L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) met en garde contre une tendance préoccupante : en début de saison, la vigilance diminue face aux tiques, ces petits parasites souvent négligés. Cette baisse d’attention entraîne des piqûres non détectées, augmentant ainsi le risque de complications sanitaires.
Dans le cadre du programme participatif CiTique, plus de 2 000 tiques ont été collectées dans la région du Grand Est après des piqûres, puis analysées par les chercheurs. Leur constat est clair : plus la tique reste accrochée longtemps à la peau, plus le risque d’infection est élevé. En effet, une tique sur six (15 %) est porteuse de la bactérie responsable de la maladie de Lyme. Cette infection peut provoquer des lésions cutanées, musculaires ou neurologiques si elle n’est pas prise en charge rapidement.
Des milieux variés propices à la rencontre avec les tiques
Les enfants de moins de 10 ans sont particulièrement exposés, deux à trois fois plus que les adultes, ce qui appelle à une vigilance renforcée. Une tique peut se reconnaître à sa petite taille (3 à 8 mm), ses huit pattes et l’absence d’antennes. Le retrait doit être effectué rapidement à l’aide d’une pince ou même des ongles, en tournant doucement la tique pour la détacher sans la casser. En cas d’apparition d’une tâche rouge autour de la piqûre dans les jours suivants, il est recommandé de consulter un professionnel de santé, un traitement antibiotique étant parfois nécessaire.
Les chiffres indiquent que 50 % des piqûres surviennent en forêt, 25 % dans les jardins, et 4 % à l’intérieur des habitations. Depuis 2017, une augmentation de la présence des tiques est observée dans l’est, le centre et le sud-ouest de la France. Pour évaluer le niveau d’infestation proche de chez soi, il est possible d’utiliser un outil en ligne dédié au suivi des tiques.
Une saison d’activité étendue par le changement climatique
Habituellement actives entre mars et novembre, les tiques bénéficient désormais d’hivers plus doux qui prolongent leur période d’activité, un effet direct du réchauffement climatique. Après chaque sortie en forêt ou moment passé dans l’herbe, un contrôle minutieux des bras, jambes et autres zones du corps est essentiel pour éviter les piqûres. Cette simple précaution reste le meilleur moyen de prévenir les risques associés.
