La vérité cachée sur Berry Gordy Jr., fondateur de Motown

par Zoé
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La Vérité Inédite sur Berry Gordy Jr., Fondateur de Motown
États-Unis

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Berry Gordy Jr. souriant

Le terme « Motown » est aujourd’hui ancré dans notre culture, si bien qu’il est facile d’oublier qu’il n’a pas toujours désigné de manière familière la ville de Détroit ni ce style entraînant de pop-soul. En réalité, le label Motown Records tel que nous le connaissons a vu le jour seulement en 1960, mais son influence s’est rapidement imposée comme majeure. Cette réussite est en grande partie due à Berry Gordy Jr., le fondateur de Motown.

Né en 1929 dans la « Motor City », Berry Gordy Jr. est issu d’une famille de huit enfants. Son père avait quitté la Géorgie pour Détroit avant sa naissance, attiré probablement par les nombreuses opportunités offertes par l’industrie automobile en pleine expansion. Son parcours illustre parfaitement l’expérience commune de la Grande Migration afro-américaine.

Berry Gordy abandonna ses études secondaires afin de poursuivre son rêve de devenir boxeur professionnel. Il comptait parmi ses succès un palmarès notable, comme le confirme le registre BoxRec, mais son engagement dans la guerre de Corée interrompit cette ambition. De retour du front, où il avait obtenu son diplôme d’études secondaires, il se maria et travailla à l’usine Lincoln-Mercury.

À première vue, tout semblait indiquer que Gordy suivrait la voie classique des travailleurs de Détroit. Pourtant, sa rencontre avec le jeune chanteur Jackie Wilson allait complètement changer le cours de sa vie, ainsi que celui de la musique américaine.

Berry Gordy regarde en haut

La première incursion de Berry Gordy Jr. dans l’industrie musicale remonte à 1953, l’année où il revient de son service militaire pendant la guerre de Corée. Fraîchement marié et en quête d’un emploi, il choisit alors d’ouvrir un magasin de disques, malgré l’opposition de son père, qui souhaitait qu’il reprenne l’entreprise familiale de plâtrerie.

Son commerce portait le nom de 3D Record Mart, un choix inspiré par le fait que, comme il l’explique dans ses mémoires To Be Loved, la « technologie tridimensionnelle » était alors à la pointe. Toutefois, Gordy et sa clientèle de Detroit ne partageaient pas les mêmes goûts musicaux. Très attaché au jazz, il a fait de ce genre musical la spécialité de son magasin, jusqu’à en faire la « Maison du Jazz » – un nom suggéré par un associé, comme il le raconte.

Cependant, comme il l’a révélé lors d’une émission radiophonique, les clients qui franchissaient les portes venaient plutôt chercher du blues. Sa conviction qu’il devait « éduquer » musicalement ses clients a desservi l’affaire. Rapidement, le 3D Record Mart a fermé ses portes. Cette expérience l’a conduit à embrasser d’autres métiers, dont la vente d’ustensiles de cuisine ou un poste à l’usine automobile Lincoln-Mercury. Il lui restait encore quelques années avant de devenir le producteur de hits mondialement reconnu que l’on connaît.

Smokey Robinson, Berry Gordon Jr. s’enlaçant

Collaborer avec Jackie Wilson tant pour l’écriture que l’enregistrement a offert à Berry Gordy Jr. la première opportunité solide dont il avait besoin dans l’industrie musicale. Certains de leurs premiers succès, tels que « Reet Petite » et « Lonely Teardrops », continuent encore aujourd’hui à rythmer les ondes. Fort de ces premiers succès, mais aspirant à davantage, Gordy décida en 1959 de lancer une nouvelle aventure en investissant un prêt familial de 800 dollars. C’est ainsi qu’est née Motown, un nom dérivé de « Motortown », surnom de Detroit, ville symbole de l’industrie automobile. Gordy ambitionnait d’appliquer aux talents musicaux la rigueur et l’efficacité qui avaient fait le succès des usines automobiles.

