Les émissions de gaz à effet de serre en France ont diminué de 1,8 % en 2024, selon l’organisme Citepa, révélant un net ralentissement du rythme de décarbonation de l’économie nationale. Le bilan consolidé indique que les émissions sont passées de 376 millions de tonnes équivalent CO2 (Mt CO2e) en 2023 à 369 Mt CO2e en 2024.
Les chiffres affinés par rapport à la première estimation de fin mars confirment ce ralentissement important, avec une baisse annuelle stable à -1,8 %, après un recul plus marqué de -5,8 % en 2023.
L’analyse sectorielle montre des écarts significatifs : l’industrie de l’énergie a réduit ses émissions de 3,8 Mt, l’industrie manufacturière de 0,9 Mt, les transports de 1,5 Mt, les bâtiments de 0,4 Mt, et l’agriculture également de 0,4 Mt.
Anne Bringault, directrice des programmes du Réseau Action Climat (RAC), déplore que les reculs politiques dans la transition écologique aient entraîné un « important coup de frein » dans la réduction des émissions, maintenant la population française dans une dépendance coûteuse aux énergies fossiles.
Secteur des transports et du bâtiment à la traîne
Le RAC attend du gouvernement et du Parlement un sursaut de responsabilité, notamment pour les secteurs en retard tels que les transports et la rénovation des bâtiments. Des solutions durables sont nécessaires pour aider les ménages confrontés à des difficultés financières.
Parmi les mesures contestées, la suspension estivale de MaPrimeRénov’, principale aide publique dédiée à la rénovation énergétique, a suscité le mécontentement, y compris du président Emmanuel Macron, qui a dénoncé les « incertitudes » entourant certains dispositifs.
Par ailleurs, la France révise actuellement sa troisième Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), avec un objectif provisoire ambitieux d’atteindre 270 Mt CO2e d’émissions brutes sur sol d’ici 2030. Cette cible implique une « accélération » de la dynamique avec une réduction annuelle des gaz à effet de serre d’environ 5 % entre 2022 et 2030, souligne le Citepa.