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Incendies dévastateurs à Mayotte après le cyclone Chido
Le sort s’acharne sur le département français de l’Océan indien. Un mois et demi après le passage dévastateur du cyclone Chido, trois incendies sont en cours à Mayotte. Ce mercredi, près de 100 hectares de l’île ont déjà été détruits, la propagation du feu étant accélérée par la sécheresse de la végétation.
Dans le nord de Grande-Terre, à Acoua, un incendie a déjà parcouru 35 hectares et était, ce mercredi matin, « en voie d’extinction », a indiqué Frédéric Robert, colonel par intérim des sapeurs-pompiers de Mayotte.
Une centaine de sapeurs-pompiers mobilisés
Un deuxième incendie est en passe d’être maîtrisé à Combani, où il s’est déjà propagé sur environ 40 hectares. « Sur ces deux sites, le travail des pompiers va se poursuivre toute la journée », a souligné le colonel. Les soldats du feu viennent par ailleurs de se diriger vers un troisième site, à Vahibé, où un feu s’étend déjà sur 20 hectares.
Au total, « une centaine de sapeurs-pompiers sont mobilisés ainsi que des hommes de la protection civile », a précisé Frédéric Robert.
Les conséquences de Chido compliquent la lutte contre les incendies
Les conditions d’accès sont très difficiles pour les pompiers, en raison du relief mais surtout des amas de végétation sur plusieurs mètres de hauteur depuis le passage de Chido, le 14 décembre dernier. « Dans ces conditions, notre progression est extrêmement lente » et la propagation du feu, elle, extrêmement rapide, a fait savoir le colonel.
« Un des effets post-cyclone est que les forêts sont couchées au sol, les arbres se dessèchent très rapidement, et cela devient de véritables poudrières. Les feux sont plus rapides et plus difficiles à éteindre et le vent de ces derniers jours n’arrange rien », a-t-il déclaré.
Des incendies liés aux pratiques culturelles
Autre facteur aggravant : le vent qui balaye le nord avec des rafales atteignant jusqu’à 60 à 80 km/h par endroits. Une donnée météorologique à surveiller de près comme l’explique Ahmed Allaoui Abdoul Karim, chef du groupe nord des pompiers : « Si le vent se calme, on pourrait circonscrire totalement l’incendie. Actuellement, on peut travailler avec un vent de 20 à 40 km/h. Si ça s’intensifie, ce sera plus compliqué. »
Selon les sapeurs-pompiers de Mayotte, tous ces départs de feux seraient volontaires. « Nous ne pensons pas qu’il s’agit d’actes de malveillance mais plutôt que ces feux sont liés aux pratiques usuelles et notamment à la culture sur brûlis », a expliqué le colonel. La pratique du brûlis, pourtant interdite, vise notamment à « nettoyer » un terrain de ses mauvaises herbes avant de futures plantations.