Canicule et méduses : le risque sur les plages de la Méditerranée

par Olivier
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Canicule et méduses : le risque sur les plages de la Méditerranée
France, Méditerranée

Avec une température de surface mesurée à 27 °C au large de Sète et une moyenne de 26,01 °C, la mer Méditerranée a atteint, lors de la dernière canicule, son record de température de surface pour un mois de juin. Ce contexte favorise le développement des méduses qui bénéficient non seulement de ces eaux plus chaudes, mais aussi de la raréfaction de leurs prédateurs naturels, tout en trouvant une abondance accrue de nourriture.

La question se pose alors : faut-il redouter un été marqué par une multiplication des piqûres de méduses sur les plages ? Pour Benoît Derijard, biologiste à l’université de Nice, la situation est plus complexe et reste « assez imprévisible ».

Une présence complexe à anticiper

Au-delà de la seule température instantanée de la mer, c’est le réchauffement climatique qui entraîne une augmentation globale de la température en Méditerranée, ce qui favorise la prolifération du plancton. Or, ce plancton constitue la principale source de nourriture des méduses, créant ainsi un environnement propice à l’augmentation de leur population.

Cette donnée climatique doit être mise en regard avec un facteur anthropique majeur : la surpêche. Notamment celle du thon et de l’espadon, ainsi que la diminution des populations de tortues, espèces qui comptent parmi les prédateurs naturels des méduses. Leur raréfaction engendre un déséquilibre qui permet aux méduses de proliférer plus facilement. En résumé, une mer plus chaude, riche en plancton et faiblement peuplée de prédateurs crée des « blooms » massifs de méduses.

Cependant, bien que leur nombre ait tendance à augmenter, la présence de méduses sur les plages reste difficile à prévoir car ces organismes ne se déplacent pas librement mais sont entraînés par les vents et courants.

Rôle des vents : mistral et vent du nord pour repousser les méduses

Les larves de méduses se développent à partir de 20 °C, principalement en pleine mer. Elles sont ensuite poussées vers les côtes par les courants et les vents. En Méditerranée, c’est le courant Ligure, qui déplace les eaux d’est en ouest le long des côtes, et le vent du sud-est qui les rapprochent des plages. Mais l’intervention du mistral ou du vent du nord peut les repousser vers le large, rendant leur apparition sur les rivages difficile à anticiper.

Toutes les méduses ne présentent pas le même risque pour les baigneurs. Sur les côtes méditerranéennes françaises, la principale menace est la Pelagia, surnommée « piqueur-mauve », dont les longs filaments urticants provoquent des piqûres douloureuses. En comparaison, une autre espèce fréquente, appelée « œuf au plat », est moins dangereuse : sans filaments urticants, elle se repère à son ombrelle jaune-orangée bordée d’un disque blanc.

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Avec un pic record de 27 °C en surface en juin, la Méditerranée frôle un épisode de canicule marine très préoccupant pour les biologistes. Cette surchauffe menace notamment les gorgones, un corail rouge spécifique à cette mer, qui souffrent de nécroses de plus en plus fréquentes depuis plusieurs années.

La Méditerranée a déjà battu des records de température en France avec 28,71 °C relevés fin juillet 2023, puis 28,9 °C à la mi-août 2024. Toutefois, un épisode de mistral programmé pour le début de la semaine prochaine devrait agiter la surface de l’eau et éloigner temporairement les bancs de méduses des côtes.

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