Appel des scientifiques pour interdire pêche et extraction en haute mer

par Olivier
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Appel des scientifiques pour interdire pêche et extraction en haute mer
France, États-Unis

À l’approche de la troisième Conférence des Nations unies pour l’océan (UNOC-3) qui débutera à Nice le 9 juin, une douzaine de chercheurs appellent à une interdiction définitive de la pêche industrielle et de l’extraction minière en haute mer. Cette démarche vise à protéger la biodiversité marine, le climat et plus largement l’humanité.

Dans un commentaire publié récemment dans la revue Nature, ces scientifiques alertent sur les risques de destructions irréversibles des écosystèmes marins liés à l’exploitation des eaux internationales. Parmi eux, Callum Roberts, professeur spécialisé dans la conservation des milieux marins, plaide pour une gouvernance mondiale calquée sur les accords protégeant l’Antarctique en tant que « trésor commun planétaire ».

Laisser la haute mer intacte

« Les gouvernements doivent s’entendre pour préserver la haute mer dans son état naturel afin d’éviter des conséquences catastrophiques dues à une exploitation incontrôlable », insiste Callum Roberts. Selon lui, seule une interdiction permanente pourrait prévenir des pratiques dévastatrices, car une fois lancées, elles seraient difficiles à arrêter.

Cette prise de position intervient alors que les pressions sur les ressources marines s’intensifient, notamment avec des pays comme les États-Unis qui encouragent désormais l’exploitation minière sous-marine. Pour les auteurs, même le traité de 2023 protégeant la haute mer, qui nécessite encore la ratification de 60 pays pour entrer en vigueur, reste insuffisant pour empêcher des dégâts irréversibles.

Une activité humaine de plus en plus invasive

Les enjeux ne se limitent pas à la biodiversité. Les scientifiques rappellent que les animaux marins jouent un rôle primordial dans le cycle du carbone. Des recherches montrent qu’en l’absence de ce mécanisme naturel d’absorption du CO₂, le réchauffement climatique aurait déjà atteint jusqu’à 3 °C, soit presque le double de la hausse actuelle. Les nutriments issus des cadavres ou excréments marins nourrissent la chaîne alimentaire océanique, favorisant ainsi la capacité des océans à stocker le carbone.

Cette dynamique est aujourd’hui mise en péril par des activités humaines toujours plus agressives. « La planète est gravement menacée par le changement climatique et tous les leviers doivent être activés pour ralentir ce phénomène », avertit Callum Roberts, qui réfute également l’idée selon laquelle l’exploitation minière sous-marine serait indispensable à la transition énergétique verte.

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