Convaincu que son processus pouvait transformer un simple gamin de quartier en un artiste accompli, Gordy utilisa son œil avisé et son savoir-faire en écriture et production pour propulser Motown au sommet des charts pendant les huit années suivantes. Parmi les stars emblématiques de l’âge d’or de Motown figurent Jackie Wilson, mais aussi The Four Tops, The Supremes, The Isley Brothers, Smokey Robinson, The Temptations, Aretha Franklin, entre autres.

Cependant, malgré ce succès fulgurant, la trajectoire ascendante de Motown ne pouvait durer indéfiniment. En 1968, le label perdit l’un de ses atouts majeurs : l’équipe de compositeurs Holland-Dozier-Holland. Après plusieurs années de litiges concernant le partage des bénéfices et des droits d’auteur, cette équipe légendaire, responsable d’une multitude des tubes les plus entraînants du label, quitta Motown. Si la maison de disques continua d’exister, avec notamment l’émergence du Jackson 5 et la sortie marquante de l’album « What’s Going On » de Marvin Gaye, ses jours de domination incontestée commencèrent à s’amenuiser.

Berry Gordy embrasse Diana Ross

La relation entre Berry Gordy Jr. et la chanteuse Diana Ross a été à la fois longue et complexe. Au départ, Ross occupait le poste de secrétaire auprès de Gordy, un rôle auquel elle ne s’est guère montrée efficace. Mais en devenant la chanteuse principale des Supremes, elle a conquis le public américain ainsi que son patron. Gordy l’a soutenue et mise en avant en tant que star, au point d’être accusé de favoriser Diana Ross aux dépens des autres membres du groupe.

Ross plaçait une confiance totale en Gordy pour gérer sa carrière. Avec le temps, ils sont devenus amants. Dans les années 1970, leur collaboration les a conduits à Hollywood, notamment sur le film biographique Lady Sings the Blues.

Dans ses mémoires To Be Loved, Gordy raconte que c’est lui qui a eu l’idée de confier à Ross le rôle de Billie Holiday en 1971, malgré les réticences du studio. Le biographe de Ross affirme même que c’est Gordy qui a d’abord refusé une proposition du producteur et du réalisateur, avant d’être convaincu que Diana pouvait interpréter ce rôle sans expérience préalable en comédie.

Mais dès le début du tournage, leur relation personnelle a compliqué le travail. Bien que leur liaison amoureuse ait pris fin, un lien affectif fort subsistait, et Gordy est devenu jaloux en voyant les scènes d’amour entre Ross et Billy Dee Williams. Ce dernier raconte que Gordy interrompait fréquemment les répétitions de leur baiser emblématique, ce qui agaçait les deux acteurs. Gordy prétendait vouloir préserver l’authenticité du moment pour le tournage, ce qui a finalement eu lieu.

Berry Gordy riant avec Billy Dee Williams

Dans ses mémoires intitulées To Be Loved, Berry Gordy Jr. révèle comment il a donné sa chance à Billy Dee Williams. Lors de l’audition pour le film Lady Sings the Blues, Williams est arrivé avec une attitude singulière et a passé deux tests d’écran peu convaincants. Malgré cela, Gordy a ressenti quelque chose d’unique. Il explique : « Bien que ses lectures fussent mauvaises, je percevais la complicité naissante entre Diana Ross et lui, et cela me plaisait. » Convaincu qu’il était le bon choix pour le rôle de Louis McKay, Gordy s’est engagé à soutenir l’acteur.

Selon certaines sources, notamment le producteur Jay Weston, Williams était son choix initial, mais tous – producteurs et réalisateur Sidney J. Furie – se sont accordés à le choisir pour incarner McKay. Cette décision a finalement scellé le destin de Williams dans ce rôle.

La collaboration entre Williams et Gordy ne s’est pas arrêtée là. Après Lady Sings the Blues, l’acteur a joué dans trois autres films produits par la société de Gordy. Plus tard, Williams a même interprété Gordy lui-même dans la minisérie The Jacksons: An American Dream. Cette relation professionnelle s’est cristallisée lors de la remise du prix Icon Award à Berry Gordy en 2022 par la Critics Choice Association, où Williams lui a adressé un hommage poignant : « Tu es profondément ancré dans mon âme. Travailler avec toi a été l’expérience de toute une vie. »

Courses de chevaux sur la piste

Dans les années 1970, Berry Gordy Jr., tout en dirigeant Motown, s’est laissé distraire par diverses activités extérieures. Alors que son label connaissait des difficultés financières et perdait des artistes, Hollywood lui offrait des opportunités pour propulser Diana Ross au sommet. Cependant, Gordy ne s’est pas limité à l’industrie musicale ; il s’est aventuré dans plusieurs domaines variés au fil des années.

