Henri VIII régna sur l’Angleterre de 1509 jusqu’à sa mort en 1547. S’il est resté célèbre pour deux aspects marquants, c’est d’abord pour son appétit légendaire et surtout pour ses six épouses, chacune marquée par des épisodes tumultueux. Selon les récits historiques, notamment ceux conservés par les spécialistes de l’époque Tudor, Henri VIII fit décapiter deux de ses femmes, Anne Boleyn et Catherine Howard, ce qui suggère qu’aucune de ces deux-là n’était sa favorite.
La faveur du roi semble plutôt s’être portée sur sa troisième épouse, Jane Seymour. Cette préférence s’explique principalement par un élément décisif : Jane Seymour donna à Henri VIII ce que ses autres épouses n’avaient pas pu lui offrir, un fils. Sa première épouse, Catherine d’Aragon, qualifiée par l’historienne Tracy Borman comme une « épouse modèle à tous égards, sauf un », ne lui donna qu’une fille survivante, Marie Tudor, née en 1516, absence de fils qui fut un véritable point de rupture pour le souverain.
Henri VIII était désespéré d’avoir un héritier mâle. Lorsque la reine Catherine d’Aragon ne put satisfaire cette demande, leur relation s’envenima à tel point que le roi rompit avec l’Église catholique romaine, frustré du refus du pape d’accorder un divorce, un événement qui inspira plus tard des fictions historiques.
Jane Seymour donna naissance à un fils en octobre 1537 : Édouard VI. Bien que celui-ci fût fragile de santé et mourût à 16 ans, sa naissance resta un moment clé du règne d’Henri. Tragiquement, Jane trouva la mort moins d’un mois après l’accouchement, probablement des suites d’une embolie pulmonaire. Cependant, le roi sembla reconnaître qu’elle avait accompli son devoir envers lui, puisque, selon sa volonté, elle fut enterrée à ses côtés dans la chapelle Saint-Georges.
Certains historiens, dont David Starkey, soulignent que si Henri VIII avait tendance à délaisser ses épouses une fois hors de son amour, avec Jane Seymour, cette séparation ne put se produire du fait de sa mort prématurée. Sa relation avec elle, certes courte, ne connut donc pas de déclin progressif. Jane Seymour fut même qualifiée par Starkey de « parfaite épouse Tudor », un jugement partagé par le roi lui-même qui la considérait comme sa « véritable épouse ».