La vie tragique d’Arnold Schwarzenegger : entre succès et épreuves

par Zoé
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La vie tragique d'Arnold Schwarzenegger : entre succès et épreuves
États-Unis, Autriche
Arnold Schwarzenegger

Icône légendaire du cinéma et figure incontournable, Arnold Schwarzenegger a vécu une existence hors du commun. Réputé pour son acharnement en tant que culturiste et pour ses rôles emblématiques dans des films comme Conan le Barbare, Terminator ou encore Total Recall, il s’est imposé comme une véritable légende hollywoodienne. Son parcours ne s’est toutefois pas limité au grand écran puisqu’il a également marqué le monde politique en occupant le poste de gouverneur de Californie de 2003 à 2011.

Pourtant, le chemin vers la célébrité d’Arnold Schwarzenegger n’a rien eu d’évident. Très peu de fans connaissent les difficultés qu’il a dû surmonter durant ses années d’enfance et d’adolescence. Dès ses plus jeunes années, il puisait une forme de réconfort dans le cinéma et nourrissait une grande admiration pour le culturiste Reg Park. Rêveur et infatigable, il s’est lancé dans la quête de sa réussite avec une détermination sans faille, malgré un environnement familial peu épanouissant.

Les obstacles n’ont pas manqué, notamment la lutte contre l’anxiété au début de sa carrière. Ces épreuves, parfois tragiques, ont forgé l’homme qu’il est devenu aujourd’hui, déterminé à transformer ses rêves en réalité.

La famille d'Arnold Schwarzenegger (de gauche à droite : demi-frère Meinhard Schwarzenegger, mère Aurelia Schwarzenegger et père Gustav Schwarzenegger) posant pour une photo en 1965 à Thal, Autriche

Arnold Schwarzenegger n’a pas grandi dans une enfance sereine. Né en juillet 1947 en Autriche, il a été élevé par des parents adeptes d’une discipline rigoureuse, fondée sur une forme d’amour dur.1 Son père, Gustav Schwarzenegger, souffrait d’addiction à l’alcool et favorisait son frère aîné plutôt que lui. Par ailleurs, en tant que chef de police et catholique strict, Gustav imposait une éducation sévère et n’hésitait pas à recourir à la violence physique envers Arnold.

Des témoignages, notamment ceux recueillis par la presse internationale, indiquent que le père d’Arnold a été impliqué dans la Seconde Guerre mondiale en tant que membre du parti nazi.2 Face à ces révélations, Arnold Schwarzenegger a mené sa propre enquête avec l’aide du rabbin Marvin Hier du Centre Simon Wiesenthal, une organisation dédiée à la défense des droits juifs. Il a ainsi été confirmé que son père soutenait le régime nazi, même s’il n’a pas été identifié comme criminel de guerre.

Le fondateur du centre, Marvin Hier, a déclaré : « Ce n’est pas une fierté pour quiconque d’apprendre que son père était membre du parti nazi. Mais Arnold n’est pas son père ; il doit être jugé pour ce qu’il est lui-même. »3 De plus, leur relation était marquée par une longue période de détachement, Arnold Schwarzenegger ne cherchant pas à maintenir le contact avec son père durant plusieurs années.

Arnold Schwarzenegger fut toujours doué pour le sport

Arnold Schwarzenegger

À l’école, Arnold Schwarzenegger ne manifestait pas un grand intérêt pour les études académiques. Selon le livre de 2003 True myths: the life and times of Arnold Schwarzenegger: from pumping iron to governor of California de Nigel Andrews, l’acteur n’excellait pas dans les matières scolaires, mais sa curiosité pour le fitness était constante.

Enfant enthousiaste et joyeux, Arnold était attiré par le football avant de découvrir sa véritable passion : la musculation. Plusieurs théories expliquent comment il a débuté la pratique des haltères, mais il est indéniable que ce sport l’a profondément fasciné.

Schwarzenegger préférait nettement la musculation aux sports collectifs. Il expliquait lui-même : « Je n’aimais pas quand nous remportions un match sans que je sois reconnu personnellement. » Son objectif était de se démarquer et il n’avait pas peur de fournir les efforts nécessaires pour cela.

Au début de sa pratique, ses parents étaient perplexes face à cette obsession pour la musculation. La réponse d’Arnold était simple : il voulait avoir un corps très développé et devenir le meilleur dans ce domaine. Il nourrissait aussi un rêve clair, celui de partir aux États-Unis pour devenir acteur.

