L’ouragan Melissa, l’un des plus puissants jamais enregistrés, a touché terre mardi en Jamaïque, provoquant des dégâts considérables sur l’île. Avec des vents soutenus s’approchant des 300 km/h, l’ouragan Melissa, de catégorie 5 — le niveau maximal de l’échelle de Saffir‑Simpson — a frappé de plein fouet la région.
Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), le phénomène a atteint le littoral dans le sud‑ouest, près de New Hope, à environ 160 km de la capitale Kingston. Il s’agit du cyclone le plus puissant ayant jamais touché la Jamaïque depuis le début des relevés météorologiques. À titre de comparaison, l’ouragan Katrina, qui avait dévasté la Nouvelle‑Orléans il y a vingt ans, était moins intense. Melissa est également la tempête tropicale la plus puissante observée dans le monde cette année.
Déjà trois morts en Haïti et un en République dominicaine
Avant son arrivée sur l’île, l’ouragan Melissa avait déjà apporté de violentes rafales et de fortes précipitations, provoquant localement des inondations et des coupures d’électricité, notamment à Kingston. « Ce n’est pas le moment d’être courageux », a mis en garde Desmond McKenzie, ministre des Collectivités territoriales.
Sur le réseau social X, la star jamaïcaine du sprint Usain Bolt a exhorté ses compatriotes à « rester en sécurité ». Les services météorologiques ont alerté sur une aggravation possible de la situation, avec des bourrasques « potentiellement mortelles », de graves inondations côtières et des pluies diluviennes susceptibles de déclencher des « glissements de terrain catastrophiques ».
Avant même son impact sur la Jamaïque, Melissa a déjà causé des pertes humaines dans la région : trois personnes sont mortes en Haïti et une en République dominicaine. Trois autres personnes sont également décédées en Jamaïque alors qu’elles se préparaient à l’arrivée de la tempête.
Plus de la moitié des habitants encourent un risque selon la Croix‑Rouge
Le dernier ouragan majeur à avoir frappé la Jamaïque restait Gilbert, en septembre 1988 : moins puissant que Melissa, il avait fait une quarantaine de morts et causé des dégâts considérables. L’île a depuis subi d’autres tempêtes, dont l’ouragan Béryl l’an dernier, dont les traces sont encore visibles.
La Croix‑Rouge estime qu’au moins 1,5 million de personnes sur les 2,8 millions d’habitants de la Jamaïque pourraient être affectées par l’ouragan Melissa. Les autorités s’efforcent d’évacuer des populations et de diffuser des consignes, mais le manque d’électricité complique la transmission des alertes.
La trajectoire prévue place Cuba sur la route de Melissa, où l’ouragan doit toucher terre tôt mercredi ; des écoles ont été fermées et des évacuations organisées. Poursuivant sa route vers le nord, Melissa pourrait ensuite atteindre le sud des Bahamas et l’archipel des îles Turques‑et‑Caïques.
