Un total impressionnant de 778 fragments de plastique a été découvert dans l’estomac d’un puffin, un oiseau marin pélagique, sur l’île Lord Howe, située au large de la côte est de l’Australie. Ce chiffre dépasse largement le précédent record établi en 2014, qui s’élevait à 403 débris retrouvés dans un seul oiseau.
L’île Lord Howe, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, est une île volcanique protégée et peu fréquentée, avec une limite stricte fixée à 400 visiteurs. Elle abrite environ 300 habitants permanents et une vaste colonie d’environ 44 000 puffins, connus localement sous le nom d’« oiseaux moutons ». Cette région est particulièrement surprenante par la quantité de plastique retrouvée dans la faune sauvage, une réalité inattendue pour un lieu aussi préservé.
Un indicateur alarmant de la pollution plastique
Depuis dix-huit ans, la scientifique Jennifer Lavers étudie ces populations d’oiseaux. Chaque visite confirme une absorption accrue de plastique par ces espèces. Selon elle, les puffins jouent un rôle semblable aux « canaris dans les mines de charbon » en mettant en lumière le niveau alarmant de pollution plastique qui affecte les océans.
En Australie, la production de déchets par habitant est considérable, avec en moyenne 512 kg de déchets générés annuellement, dont environ 50 kg de plastique. Cette réalité souligne l’ampleur du défi environnemental auquel est confrontée la biodiversité marine.
Tanya Plibersek, ancienne ministre australienne de l’Environnement, a alerté les Nations unies l’année dernière en soulignant que la production mondiale de plastique devrait tripler d’ici à 2060. Elle a également averti qu’à l’horizon 2050, le poids total du plastique présent dans les océans pourrait dépasser celui des poissons, intensifiant ainsi la menace pesant sur les écosystèmes marins.
