Narmer : le premier pharaon à unifier l’Égypte antique

par Olivier
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Narmer : le premier pharaon à unifier l'Égypte antique
Égypte

L’histoire des pharaons et de la culture égyptienne continue de fasciner notre époque. Les tombeaux, pyramides et œuvres artistiques de cette civilisation ancienne suscitent toujours la curiosité quant à la vie sur Terre il y a plusieurs millénaires, alors que de nombreux mystères demeurent inexpliqués. La première dynastie égyptienne, apparue vers 2900 avant J.-C., marque une période où la Haute et la Basse-Égypte furent réunies sous une seule autorité. Avant cette unification, ces deux régions étaient considérées comme des entités séparées. Ce tournant historique est attribué à un homme qui réussit à unir le Nord et le Sud de l’Égypte, bien que la manière exacte dont il s’y est pris reste inconnue.

Cette prouesse revient à Narmer, considéré comme le premier roi d’Égypte. Bien que le terme « pharaon » soit aujourd’hui courant pour désigner ces souverains, ce n’est qu’à partir de la XVIIIe dynastie, au Nouvel Empire, que ce titre a été employé. Les traces historiques sur Narmer sont rares, car il a vécu il y a environ 5 000 ans, mais la majorité des historiens s’accorde à reconnaître en lui celui qui unifia la Haute et la Basse-Égypte et régna sur l’ensemble du pays. Longtemps, on a cru que la figure de Menes, censée accomplir cette unification, était distincte de Narmer. Aujourd’hui, il est admis que Menes était un nom honorifique attribué à Narmer, semblable à la tradition où le pape adopte un nouveau nom à son élection.

La Palette de Narmer, une source historique majeure

Art de l'Égypte antique avec couleur bleue encore préservée

À l’époque prédynastique, l’Égypte connaissait déjà une civilisation florissante et dynamique. Selon l’historien Sebastián Maydana, la région était marquée par des conflits, comme en témoignent les restes osseux, armes et représentations iconographiques tels que la Palette de Narmer, une plaque en pierre grise d’environ 60 cm de hauteur. Ce précieux vestige constitue la source principale pour comprendre la conquête et la gouvernance de Narmer.

Le royaume établi par Narmer disposait de routes commerciales allant jusqu’à l’actuelle Chypre et l’Afghanistan. Les échanges portaient sur la poterie, le miel, la bière contre l’ivoire, les peaux d’animaux, le vin et l’or. Les archéologues ont découvert dans la Haute-Égypte ce qui pourrait être le premier zoo au monde ainsi qu’un observatoire ancien destiné à l’étude des étoiles. Cette observation astrale servait à optimiser les activités agricoles et pastorales, à l’image d’un ancien almanach des fermiers.

Les détails de la jeunesse de Narmer restent obscurs, mais on pense qu’il venait de la cité d’Héracléopolis. Sa montée au pouvoir se comprend en partie grâce à la Palette de Narmer, retrouvée au XIXe siècle près des ruines du temple de Nekhen, proche d’Héracléopolis, en Haute-Égypte. Datée entre 3200 et 3000 avant J.-C., cette pièce montre Narmer coiffé d’une couronne de Basse-Égypte d’un côté, et de l’autre d’une couronne de Haute-Égypte, symbolisant pour la première fois l’union des deux couronnes dans une œuvre d’art égyptienne ancienne. Reste toutefois difficile à confirmer s’il s’agit d’un portrait fidèle ou d’une forme de propagande traditionnelle.

Un règne d’au moins trente ans et une succession attestée

Autre face de la Palette de Narmer avec des corps décapités

Sur l’une des faces de la Palette, Narmer est représenté tenant un homme par les cheveux, prêt à frapper avec une masse. Le revers illustre le souverain, de taille nettement plus imposante que les autres personnages, accompagné de son armée devant des rangées de corps décapités, scène interprétée comme un combat décisif.

À première vue, ces images suggèrent que Narmer imposa son pouvoir par la force militaire. Toutefois, le Musée égyptien Rosicrucian indique qu’il aurait surtout pris le pouvoir d’une manière pacifique. Selon le centre de recherche EBSCO, ces représentations pourraient servir à légitimer une pacifique unification et renforcer l’autorité du roi.

Un autre artefact, la massue de Narmer, commémore 30 ans de règne, célébrés lors de la fête « Heb-Sed », une tradition pharaonique qui perdura pendant des millénaires. Narmer aurait été marié à Neithhotep, supposée princesse de Basse-Égypte, ce qui aurait symboliquement renforcé l’union entre le Nord et le Sud. Leur fils, Hor-Aha, succéda à Narmer en tant que deuxième souverain d’Égypte.

Les circonstances exactes de la mort de Narmer restent inconnues. Plus tardivement, il fut mentionné qu’il serait mort tué par un hippopotame, une expression probablement figurative selon les analyses modernes.

La sépulture modeste du premier roi unificateur

Contrairement aux tombeaux somptueux des pharaons des époques ultérieures, la tombe de Narmer, située dans le sud de l’Égypte, se compose essentiellement de deux chambres souterraines rectangulaires, l’une plus petite que l’autre, aux parois renforcées de briques d’argile. Des fouilles menées sur ce site ont révélé que les fosses funéraires avaient été creusées et qu’un toit recouvrait probablement l’ensemble du complexe funéraire, témoignage des débuts encore modestes des pratiques funéraires royales.

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