Pourquoi le Canada n’a jamais rejoint les États-Unis

par Olivier
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Pourquoi le Canada n'a jamais rejoint les États-Unis
Canada, États-Unis

Une identité nationale canadienne distincte

Malgré le fait que le Canada partage une frontière nord avec les États-Unis, la connaissance que les Américains ont réellement de leur voisin est souvent limitée à des stéréotypes. Ces derniers comprennent la politesse, le hockey, les orignaux, les forêts, les policiers montés, le sirop d’érable et des spécialités culinaires comme la poutine. Cependant, la véritable histoire du Canada est davantage liée à son identité nationale et à sa relation avec les États-Unis.

Le Canada n’a jamais connu de révolution violente. Son indépendance a été légalement acquise en 1867 grâce à l’Acte de l’Amérique du Nord britannique. Avant et après cette date, le territoire canadien a souvent été au centre des convoitises, notamment de la part de son puissant voisin. À un moment donné, des forces américaines ont même envahi le Canada durant la guerre de 1812. Bien que certains Québécois aient envisagé de rejoindre les États-Unis dans les années 1850, ce sentiment a largement disparu.

La question de savoir pourquoi le Canada n’a jamais rejoint les États-Unis pourrait sembler absurde, car la réponse est simple : les Canadiens désiraient leur propre souveraineté. Ils n’ont jamais été contraints de rejoindre les États-Unis par la force militaire ou autrement. Cette situation soulève des discussions similaires sur d’autres parties du monde où des territoires ont choisi de rester indépendants malgré des circonstances difficiles.

Les premières ambitions américaines sur le Canada

Le projet de faire du Canada un État américain a vu le jour avant même son indépendance. En 1777, en pleine Révolution américaine, le Congrès continental a évoqué le Canada comme partie intégrante des futurs États-Unis. Dans les Articles de la Confédération, il était spécifié que le Canada, en rejoignant cette confédération, aurait droit à tous les avantages de l’union. Cependant, il ne faut pas oublier que les colons américains considéraient alors « Canada » comme synonyme de « Québec ».

À l’époque, le Québec était catholique, tandis que les colonies de la Nouvelle-Angleterre étaient principalement protestantes. Les Canadiens possédaient également une autonomie certaine, leur permettant de jouir de libertés religieuses et économiques. Cette dynamique a limité l’attrait pour une séparation d’avec la couronne britannique et un ralliement aux États-Unis.

Les forces américaines ont néanmoins tenté d’influencer le Canada. En août 1775, le général George Washington et le colonel Benedict Arnold ont mené une expédition vers le Canada lors de la Campagne du Québec, mais cette offensive a échoué face aux troupes britanniques.

Invasions américaines et manque de soutien à l’annexion

Les États-Unis ont envahi le Canada à plusieurs reprises au XIXe siècle pour diverses raisons. En 1812, l’armée américaine a franchi la frontière canadienne dans le contexte de leur conflit maritime avec la Grande-Bretagne. Pendant la guerre de Sécession, l’idée d’annexer le Canada a refait surface, mais sans aboutir à des résultats concrets. En 1866, des Irlandais-américains armés ont envahi le Canada dans l’idée d’utiliser le territoire comme monnaie d’échange pour l’indépendance de l’Irlande. Ces incursions ont laissé des séquelles dans l’opinion canadienne, renforçant leur réticence à rejoindre les États-Unis.

Bien qu’il y ait eu des voix au sein de la population canadienne souhaitant l’annexion, comme dans les années 1840 et 1850, ces sentiments n’ont jamais pris un élan massif. Des pétitions ont même circulé en Colombie-Britannique avant son intégration à la confédération canadienne en 1871, mais le soutien en faveur de telles initiatives manquait cruellement.

La complexité d’éventuelles annexions

Depuis l’intégration de la Colombie-Britannique en 1871, peu d’initiatives sérieuses ont été lancées pour l’annexion du Canada aux États-Unis. Quelques partis politiques, tels que le Parti Économique de Terre-Neuve et le Parti Uni de la Saskatchewan, ont plaidé en faveur de cette idée, mais leurs efforts n’ont pas trouvé d’écho. Ce fait soulève la question de ce que signifie réellement une éventuelle annexion du Canada : doit-on envisager l’ensemble du pays, ou bien l’annexion province par province ? Chaque province ayant une législation et une culture bien distinctes, la complexité d’une telle intégration devient rapidement apparente.

L’opinion actuelle des Canadiens sur l’annexion

La question de l’éventuelle intégration du Canada aux États-Unis a resurgi récemment, notamment à la suite de déclarations du président Donald Trump, qui a désigné le Canada comme le « 51ème État. » En réponse, l’ancien premier ministre Justin Trudeau a exprimé des doutes quant à ces propos, les qualifiant de tentatives de déstabiliser l’économie canadienne.

Un sondage réalisé en 2025 a montré que 30 % des Canadiens interrogés seraient en faveur d’un ralliement aux États-Unis s’ils étaient assurés de l’obtention d’une citoyenneté complète et d’une conversion de leurs actifs en dollars américains. En revanche, seulement 22 % des Canadiens envisageraient cette option si des provinces comme le Québec ou l’Alberta quittaient le Canada. Néanmoins, ces pourcentages ne constituent qu’une facette d’un débat qui se poursuit depuis plus de deux siècles.

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