Le 13 juillet 2024, le monde a réagi à la tentative d’assassinat de l’ancien candidat à la présidence Donald J. Trump, événement qui est rapidement devenu l’une des actualités majeures de l’année. Selon l’académique Lester Munson, ce moment a « bouleversé la course électorale américaine ». Maître de l’autopromotion, Trump a transformé cet incident terrifiant en capital politique, allant jusqu’à le commémorer sur divers produits dérivés, notamment des sneakers arborant son image ensanglantée.
Malgré le risque imminent pour sa vie, des témoignages indiquent que lors de son évaluation médicale, Trump semblait presque ravi de ce qui venait de se passer. D’après un livre récent intitulé 2024 : Comment Trump a reconquis la Maison-Blanche et les démocrates ont perdu l’Amérique, le candidat s’est délecté de l’attention suscitée par la fusillade. « Trump n’arrêtait pas de parler de la fusillade, il n’en revenait pas et semblait vouloir revivre cela sans cesse… Il adorait ça, il passait un très bon moment. »
Cependant, la réalité est que pour la plupart des individus, une expérience telle que celle de Trump est profondément traumatisante. Dans une interview exclusive, la neuropsychologue Sanam Hafeez, basée à New York et directrice de Comprehend the Mind, a évoqué l’impact potentiel de cet événement sur la psyché du président. Elle affirme être certaine que, malgré son retour à la Maison-Blanche, cette tentative d’assassinat a probablement laissé une empreinte psychologique qui pourrait se révéler plus intense à l’approche de l’anniversaire de l’événement.
Donald Trump et la « réaction d’anniversaire »
Après avoir échappé de peu à la mort lors de cette tentative d’assassinat, Trump est retourné sur le terrain de campagne avec une vigueur presque messianique. Lui et son équipe ont interprété cet incident comme un signe de la providence divine, ce qui a su séduire sa base électorale. Bien qu’il semble avoir accueilli cet événement et qu’il ne montre en apparence aucune séquelle mentale, Sanam Hafeez souligne que le président pourrait ressentir différemment cet anniversaire. « Même si une personne ne pense pas consciemment à la date, le corps et l’esprit peuvent toujours la reconnaître, entraînant des changements d’humeur, de l’anxiété, de l’irritabilité ou des troubles du sommeil », explique-t-elle, précisant que la dimension historique de l’événement ajoute une couche de complexité au processus de guérison.
Selon Hafeez, l’impact psychologique d’un traumatisme peut être initialement dissimulé par le choc, ce qui expliquerait la capacité de Trump à gérer cette expérience menaçante pour sa vie et à l’intégrer à son discours politique. Mais douze mois après, la situation pourrait évoluer. « Le choc s’est dissipé, et le poids émotionnel s’installe », ajoute-t-elle. « L’une des étapes cruciales est de reconnaître ce que le corps et l’esprit vivent, plutôt que d’ignorer ces sensations ou de tenter de les surmonter uniquement par la volonté. »
Trump a évoqué ces événements lors d’une interview accordée à Fox News, rendant hommage au chef des pompiers Corey Comperatore, décédé dans l’attaque, ainsi qu’au tireur d’élite Thomas Matthew Crooks qui a neutralisé l’assassin. Il a également réaffirmé sa confiance envers le Secret Service américain, souvent critiqué après l’agression, déclarant : « J’ai une grande confiance en ces personnes. Je les connais, ils sont très talentueux, très capables, mais ils ont eu une mauvaise journée. »