En 1980, il fit ses premiers pas dans le monde des courses hippiques. Avec un investissement d’un million de dollars sur un cheval nommé Argument, en association avec Bruce McNall, il remporta immédiatement une victoire notable lors de la Washington D.C. International, première course sous sa possession. À ce sujet, Gordy déclara avec humour : « Je ne comprends pas pourquoi tout le monde s’inquiète pour ces victoires. Cela devrait-il être si difficile ? »

Son engagement dans les courses hippiques fut ponctuel durant les années 1980 et 1990, mais suffisant pour qu’il fonde son écurie Vistas Stable. Plusieurs de ses chevaux, originaires de Grande-Bretagne ou d’Europe, furent importés afin de concourir avec succès dans les compétitions américaines. Pendant un temps, le célèbre entraîneur Rodney Rash s’occupa de ses chevaux ; toutefois, la mort de Rash en 1996 marqua un coup d’arrêt à cet enthousiasme.

Toutefois, grâce à l’appui de McNall, Berry Gordy reprit son implication dans les courses hippiques au début des années 2000, démontrant un intérêt persistant pour cette passion méconnue de nombreux adeptes de son parcours musical.

Berry Gordy en spectacle avec la troupe de 'Motown'

En 1994, Berry Gordy Jr. a partagé son parcours de vie à travers son propre récit. Son autobiographie, To Be Loved: The Music, The Magic, The Memories of Motown, relate son enfance, la naissance et l’évolution de Motown, tout en explorant les hauts et les bas de sa vie amoureuse. Ce livre lui a également servi de tribune pour clarifier certaines controverses entourant sa carrière.

Ainsi, Gordy consacre plusieurs pages à réfuter les rumeurs liant Motown à la Mafia, ainsi que les accusations selon lesquelles il aurait exploité injustement les artistes de son label. Il partage aussi ses réflexions sur le déclin du label et la vente finale de l’entreprise.

Ces débats sur son héritage ont motivé Gordy à transformer son autobiographie en une comédie musicale. Motown: The Musical est une œuvre de type jukebox, s’appuyant sur une sélection de succès emblématiques pour illustrer l’essor de la maison de disques, présenté dans le cadre d’un flashback lors du 25e anniversaire de Motown, en 1983.

Berry Gordy a écrit le livret de ce spectacle, qui a fait ses débuts à Broadway en 2013 avant de s’exporter au West End britannique en 2016. Dans une interview promotionnelle, il évoquait les chansons de Motown comme les bandes-son de son existence, même si certains médias ont relevé des libertés prises avec la chronologie des événements.

Par ailleurs, la critique a été mitigée. Si The New York Times a salué la qualité musicale de la production, il a pointé du doigt un livret jugé trop chargé, où l’abondance des morceaux de musique éclipsait le développement narratif.

Berry Gordy regarde vers sa droite

Les producteurs ne font rarement l’unanimité, et Berry Gordy Jr. n’a pas échappé aux critiques concernant ses méthodes commerciales au fil des années. Toutefois, un homme de son entourage a été particulièrement virulent dans ses accusations. En 1992 est paru Deliver Us From Temptation: The Tragic and Shocking Story of the Temptations and Motown, un ouvrage signé Tony Turner avec l’aide de Barbara Aria.

Turner, fervent admirateur de Motown, se présentait comme manager de tournée de trois membres des Temptations – du moins le prétendait-il. Son livre regorge d’allégations et d’insinuations concernant plusieurs personnalités liées à Motown, incluant des accusations particulièrement graves à l’encontre de son fondateur.

