Effondrement du glacier du Birch en Suisse : Causes et Conséquences

par Olivier
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Effondrement du glacier du Birch en Suisse : Causes et Conséquences
Suisse
Logo 20 Minutes avec AFP

Quelques jours avant la catastrophe, les experts avaient déjà anticipé que la rupture du glacier du Birch en Suisse était inévitable. Cependant, les causes profondes de cet éboulement remontent à bien plus longtemps. Christophe Lambiel, maître d’enseignement et de recherche à l’Institut des dynamiques de la surface terrestre de l’Université de Lausanne, explique qu’il s’agit d’un « événement en cascade » impliquant plusieurs mécanismes complexes.

Le glacier du Birch est situé sous le Petit Nesthorn, sommet suisse culminant à 3 342 mètres. Cette montagne montrait déjà des signes d’instabilité, avec une accélération notable des chutes de pierres environ dix jours avant l’effondrement. Un volume impressionnant de trois millions de mètres cubes de roches s’est détaché et est tombé brutalement sur le glacier. Matthias Huss, directeur de la Surveillance des Glaciers Suisses (GLAMOS), précise que « lorsqu’une forte pression s’exerce sur une fondation instable, celle-ci peut céder et glisser, ce qui s’est produit ici ».

Un glacier à l’exception dans les Alpes suisses

Le glacier du Birch se distingue des autres glaciers suisses par son avance inhabituelle, tandis que la plupart des glaciers régressent. Cette progression n’est pas attribuée à un enneigement supérieur, mais plutôt au poids des éboulements provenant de la montagne. Matthias Huss souligne ainsi que « le glissement de terrain n’est pas survenu de manière isolée ». La pente sur laquelle repose le glacier est particulièrement raide, encore plus à son avant, ce qui a considérablement amplifié le glissement.

Par ailleurs, la fonte du pergélisol – la couche de sol gelé en permanence – s’intensifie en profondeur dans les Alpes. Christophe Lambiel compare la glace à un ciment qui maintient la montagne stable. La dégradation de ce « ciment » fragilise donc la structure rocheuse. Bien qu’il ne soit pas encore possible d’affirmer que la fonte du pergélisol est la cause directe de l’effondrement, le chercheur la considère comme une explication probable, voire un facteur déclencheur ou accélérateur du processus.

Le rôle nuancé du réchauffement climatique

Quant au lien avec le réchauffement climatique, Jakob Steiner, géoscientifique de l’Université de Graz en Autriche, considère qu’« il n’existe pas encore de preuve manifeste que les changements climatiques soient à l’origine directe de ce phénomène » particulier. Matthias Huss confirme la difficulté d’établir un lien aussi direct : « si la seule cause était le changement climatique, toutes les montagnes des Alpes s’effondreraient, ce qui n’est pas le cas ». Selon lui, il s’agit davantage d’une combinaison de modifications géologiques à long terme.

Il précise que l’effondrement du glacier du Birch ne peut être imputé uniquement au changement climatique, mais plutôt à des processus liés au pergélisol, qui sont à la fois complexes et durables. Christophe Lambiel reste prudent, mais il estime que l’augmentation récente des chutes de pierres sur le glacier, observée au cours des dix dernières années, pourrait être associée aux effets du réchauffement global.

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