C’est l’un des plus importants projets d’éolien en mer en France : un parc d’environ 1 gigawatt, prévu pour une mise en service entre 2032 et 2034, à quelque quarante kilomètres des côtes de l’île d’Oléron. Le projet est toutefois compromis : tous les candidats à l’appel d’offres pour la construction et l’exploitation se sont désistés, a indiqué mercredi le gouvernement démissionnaire.
Doté d’une capacité d’un gigawatt, ce parc figurait parmi les plus conséquents de la filière éolien offshore française. Neuf candidats avaient d’abord été préqualifiés par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) sur la base de leurs capacités techniques et financières.
Parmi ces consortiums figuraient des groupes français — Engie, EDF Renouvelables et TotalEnergies — ainsi que des acteurs étrangers comme l’italien ENI et l’allemand RWE. Aucun de ces postulants potentiels n’a néanmoins finalisé le dépôt de candidature, a précisé le gouvernement.
Les opposants satisfaits des désistements
Le projet était contesté, notamment par certains pêcheurs qui redoutaient un impact sur leur activité, et par des élus locaux qui ont soutenu ces oppositions. Dominique Chevillon, vice‑président de la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) et membre du collectif Nemo (Non à l’éolien marin à Oléron et à ses extensions), a déclaré à Sud‑Ouest qu’il n’était pas surpris par ces désistements.
« À la fin, ce sont toujours l’économie et la finance qui ont raison. Plus vous allez chercher la profondeur (70 mètres de colonne d’eau pour planter les mâts), plus vous augmentez les coûts qui sont devenus colossaux », a-t‑il expliqué. Le raccordement au réseau avait été évalué à environ 3 milliards d’euros.
Par ailleurs, le gouvernement a attribué mercredi à TotalEnergies et à RWE un autre appel d’offres pour un parc encore plus important, d’une capacité de 1,5 gigawatt, au large de la Normandie, destiné à alimenter environ un million de foyers.