Pourquoi les bras croisés sur la poitrine lors des enterrements ?

par Olivier
0 commentaire
A+A-
Reset
Pourquoi les bras croisés sur la poitrine lors des enterrements ?
Égypte, Allemagne, France

L’image d’un corps inanimé dans un cercueil, les bras croisés en forme de « X » sur la poitrine, est devenue une représentation emblématique dans la culture populaire. Ce geste rappelle les films de vampires anciens et les momies égyptiennes. Bien que peu de personnes aient vu un défunt dans cette posture lors d’une cérémonie funéraire, ce geste s’est imposé comme un symbole traditionnel associé à la mort, en grande partie grâce aux célèbres représentations de personnages enterrés dans l’Égypte ancienne.

Les premières momies découvertes avec les bras croisés datent d’environ 1500 avant notre ère et cette position était particulièrement réservée aux pharaons. Cependant, cet usage était principalement circonscrit à la période du Nouvel Empire égyptien et ne concernait pas toutes les époques de cette civilisation. Certains spécialistes estiment que la posture des bras croisés des pharaons s’inspire d’une représentation du dieu Osiris datant de 2300 avant notre ère. Dans cette iconographie, Osiris est figuré avec les bras croisés sur la poitrine, tenant un flagellum dans une main et un sceptre dans l’autre. Bien qu’Osiris ne soit pas toujours dessiné ainsi, il symbolisait la mort, la renaissance et l’au-delà.

Momie égyptienne avec les bras croisés

Au fil du temps, l’Empire romain conquit l’Égypte, et ses habitants furent profondément influencés par cette culture funéraire. Rapidement, il devint courant d’enterrer les défunts avec les bras croisés sur la poitrine, bien que d’autres postures furent également observées par les archéologues. En effet, des corps exhumés montrent que les mains pouvaient être croisées sur la poitrine, disposées le long du corps ou encore posées l’une sur l’autre au niveau du bassin.

Durant le Moyen Âge, les positions d’inhumation restèrent similaires malgré une grande diversité liée au volume important de corps enterrés au fil des siècles. Une étude publiée en 2020 dans la revue PLOS One a examiné des sépultures situées en Allemagne et dans les pays voisins, de la Haute-Moyenne Âge jusqu’au début des temps modernes au 19e siècle. Durant toute cette période, il était considéré comme courant d’enterrer les corps avec les bras croisés sur la poitrine. La raison exacte de cette pratique est aujourd’hui incertaine. Si elle aurait pu débuter par un hommage aux divinités terrestres perçues comme des dieux, ce geste s’est probablement perpétué par simple tradition.

Personne allongée dans un cercueil avec les mains sur l'abdomen

À l’époque contemporaine, l’usage de croiser les bras sur la poitrine avant l’enterrement est devenu rare. Kari Northey, directrice de funérailles et embaumeuse, souligne que la position des mains se limite aujourd’hui généralement à une main posée sur l’autre, juste au-dessus du ventre, ou bien les bras le long du corps. Dans une vidéo explicative consacrée à la mise en position des corps dans un cercueil, elle ne mentionne pas la position des bras croisés sur la poitrine, jugeant cette posture trop archaïque et peu utilisée. Elle conseille même d’éviter que les mains soient posées l’une sur l’autre sur la poitrine, car cela rigidifie trop les bras et donne l’impression que les mains flottent.

Morty Stein, thanatopracteur californien actif sur TikTok, abonde dans ce sens. Il précise que la position des mains est avant tout une décision familiale, et que théoriquement, il serait possible de croiser les bras sur la poitrine si la famille le souhaite. Pourtant, dans la grande majorité des cas, les bras sont placés le long du corps ou les mains reposent l’une sur l’autre sur l’abdomen.

Suggestions d'Articles

Laisser un Commentaire