Son père considérait ces rêves comme des illusions, mais cela n’a jamais freiné Schwarzenegger. Il s’est consacré corps et âme à son entraînement, travaillant chaque jour aux côtés du célèbre culturiste Kurt Marnul, bâtissant peu à peu sa légende.

Une perte déchirante : la disparition du frère et du père d’Arnold Schwarzenegger en peu de temps

Arnold Schwarzenegger

En 1971, Arnold Schwarzenegger a vécu deux épreuves tragiques qui ont profondément marqué sa famille. Cette même année, son frère aîné Meinhard a perdu la vie dans un accident de voiture soudain en Autriche. Compte tenu de ses relations tendues avec son père, Arnold n’est pas rentré chez lui et a manqué les funérailles de son frère. Ce silence autour de Meinhard a persisté tout au long de la vie de l’acteur, qui évitait d’évoquer ce sujet dans ses interviews. Les circonstances laissent entendre que cette disparition serait survenue après une soirée marquée par l’alcool.

À peine un an plus tard, en décembre 1972, Gustav Schwarzenegger, leur père, est décédé d’un AVC dans un hôpital de Graz. Une nouvelle fois, Arnold n’a pas assisté aux funérailles. Selon plusieurs témoignages, la perte de Meinhard a anéanti Gustav, qui n’a jamais réussi à se remettre de ce chagrin. Interrogé plus tard, Arnold expliquait que, lorsque sa mère lui avait demandé s’il irait aux funérailles, il avait répondu : « Non, il est trop tard. Il est mort et rien ne peut être fait. » Il confiait aussi s’être conditionné à une certaine forme de stoïcisme nécessaire pour devenir un champion, affirmant : « Si vous voulez être un champion, aucune force négative extérieure ne doit pouvoir vous atteindre. »

Arnold Schwarzenegger

À seulement 18 ans, Arnold Schwarzenegger a failli écoper d’une peine de prison militaire pour ne pas avoir terminé son service militaire, une obligation dans son pays d’origine. Ce manquement s’explique par un choix audacieux : il a quitté secrètement son camp militaire pour participer au concours Mr. Europe en Allemagne, une compétition de culturisme à laquelle il tenait énormément.

Sa passion pour le bodybuilding l’a poussé à prendre ce risque, malgré l’illégalité de son acte. Le pari s’est avéré payant, puisqu’il a remporté le concours et acquis une reconnaissance qui allait marquer ses débuts.

Cependant, cet exploit ne s’est pas fait sans conséquences. Il lui a d’abord été ordonné de passer plusieurs jours en prison militaire. Selon ses propres déclarations, cette sanction n’a finalement pas été appliquée, car les autorités militaires, bien que déconcertées, ont exprimé une certaine compréhension et empathie pour son parcours et sa passion.

Jeune Arnold Schwarzenegger bodybuilder avec un chameau

Arnold Schwarzenegger n’avait que 20 ans lorsqu’il s’est rapproché de la concrétisation de ses ambitions. Soutenu par Joe Weider, une figure majeure à la tête de la Fédération Internationale de Bodybuilding, il a pu bénéficier d’un appui déterminant. Weider, qui organisait des compétitions prestigieuses telles que Mr. Olympia et Mr. Universe, a facilité à Schwarzenegger l’accès à l’Amérique, où il rêvait de vivre et de se réaliser.

Sa popularité grandissante s’est traduite par cinq titres de Mr. Universe, ainsi que plusieurs couronnements en tant que Mr. Olympia, considéré comme l’une des distinctions les plus prestigieuses dans le monde du bodybuilding. Comme le décrit l’ouvrage True myths: the life and times of Arnold Schwarzenegger: from pumping iron to governor of California, Arnold affichait une grande confiance en lui. Il déclarait : « Poser est un pur spectacle. Je le comprends et je l’adore. » Il soulignait également que beaucoup de culturistes ne maîtrisent pas l’art de poser correctement, ce qui les conduit souvent à perdre leurs concours.

Arnold Schwarzenegger

Ne bénéficiant pas d’une éducation complète dans sa jeunesse, Arnold Schwarzenegger a profité de son installation aux États-Unis pour reprendre ses études. Dans la trentaine, il a entrepris un cursus en apprentissage à distance à l’Université du Wisconsin-Madison.

