Les chiens contribuent à la pollution des rivières et représentent un danger pour la faune aquatique. Une étude britannique récente, publiée fin mai dans la revue VetRecord, met en lumière ce phénomène, relayée notamment par le magazine scientifique New Scientist. Il ne s’agit pas des chiens eux-mêmes, mais des traitements anti-puces et anti-tiques qu’ils reçoivent.
En effet, lorsque les chiens traités nagent, leur peau et leur pelage libèrent dans l’eau des quantités significatives de pesticides tels que le fipronil et l’imidaclopride. Ces substances, toxiques pour la vie aquatique, peuvent se disperser jusqu’à 28 jours après l’application du traitement. Cette période d’excrétion prolongée expose ainsi les écosystèmes aquatiques à un risque environnemental important, expliquent les chercheurs de l’Université Sussex au Royaume-Uni, dirigés par Rosemary Perkins.
Des recommandations actuelles insuffisantes face à la pollution des rivières
L’étude a été réalisée avec deux groupes de chiens, comprenant respectivement 25 et 24 animaux. Chaque groupe a reçu un traitement anti-puces contenant soit du fipronil, soit de l’imidaclopride. Les chiens ont ensuite été immergés dans des bassins d’eau, où les chercheurs ont mesuré la concentration des pesticides. Les résultats montrent une persistance de la libération dans l’eau des substances chimiques, même un mois après application.
Les fabricants, lors de la commercialisation de ces produits, avaient initialement affirmé à tort qu’ils étaient sans risque pour l’environnement. Ce n’est qu’en 2011 que l’Agence européenne des médicaments a conseillé d’éviter la baignade des animaux durant 48 heures après traitement. Or, cette précaution s’avère désormais insuffisante selon les nouvelles données.
Les scientifiques encouragent donc les autorités sanitaires à revoir ces recommandations. Ils conseillent aux propriétaires d’éviter l’utilisation des traitements locaux à la pipette. Si leur usage est indispensable, il est vivement recommandé d’éloigner son chien de tout plan d’eau pendant au moins un mois après le traitement. « Le constat est qu’il existe un risque pour les écosystèmes si votre chien nage pendant cette période », conclut Rosemary Perkins.