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La Histoire du Panneau Volé des Juges Justes
L’histoire du célèbre retable de Gand, peint par Jan van Eyck au XVe siècle, rappelle les intrigues d’un roman à suspense. À l’achèvement de l’œuvre en 1432, le retable, aussi nommé « L’Adoration de l’Agneau Mystique », devint l’une des réalisations artistiques les plus remarquées d’Europe, suscitant l’admiration de figures historiques allant de Napoléon à Adolf Hitler. Cet encart artistique au destin tumultueux a été le théâtre de 13 crimes, dont six vols, comme le souligne The Art Newspaper.
En avril 1934, deux des douze panneaux du retable furent dérobés en Belgique, ce qui engendra une enquête policière comptant plus de 2000 pages. Cependant, cette affaire reste encore aujourd’hui une énigme dans le monde de l’art, avec l’apparition régulière de nouveaux indices selon The Guardian.
Ce qui s’est passé cette nuit d’avril
Lorsque le vol fut signalé à la cathédrale Saint-Bavon, le commissaire de police de Gand, Antoine Luysterborghs, semble avoir minimisé l’incident, car le tableau avait déjà été emporté et récupéré à plusieurs reprises auparavant. Il choisit plutôt de se concentrer sur une autre plainte, relative à un vol dans une fromagerie voisine, comme l’indique The Guardian.
Ironiquement, le présumé voleur de fromage devint un témoin dans l’affaire, affirmant avoir vu deux individus quitter la cathédrale avec un paquet noir, de la taille du tableau manquant, selon The Art Newspaper. Toutefois, étant lui-même un voleur, la police décida d’explorer d’autres pistes.
Peu après, l’un des deux panneaux volés, représentant Saint Jean-Baptiste, fut retrouvé dans une valise abandonnée à la gare de Gand, accompagné d’une note réclamant un million de francs belges en rançon pour récupérer l’autre panneau. Cependant, l’emplacement du célèbre panneau des Juges Justes, qui montre un groupe d’hommes à cheval dénommés les « Juges Justes », demeura inconnu.
Le suspect principal
Des années plus tard, Arsène Goedertier, un courtier en bourse, fit appel à son avocat sur son lit de mort après avoir subi une crise cardiaque lors d’un rassemblement politique catholique. Goedertier révéla à son avocat l’existence de notes mystérieuses, fournissant un indice sur l’emplacement du panneau manquant. Selon The Guardian, il aurait déclaré : « Il repose dans un endroit où ni moi, ni quiconque, ne peut l’emporter sans attirer l’attention du public. » Bien qu’il devint le suspect principal de la police de Gand, l’absence de mobile rendit l’affaire difficile à avancer.
Certains considèrent que Goedertier agissait de concert avec d’autres membres de l’Église pour dérober le panneau dans le but de compenser un investissement raté. Néanmoins, Karel Mortier, un ancien chef de police, découvrit que Goedertier disposait déjà de plus d’un million de francs sur son compte en banque, suggérant qu’il n’aurait pas eu besoin de la rançon. En collaboration avec un détective privé engagé par Adolf Hitler, qui souhaitait également récupérer le panneau volé, Mortier mit au jour des déclarations non signalées de Goedertier, comme « Ce qui est égaré n’est pas volé », interprétées comme une indication que le panneau pourrait être caché dans la cathédrale ou d’autres établissements de l’Église catholique. Cependant, malgré plus de 350 sites vérifiés, le mystérieux panneau des Juges reste introuvable, continuant à alimenter les fantasmes des théoriciens de la conspiration et des passionnés d’art dans le monde entier.