COP30 au Brésil : Moins de Promesses, Plus d’Actions Climates

par Olivier
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COP30 au Brésil : Moins de Promesses, Plus d'Actions Climates
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À trois mois de la première conférence climatique de l’ONU en Amazonie, la COP30, son président défend le choix de Belém malgré une pénurie de logements abordables qui risque d’exclure les « peuples » que le Brésil veut inviter au cœur des débats.

André Corrêa do Lago a publié mardi sa cinquième lettre formelle aux dizaines de milliers de délégués et observateurs conviés à Belém, ville portuaire de 1,3 million d’habitants aux portes de l’Amazonie où le président Lula a choisi symboliquement d’organiser l’événement du 10 au 21 novembre.

Une sortie des énergies fossiles ?

Il écarte l’idée d’y négocier de nouveaux engagements majeurs et contraignants, actant de facto le reflux de l’ambition climatique dans plusieurs grands pays. À la place, les Brésiliens proposent un « agenda de l’action » volontaire, qui se limiterait à mesurer la mise en œuvre d’engagements précédents sur 30 objectifs clés, dont la sortie des énergies fossiles.

« Nous voulons accueillir une large diversité de participants et donner la parole aux marginalisés, aux déplacés, aux invisibles », affirme André Corrêa do Lago, négociateur brésilien et commissaire général de la COP30.

Pour lui, cette édition se démarque des précédentes : « Elle est spéciale parce que les objectifs sont moins évidents que pour d’autres COP. Nous sommes tellement concentrés sur l’idée de la mise en œuvre des actions et la façon dont cela peut se traduire en quelque chose que les gens comprennent. » Moins de promesses, plus d’action.

« Nous prenons ce qui a déjà été décidé par consensus par les pays. Mais pour la mise en œuvre, nous n’avons pas besoin de consensus : certains pays prendront une direction, d’autres une autre direction. Certains secteurs d’activité peuvent s’engager sur des choses que le pays dans son ensemble ne peut pas promettre… Nous avons vérifié les plus de 400 initiatives annoncées depuis le début de l’agenda de l’action (en 2021) pour être sûrs qu’on utilise ce qui s’est déjà passé plutôt que de réinventer la roue », souligne-t-il.

La problématique du logement

La présidente du groupe des petits États insulaires a déjà exprimé ses craintes quant aux « coûts prohibitifs » du logement à Belém. Une inquiétude prise au sérieux. Le diplomate reconnaît que Belém n’est « pas le premier choix en matière d’infrastructures », mais insiste sur la portée du lieu : « Belém a aussi une symbolique très puissante. Je crois qu’on peut surmonter la plupart de ces difficultés pour que ce soit une COP vraiment exceptionnelle, avec des résultats très forts. »

Interrogé sur l’accord de la COP28 visant à abandonner les énergies fossiles, il reste prudent sur la fixation d’horizons précis. « Il est bien plus important d’avoir des actions supplémentaires plutôt que d’avoir peut‑être de nouveaux textes », estime-t-il.

Un sujet sensible au Brésil, où le président Lula veut développer l’exploration pétrolière près de l’embouchure de l’Amazone. « Le pays est un champion des renouvelables… et en même temps un producteur important de pétrole, avec un potentiel pour de nouvelles découvertes. Ce débat à l’intérieur du Brésil est très important, et il intéresse tout le monde », conclut le diplomate.

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