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Après le gigantesque éboulement qui a enseveli en quelques instants un village entier de la vallée du Lötschental, en Suisse, les autorités insistent ce vendredi 30 mai sur la nécessité de rester vigilantes. Un lac artificiel s’est formé, menaçant l’ensemble de la vallée, même si pour l’instant, le scénario catastrophique est écarté.
« Il ne faut surtout pas baisser la garde », a averti Raphaël Mayoraz, géologue du canton du Valais où s’est produit cet effondrement spectaculaire mercredi dernier.
Pas d’évacuation générale prévue
Jeudi matin, le risque d’une rupture brutale du barrage naturel constitué de gravats inquiétait encore les autorités. Une telle rupture provoquerait la submersion de la vallée par les eaux du lac artificiel qui ne cesse de grossir. Toutefois, au fil de la journée, ce scénario est devenu moins probable en raison de la configuration et de la composition solides du barrage formé de roches et de glace. Les autorités ont donc décidé de ne pas évacuer l’ensemble des habitants vivant en aval, excepté 16 personnes.
« La situation actuelle est relativement favorable. L’eau commence à s’infiltrer lentement à travers le dépôt de gravats long de 2,5 km. Avec le temps, le risque d’un scénario dramatique diminue, mais il reste important de garder ce risque en tête », a précisé Raphaël Mayoraz.
Maintien de la vigilance et préparation
Les autorités sont restées en alerte maximale. Les communes situées en aval de l’éboulement, y compris dans la vallée du Rhône, se tiennent prêtes à une éventuelle évacuation. Par ailleurs, des digues ont été installées pour limiter l’impact potentiel des eaux.
« Ce contexte d’incertitude pourrait durer des semaines », explique Raphaël Mayoraz. « Tant que la rivière Lonza ne formera pas un chenal stable à travers ce dépôt, le risque persistera. Il subsiste également la menace de poches d’eau qui pourraient se former. »
Un événement exceptionnel et ses conséquences
Cet éboulement massif a pour l’instant causé un seul disparu : un homme de 64 ans originaire de la région. Les 300 habitants de Blatten avaient été évacués dès le 19 mai. Ce sauvetage rapide souligne « l’importance des alertes et des interventions précoces », a salué Clare Nullis, porte-parole de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), lors d’un point presse à Genève.
« Le paysage ne sera plus jamais le même, et le village non plus », a-t-elle ajouté, soulignant que l’exemple suisse illustre comment la prévision et l’alerte peuvent sauver des vies. Elle a toutefois rappelé que de nombreux pays moins riches n’ont pas les moyens de déployer de telles mesures.