Selon le blog officiel de l’université, il a obtenu une licence en marketing international du fitness et en administration des affaires. Sa présence à l’université avait d’abord commencé en tant que conférencier invité, mais il a ensuite eu l’opportunité d’intégrer un programme de « formation prolongée » qui lui a permis de finaliser son diplôme.

La majeure partie de son travail académique s’est déroulée alors qu’il résidait à Los Angeles, mais il faisait le déplacement jusqu’au campus pour rencontrer ses professeurs et passer ses examens lorsque cela était nécessaire. En 1979, il a reçu son diplôme de licence et, en reconnaissance de ses contributions dans le domaine sportif, il s’est vu décerner un doctorat honorifique en 1996, notamment pour son engagement auprès d’événements comme les Jeux Olympiques spéciaux.

Savoir

Arnold Schwarzenegger

Arnold Schwarzenegger a reconnu avoir utilisé des stéroïdes dans le passé pour renforcer sa pratique du bodybuilding. Selon un reportage de NBC News, l’acteur et culturiste ne regrette pas cette décision. Il expliquait ainsi : « Je n’en ai aucun regret, car à l’époque, ces substances étaient nouvelles sur le marché. Nous consultions un médecin et respections un suivi médical. »

Il précise que ces stéroïdes étaient alors légaux, et qu’il avait voulu expérimenter pour voir jusqu’où cela pouvait le mener. Toutefois, il s’est montré clair en affirmant qu’il ne soutient pas l’usage généralisé de drogues, notamment car cela pourrait induire en erreur les jeunes générations. Il préfère encourager les sportifs à privilégier les compléments nutritionnels et d’autres méthodes légales pour améliorer leurs performances.

Arnold Schwarzenegger

Arnold Schwarzenegger, bien que célèbre pour ses exploits sportifs et cinématographiques, n’a jamais été à l’abri des troubles liés à la santé mentale. En 2018, il a tendu la main à un fan en proie à une dépression profonde. Ce dernier lui confiait que sa démotivation l’empêchait même de se rendre à la salle de sport. Il sollicitait l’acteur pour qu’il le pousse à arrêter sa passivité et à reprendre l’entraînement.

Avec bienveillance, Schwarzenegger lui répondit : « Nous traversons tous des épreuves, et nous connaissons tous l’échec. Parfois, la vie est elle-même un entraînement. Mais l’essentiel est de se relever. » Il insista sur l’importance d’avancer pas à pas sans hésiter à demander de l’aide lorsque cela est nécessaire.

Dans les années 1970, à l’apogée de sa montée vers la célébrité, Arnold Schwarzenegger se sentait souvent submergé par l’anxiété. Pour y faire face, il adopta la méditation transcendantale, selon des informations rapportées par Business Insider. Reconnaissant qu’il avait besoin d’un soutien supplémentaire, il s’engagea à méditer quotidiennement pendant un an, jusqu’à ce que cette pratique lui permette de retrouver un équilibre mental et une sérénité intérieurs.

Arnold Schwarzenegger

En 2018, Arnold Schwarzenegger a reconnu dans une interview accordée à Men’s Health qu’il avait parfois « franchi la ligne » dans son comportement envers les femmes, un constat qu’il n’avait pas pleinement admis auparavant. Cette révélation fait écho à des accusations datant de 2003, lorsque six femmes ont affirmé que l’acteur avait tenté de les toucher de manière inappropriée ou de se moquer d’elles. À l’époque, Schwarzenegger avait démenti ces allégations, les qualifiant de tentatives visant à le discréditer alors qu’il se préparait à devenir gouverneur. Il avait alors qualifié ces accusations de « campagne de diffamation politique ».

Pourtant, dans le sillage du mouvement #MeToo en 2017, où de nombreuses femmes ont dénoncé des abus, notamment ceux du puissant producteur Harvey Weinstein, Schwarzenegger a pris du recul pour réfléchir à son propre passé. En 2018, il a publiquement exprimé ses regrets concernant son comportement : « Avec le recul, je me suis rendu compte que j’avais franchi la ligne à plusieurs reprises, et j’ai été le premier à présenter mes excuses. Je le regrette et je présente mes excuses. »

Malgré cette introspection, il a maintenu ses convictions sur la masculinité, tout en soulignant l’immense respect qu’il porte aux femmes, particulièrement à sa mère, qu’il décrit comme la femme qu’il a le plus aimée.

