En 2018, Engie Green a lancé un projet d’installation d’éoliennes à Arconsat, dans le Livradois‑Forez, suscitant peu de réactions jusqu’à récemment. La situation a changé en mai dernier avec l’implantation, au lieu‑dit Bois Brûlé, d’un mât de mesure de 84 mètres, qui a déclenché des tensions. En juillet, l’association Défense des Bois Noirs a été créée, déterminée à faire annuler le projet d’éoliennes Puy‑de‑Dôme.
Le revirement est d’autant plus gênant pour le maire d’Arconsat qu’il n’était lui‑même pas favorable aux éoliennes il y a sept ans. Il rappelle toutefois que le conseil municipal de l’époque avait voté majoritairement en faveur du projet, et qu’il s’est depuis rallié à cette décision, présentée à la fois comme écologique et avantageuse sur le plan financier : les quatre éoliennes envisagées pourraient accroître de 20 % les recettes fiscales de la commune. L’association opposée au projet rejette cet argument, qualifiant cette promesse de « mirage ».
Une association monte au créneau
Alors qu’Engie Green assure avoir réalisé plusieurs études préalables n’ayant pas révélé d’impact notable sur la biodiversité autour du site, l’association Défense des Bois Noirs défend un avis contraire. Ses membres estiment que la présence de tourbières et la survie de la chouette de Tengmalm sont directement menacées par l’implantation des éoliennes.
Face à cette opposition, l’affaire devrait désormais se jouer devant les tribunaux : l’association a lancé un appel aux dons pour financer sa défense. Selon un article publié par La Montagne, le mât de mesure a été le point de départ visible des contestations.
Propriétaires, rentabilité et incertitudes
Du côté des propriétaires des terrains, l’attrait financier rend le soutien au projet difficile à remettre en cause : le rendement annuel par parcelle est estimé à 8 000 euros, soit environ 160 000 euros sur la durée d’exploitation. Mais cette perspective lucrative demeure hypothétique.
Engie Green attend encore le permis de construire. En cas de rejet, des années d’études, de procédures et d’investissements pourraient n’avoir abouti à rien, laissant en suspens l’avenir du projet d’éoliennes Puy‑de‑Dôme.
