Réintroduction du grand tétras dans les Vosges : des associations contestent

par Olivier
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Réintroduction du grand tétras dans les Vosges : des associations contestent
France
Logo 20 Minutes avec AFP

Vendredi, plusieurs associations lorraines ont annoncé faire appel de la décision du tribunal administratif de Nancy, qui avait validé en juin le programme de réintroduction du grand tétras. Porté par le Parc naturel régional (PNR) des Ballons des Vosges et l’État, ce projet vise à réimplanter le plus gros oiseau sauvage d’Europe – aussi connu sous le nom de coq de bruyère – quasiment éteint dans le massif vosgien.

À l’origine de ce nouveau recours : SOS Massif des Vosges, Avenir et Patrimoine 88 et Paysage Nature et Patrimoine de la Montagne Vosgienne. Dans un communiqué commun, elles dénoncent une opération « juridiquement contestable et scientifiquement infondée », pointant une accumulation de « doutes scientifiques, éthiques et environnementaux ».

Les grands tétras victimes des prédateurs

Les résultats du terrain alimentent leur argumentation. Sur les neuf oiseaux relâchés au printemps, seuls deux étaient encore en vie fin mai, les autres ayant été tués par des prédateurs selon le PNR. La dernière opération de capture, menée en Norvège plus tard, n’a permis le lâcher que de sept nouveaux individus, loin des 40 à 50 espérés.

Le bilan est tout aussi inquiétant : « Trois sont aujourd’hui confirmés morts, et un quatrième ne donne plus aucun signe de vie depuis plus d’un mois. Il ne reste selon toute vraisemblance que trois oiseaux vivants sur les sept relâchés, soit plus de 50 % de pertes en quelques semaines », alertent les associations.

« Un risque d’échec très important »

Elles rappellent également que plusieurs instances expertes avaient émis des réserves dès l’origine. Ni le Conseil scientifique régional du patrimoine naturel ni le Conseil national de la protection de la nature n’avaient validé le projet, et leurs avis n’ont jamais été levés par une expertise indépendante. Le Conseil scientifique du parc lui-même avait mis en garde contre « un risque d’échec très important ».

Malgré ces avertissements, les autorités maintiennent le cap. Fin mai, la préfète des Vosges, Valérie Michel-Moreaux, déclarait que la réintroduction du grand tétras représentait « un enjeu fort », soulignant qu’il s’agissait d’une déclinaison locale d’une politique nationale. « Beaucoup d’énergie est mise » pour faire vivre ce projet, avait-elle insisté. Le coût annuel du programme est estimé à 230 000 euros.

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