Arnold Schwarzenegger et son ex-femme Maria Shriver

L’un des épisodes les plus tumultueux de la vie d’Arnold Schwarzenegger est sans doute la désintégration de son mariage avec Maria Shriver. L’acteur a suscité un scandale retentissant en avouant avoir trompé son épouse avec leur femme de ménage. Ce manquement lui a même été qualifié de « plus grand échec » personnel, selon certains témoignages.

En 2011, Schwarzenegger a révélé avoir eu un enfant avec Mildred Baena, la femme de ménage du couple, alors qu’il était encore marié à Maria Shriver. Après 25 ans d’union, leur séparation fut inévitable. Dans une interview, l’acteur a reconnu : « J’ai rencontré des revers personnels, mais celui-ci fut sans aucun doute le plus grand. J’étais clairement responsable de cette rupture. »

Le couple a tenté une thérapie professionnelle pour sauver leur relation, mais celle-ci s’est avérée contre-productive. Schwarzenegger a qualifié ces séances de « paroles vaines » et de « plus grosse erreur ». Malgré tout, il a présenté ses excuses à Maria Shriver et à leurs enfants, s’engageant dans une phase de profonde réflexion personnelle.

Dans une autre interview, il a exprimé sa conscience de la douleur infligée à sa famille, tout en conservant l’espoir d’un avenir apaisé. Son parcours illustre ainsi comment la célébrité et la réussite peuvent être assombries par des épreuves intimes bouleversantes.

Le parcours politique d’Arnold Schwarzenegger : un succès en demi-teinte

Arnold Schwarzenegger

Arnold Schwarzenegger fait son entrée en politique en 2003, lorsqu’il devient gouverneur de Californie. Il occupe ce poste jusqu’en 2011. Cependant, son expérience politique ne s’avère pas aussi triomphante que son parcours dans le cinéma ou le bodybuilding.

Comme le souligne le New York Times, plusieurs segments de la population locale ne lui sont pas favorables. Par exemple, les employés de l’État, touchés par des réductions de salaire pendant sa gouvernance, lui sont peu enthousiastes. Du côté des partis, les démocrates rejettent ses positions sur les nouvelles taxes, tandis que certains républicains le jugent trop conciliant. Même son habitude de fumer des cigares déplaît à un bon nombre de personnes.

Cette période politique se révèle isolante. Schwarzenegger confie que sa gestion a suscité des déceptions chez beaucoup : certains voulaient plus de conservatisme, d’autres espéraient un virage libéral, et d’autres encore souhaitaient qu’il adopte une posture contestataire.

En 2011, d’après The Atlantic, son taux d’approbation avait chuté à seulement 22 %, laissant derrière lui un déficit budgétaire de 28 millions de dollars. Une fin de mandat mitigée qui contraste fortement avec l’enthousiasme suscité lors de ses débuts politiques, où certains évoquaient même la possibilité d’une future candidature présidentielle.

Arnold Schwarzenegger

Malgré toute sa confiance et son charisme, Arnold Schwarzenegger éprouve un certain malaise face au vieillissement. Son principal souhait est de rester pertinent et de s’adapter aux évolutions du temps. Comme le soulignait un article du Guardian, bien qu’il conserve une popularité notable, la nature de sa renommée a changé comparé à l’époque où il dominait le monde du cinéma.

Barbara Outland Baker, une ancienne compagne, affirme que Schwarzenegger veut continuer à dominer peu importe les circonstances. « Il souhaite simplement être numéro un, dans n’importe quel domaine. Il ferait tout pour le rester. Mais le processus du vieillissement… n’est jamais bienvenu », confiait-elle, ajoutant que l’acteur paraît mal à l’aise quand il n’est plus en position de leader.

Au fil des années, il a connu plusieurs déceptions, notamment lorsque ses films n’ont pas réussi à marquer durablement les esprits. Par ailleurs, son retour en politique n’a pas fait beaucoup de bruit, échouant à susciter un réel engouement. De plus, la fin de son mariage avec Maria Shriver a accentué ses difficultés, d’autant plus que des scandales publics sont venus ternir son image. Les accusations d’attouchements n’ont pas non plus amélioré sa réputation.

Michael Blitz, coauteur de la biographie Why Arnold Matters: The Rise of a Cultural Icon, observe que Schwarzenegger ne renonce jamais facilement. Selon lui, « Arnold n’a peut-être plus la force de soulever des poids, mais il reste un virtuose persistant de l’ironie dans l’état bizarre de la politique américaine. Il est le « has-been » qui, paradoxalement, continue d’exister. »

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