Selon Turner, Gordy aurait exercé comme proxénète dans les rues de Detroit, et plutôt maladroitement. Il comparait la gestion de Motown à une forme de prostitution, décrivant les artistes comme des travailleuses de rue exploitées et aveugles à leur situation. D’autre part, il rapportait que Eddie Kendrick, membre des Temptations, lui avait à plusieurs reprises demandé s’il avait eu une liaison avec Gordy, évoquant une rumeur répandue chez les artistes de Motown intrigués par la position privilégiée de Turner au sein de la maison de disques.

Turner ne niait pas ces accusations dans son livre. Plus tard, dans les colonnes du New York Daily News, il affirma explicitement que Gordy l’avait séduit alors qu’il était adolescent et qu’il avait contraint certaines chanteuses de Motown à recourir à l’avortement. Ces révélations furent suffisamment graves pour que Gordy engagea une action en justice, niant avoir jamais rencontré Turner.

Berry Gordy répond au téléphone

Berry Gordy Jr. s’est marié à trois reprises, chacune de ses unions s’achevant par un divorce. Son deuxième mariage fut avec Raynoma Singleton, rencontrée en 1958. Ils se sont unis en 1960 avant de se séparer quatre ans plus tard. Malgré cette séparation, Gordy affirmait entretenir des relations amicales avec Singleton jusqu’à la fin de sa vie. Cependant, Raynoma a livré un récit bien plus complexe et amer dans son ouvrage Berry, Me, and Motown : The Untold Story, coécrit avec Bryan Brown et Mim Eichler.

Dans ce témoignage, Singleton dénonce ce qu’elle considère comme une escroquerie la privant de ses parts légitimes dans l’empire Motown, ainsi que de la reconnaissance méritée pour son rôle clé. Elle affirme que l’origine de Motown remonte à une société d’écriture musicale, Rayber, qu’elle a créée. Ses responsabilités comprenaient l’arrangement musical, le chant en arrière-plan et la préparation des aspects administratifs. Dès que Motown a démarré, elle s’est vu attribuer les surnoms « Miss Ray » et « Mother Motown », soulignant ainsi son rôle fondamental. Pourtant, à la demande de Gordy, son nom n’apparaissait sur aucun des documents officiels.

Leur couple fut fragilisé par des infidélités, mais le point de rupture survint lorsque Singleton vendit des copies pirates de disques Motown afin de soutenir le bureau new-yorkais. Cette action déclencha son arrestation. Gordy refusa de retirer les poursuites à moins qu’elle ne se retire de l’entreprise et accepte une maigre indemnité de divorce. De son côté, Gordy n’a jamais commenté le livre ; une de ses représentantes l’a qualifié de « racoleur et mensonger ».

Gros plan de Berry Gordy, l'air perplexe

Depuis les débuts de Motown, des rumeurs ont circulé à propos de liens supposés avec la mafia américaine. Ce type d’accusation n’est pas propre à Motown : de nombreux labels, des plus modestes aux grands producteurs du milieu, ont parfois été associés à ces réseaux, ne serait-ce qu’en marge. Néanmoins, Berry Gordy Jr. a toujours été particulièrement sensible à ces allégations.

Lors d’une interview avec David Sheff, Gordy a formellement démenti tout lien avec la mafia. Il a expliqué que tout avait commencé avec un article publié dans un petit journal local, sans aucune preuve, prétendant que Motown était contrôlé par la mafia. « Nous en avons ri à l’époque », confiait-il, « mais les grands médias ont repris l’histoire ». Ces bruits ont pris suffisamment d’ampleur pour que la division du FBI destinée à la criminalité organisée ouvre une enquête et convoque même Gordy pour un entretien. Confronté aux agents de Detroit, il a maintenu son innocence, et ceux-ci ont reconnu ne disposer d’aucun élément probant reliant Motown au crime organisé.

Interrogé par Sheff, Gordy a suggéré que la « rumeur » pouvait aussi provenir du fait que Barney Ales, responsable des ventes chez Motown, était d’origine italienne. En réalité, Ales était Sicilien-Américain, et il cultivait un certain mystère sur ses éventuelles connexions mafieuses lorsqu’il s’adressait à la presse. Il ne niait jamais explicitement ces liens, notamment auprès du Detroit News, et il semble qu’il appréciait même cette image de bras droit impitoyable de Gordy.

