Tungurahua : signes d’instabilité du flanc ouest

Andres.heredia / Wikimedia Commons
Des chercheurs alertent sur un risque d’effondrement du volcan Tungurahua, surnommé localement « le Géant Noir ». Les observations récentes montrent une instabilité croissante du flanc ouest, susceptible d’entraîner un glissement de terrain massif. Ce phénomène inquiète particulièrement les communautés installées autour du volcan.
L’équipe dirigée par le Dr James Hickey a utilisé des données satellitaires pour suivre la déformation du versant occidental. Selon leur étude parue dans la revue Earth & Planetary Science Letters, la déformation rapide serait due à un déséquilibre entre le magma qui alimente le volcan et celui qui est expulsé. Autrement dit, des cycles d’éruption soutenus affaiblissent progressivement la structure du flanc.

Dr. Carlos Costales Terán / Wikimedia Commons
Le nom Tungurahua, issu du quechua, signifie littéralement « gorge de feu ». Situé dans les Andes équatoriennes, ce stratovolcan a une longue histoire d’activité destructrice remontant à des temps anciens. Ces dernières décennies, Tungurahua a multiplié les épisodes éruptifs qui ont façonné son massif et fragilisé ses flancs.
Parmi les faits marquants récents :
- 1999 : une éruption majeure a provoqué l’évacuation d’environ 25 000 personnes dans les zones proches.
- Années suivantes : une succession d’éruptions plus petites mais fréquentes a contribué à l’instabilité du flanc ouest.
- Antécédent ancien : il y a environ 3 000 ans, une éruption précédente avait déjà provoqué un effondrement partiel du flanc occidental, laissant une cicatrice étendue dans le paysage andin.
Si les observations satellitaires actuelles confirment une progression comparable à l’événement ancien, la zone marquée par la cicatrice pourrait subir de nouveaux dégâts importants. Les scientifiques continuent de surveiller Tungurahua de près pour mieux comprendre l’évolution du déséquilibre magmatique et anticiper d’éventuelles menaces pour les populations locales.
