L.G. – Publié le 13/02/2025 à 23h37 • Mis à jour le 13/02/2025 à 23h37
L’essentiel
- Les vagues de froid extrême se raréfient progressivement en raison du réchauffement climatique, d’après une récente étude.
- L’analyse de plusieurs épisodes passés conduit les chercheurs à estimer une très faible probabilité de réapparition de ces phénomènes avant 2100.
- Tandis que les hivers rigoureux s’effacent, les vagues de chaleur se renforcent sous l’effet des émissions humaines de gaz à effet de serre.
Les phénomènes hivernaux les plus intenses pourraient bientôt n’être plus qu’un lointain souvenir. Une récente étude, publiée dans le Bulletin of the American Meteorological Society et conduite par des experts du Centre national de recherches météorologiques et de l’Institut Pierre-Simon Laplace, montre que ces épisodes exceptionnels se font de plus en plus rares à l’échelle mondiale. L’influence du réchauffement climatique, amplifiée par les activités humaines, modifie profondément les équilibres naturels.
Depuis plusieurs décennies, les altérations du climat provoquées par l’homme se traduisent par un accroissement des nombreuses anomalies météorologiques :
- L’intensification des vagues de chaleur,
- La multiplication des épisodes de sécheresse,
- Et l’augmentation des précipitations intenses.
Toutefois, l’étude se penche également sur les épisodes de froid. Quatre périodes de températures extrêmes, observées en Europe de l’Ouest (2012), en Chine (2016), au Texas (2021) et au Brésil (2022), montrent qu’il est très improbable que de tels événements se reproduisent. Selon Aurélien Ribes, climatologue et principal auteur de l’étude, « les vagues de froid les plus marquantes, accompagnées de paysages glacés dans les régions de latitude moyenne, disparaissent ou ont déjà disparu, conséquence directe du changement climatique d’origine humaine ».
Un exemple significatif concerne l’épisode de février 2012, lorsque la France a connu un froid intense provoqué par une masse d’air en provenance de Russie. Selon l’étude, en l’absence d’influences anthropiques, un tel événement aurait été quatre fois plus fréquent. La probabilité de voir se reproduire une vague de froid d’une telle ampleur d’ici 2100 est estimée à moins de 10 %.
En France, les tendances observées confortent ces constats : la dernière occurrence d’une vague de froid marquante date de février 2018, et les épisodes de froid extrême, autrefois légendaires (comme ceux de 1956, 1963, 1985 ou 1987), tendent à s’effacer progressivement sur une période de 35 ans. Pendant ce temps, les vagues de chaleur s’intensifient, signalant une transformation profonde de nos hivers et, par conséquent, de notre environnement.