence, environ 8 % des hommes dans cette zone la portent, représentant environ 0,5 % de la population masculine mondiale. L’origine de ce schéma génétique remonte à environ 1000 ans en Mongolie et prouve que ces hommes sont des descendants directs de Genghis Khan — au nombre de 16 millions environ.
Une étude menée en 2007, intitulée « Chromosomes of Genghis Khan », souligne que la diffusion de ces chromosomes Y correspond étroitement aux frontières de l’Empire mongol de l’époque, ce qui confirme leur lien avec Genghis Khan comme précisé sur Science Daily.
L’étude a analysé 18 hommes issus de différents groupes ethniques en Eurasie du Nord et les résultats révélèrent des quantités très variables de porteurs de ce chromosome, surnommés « Genghisides » : chez les Kazakhs de l’Altaï, la fréquence atteint 8,3 % ; elle varie de 3,4 à 1,7 % chez les Altaiens, Bouriates, Touvains et Kalmouks. Ces « Genghisides » sont donc bien présents en Mongolie, mais pas en Russie.
Bien que les recherches se poursuivent et que le temps ait pu complexifier la traçabilité, il est indéniable que Genghis Khan a laissé des empreintes génétiques profondes et durables à travers l’Eurasie.
