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La situation des cormorans en France
Les grands cormorans, également connus sous le nom de corbeaux des mers, suscitent des préoccupations parmi les pêcheurs et les pisciculteurs. Ces oiseaux affichent un appétit conséquent, consommant en moyenne 500 grammes de poisson par jour, ce qui impacte certaines espèces comme le brochet, la truite ou l’ombre commun. Malgré leur statut d’espèce protégée, plusieurs arrêtés préfectoraux avaient été signés pour autoriser la destruction d’un quota de cormorans par département.
Les mesures réglementaires récentes
Le 19 septembre 2022, un arrêté interdisant la régulation des cormorans en eaux libres a provoqué l’indignation de la Fédération nationale de la pêche en France. Cependant, le Conseil d’État a annulé cet arrêté en juillet. Un nouvel arrêté a été signé par le gouvernement permettant à nouveau le tir et l’effarouchement des cormorans dans certaines zones aquatiques. Ce dispositif vise à réduire la prédation sur les piscicultures et les espèces aquatiques protégées, tout en respectant la réglementation sur la protection des espèces.
Conditions et limites de destruction
L’article 2 de cet arrêté précise que des autorisations de tirs d’effarouchement ou de destruction des cormorans peuvent être délivrées par arrêté préfectoral, principalement dans les zones de pisciculture en étang et sur les cours d’eau où la prédation des cormorans a un impact avéré sur les populations de poissons menacées. Par ailleurs, l’article 4 établit que les départements ne peuvent excéder une destruction de 20 % de la population de grands cormorans hivernants, avec une possibilité d’augmentation à 30 % dans certaines circonstances. Les tirs peuvent s’effectuer durant toute la période de chasse, à une distance maximale de 100 mètres des rives des cours d’eau, des plans d’eau ou des canaux.
Zones d’exclusion et état des populations
Certaines régions, notamment dans l’Ouest de la France (Calvados, Côtes-d’Armor, Eure, Finistère, Ille-et-Vilaine, Manche, Morbihan et Seine-Maritime), sont exclues de ces mesures en raison de la présence d’une sous-espèce de cormoran strictement protégée, le Phalacrocorax carbo carbo. En revanche, le grand cormoran terrestre (Phalacrocorax carbo sinensis) a vu sa population augmenter significativement, atteignant environ 100 000 individus hivernants au cours des dix dernières années.