Faizan Zaki remporte le Spelling Bee américain en 2025

par Olivier
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Faizan Zaki remporte le Spelling Bee américain en 2025
États-Unis

Ils se tiennent seuls face à un micro, sous les projecteurs, avec des millions de regards suspendus à chaque syllabe. À seulement 12 ou 13 ans, ces collégiens américains deviennent les héros du Scripps National Spelling Bee, une compétition nationale où il faut épeler des mots correctement. Jeudi dernier, lors de la finale, Faizan Zaki, 13 ans, originaire d’Allen au Texas, a remporté le titre en épelant parfaitement le mot français « éclaircissement ». Finaliste pour la quatrième année consécutive, il avait terminé deuxième en 2024.

En plus du prestigieux trophée, le jeune champion a reçu 50 000 dollars et d’autres prix. La compétition 2025, qui marquait le centenaire du Spelling Bee, a rassemblé 243 participants issus des 50 États, mais aussi du Canada, du Ghana et du Koweït. La finale s’est tenue au Gaylord National Resort & Convention Center, à National Harbor, dans le Maryland, en présence d’un public nombreux et devant des millions de téléspectateurs.

Le Spelling Bee, qu’est-ce que c’est ?

Né en 1925 dans le Kentucky, le Spelling Bee avait à l’origine pour ambition de valoriser la maîtrise de l’orthographe chez les jeunes élèves. Depuis, le concours a pris une ampleur inattendue. Organisé chaque année par la Scripps Company, le National Spelling Bee est devenu un rituel éducatif suivi par toute une nation. Il commence dans les écoles primaires locales, se poursuit à l’échelle régionale, puis culmine dans une grande finale nationale réunissant des finalistes âgés de 9 à 14 ans.

Le principe semble simple : chaque candidat doit épeler un mot à voix haute, en énonçant les lettres dans le bon ordre. En réalité, il s’agit d’un véritable exercice mental où les enfants mobilisent grammaire, étymologie, phonétique et mémoire encyclopédique. Un seul mot mal orthographié, et c’est l’élimination immédiate. Chaque année, les téléspectateurs découvrent avec fascination des termes aussi exigeants que koinonia, murraya, psammophile ou ayacachtli.

Une compétition révélatrice de la société américaine

Le Spelling Bee dépasse le simple cadre d’un concours scolaire : c’est un miroir de la méritocratie américaine. Dans un pays marqué par la diversité linguistique, il récompense la rigueur, le travail individuel et la performance. Il valorise également l’éducation comme vecteur d’ascension sociale. Il n’est pas rare que les lauréats soient issus de familles immigrées pour qui la réussite scolaire est un levier d’intégration. Depuis 1999, les enfants d’origine asiatique dominent largement le palmarès, incarnant cette excellence académique.

Le Spelling Bee a aussi ses icônes. Parmi elles, Zaila Avant-garde, première Afro-Américaine à avoir remporté le concours en 2021, ou encore Akshay Buddiga, célèbre pour s’être évanoui sur scène en 2004 avant de se relever et d’épeler son mot correctement. Ces moments, à la fois spectaculaires et profondément humains, participent à la légende du Spelling Bee.

Une audience nationale et des enjeux culturels

Au fil du temps, la finale du Spelling Bee est devenue un véritable événement télévisuel, retransmis sur les chaînes américaines ESPN et ABC. Elle attire chaque année plus de 7 millions de téléspectateurs, captivés par la tension dramatique et la virtuosité des jeunes concurrents. Ce concours a inspiré documentaires, parodies dans des séries telles que Les Simpson ou Modern Family, ainsi qu’un film culte, Akeelah and the Bee, sorti en 2006.

Ce concours est devenu un symbole culturel majeur aux États-Unis, au même titre que le baseball ou Thanksgiving. Dans un pays où l’éducation est très valorisée, le Spelling Bee incarne la rigueur intellectuelle, l’effort individuel et la capacité d’excellence.

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