Lionel Ritchie embrasse Berry Gordy

Le style de gestion chez Motown a souvent été qualifié de paternaliste. Au-delà de la production et de la distribution des disques, l’entreprise gardait un contrôle strict sur l’image, les finances et même la vie privée de ses artistes. Berry Gordy Jr. lui-même ne cachait pas l’étendue de ce contrôle dans une interview avec David Sheff, détaillant les nombreux services proposés par Motown. « Je m’occupais aussi d’autres aspects de leur vie, car le simple talent ne suffisait pas », expliquait-il. « Nous avions une école de charme, des accompagnateurs. Nous veillions à ce que les artistes paient leurs impôts. » Un accompagnement familial incluant des conseils de vie et de carrière était également proposé.

Cependant, cette organisation posait un problème majeur : l’entreprise qui produisait les disques jouait aussi le rôle de manager des artistes, engendrant un conflit d’intérêts. Otis Williams des Temptations a lui-même reconnu cette dualité dans une interview accordée au Chicago Tribune. Berry Gordy a toujours affirmé que ce conflit servait en réalité les intérêts des artistes. Mais cette situation a généré des tensions, notamment à mesure que les revenus engrangés augmentaient. Gordy a d’ailleurs été particulièrement sensible aux accusations l’accusant d’avoir privé certains artistes de leurs gains, se défendant en soulignant la longévité de certains talents chez Motown et les pratiques courantes de l’industrie musicale à ses débuts. « On ne reste pas dans le métier pendant 35 ans sans payer les gens », affirmait-il à Sheff.

Berry Gordy souriant

Berry Gordy Jr. a cédé Motown à MCA Records en 1988, marquant le début d’une série de changements de propriétaires. Aujourd’hui, cette légendaire maison de disques appartient à Universal Music Group. Selon The Los Angeles Times, la transaction s’élevait à 61 millions de dollars.

Officiellement retiré en 2019 à l’âge de 89 ans, Berry Gordy avait confié dans une interview au Los Angeles Times qu’il « rêvait de cette retraite, en parlait et la menaçait depuis longtemps ». Ce départ symbolise une carrière exceptionnelle, semée d’innovations ayant redéfini la musique populaire américaine.

Au fil des décennies, Gordy a été honoré par de nombreuses distinctions remarquables :

  • Son intronisation au Rock and Roll Hall of Fame, reconnue comme une consécration majeure.
  • Un prix d’honneur pour l’ensemble de sa carrière décerné par les American Music Awards.
  • La Médaille nationale des arts qu’il reçut en 2016, soulignant son influence culturelle profonde.

Malgré son succès phénoménal, Gordy a toujours gardé les pieds sur terre. Lors d’une interview accordée à Billboard en 2017, il avouait avec humour : « Quand j’ai commencé, tout ce que je voulais, c’était écrire quelques chansons, gagner de l’argent et séduire des filles — pas forcément dans cet ordre. »

Berry Gordy et Jimmy Carter sourient

Berry Gordy Jr., célèbre fondateur de Motown, est en réalité le troisième membre de sa famille à porter ce nom. Son père, connu sous le nom de Berry Gordy Sr., était surnommé « Pops Gordy » par les artistes signés chez son fils. Ce surnom lui a même servi de titre pour ses mémoires, Movin’ Up: Pop Gordy Tells His Story. Cependant, « Pops Gordy » était lui-même le fils de Berry Gordy I, né esclave sur une plantation de Géorgie auprès d’Esther Johnson. Son père, James T. Gordy, propriétaire de la plantation, a servi comme maître de chariot pour l’armée confédérée pendant la guerre de Sécession, comme le relate Jimmy Carter dans A Remarkable Mother.

Bien qu’il soit peu probable que James T. Gordy ait reconnu son fils illégitime issu d’une femme réduite en esclavage, des recherches historiques menées par Lewis Smith ont révélé qu’il avait d’autres descendants, dont un fils légitime, James J. Gordy, père d’une fille nommée Lillian. Ce dernier est l’ancêtre direct de Jimmy Carter, 39e président des États-Unis, qui serait ainsi cousin au second degré avec Berry Gordy Jr., partageant un arrière-grand-père commun.

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