L’Histoire Tragique du Dalai Lama : Un Leader en Exil

par Zoé
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L'Histoire Tragique du Dalai Lama : Un Leader en Exil
Tibet, Inde, Chine
Dalai Lama

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Son titre officiel est « Sa Sainteté le 14e Dalai Lama, Tenzin Gyatso », une lignée qui remonte au XVe siècle avec le premier Dalai Lama, Gedun Drupa. Ce dernier était renommé pour avoir diffusé les enseignements bouddhistes à travers le Tibet, mais enseigner ne constitue qu’une facette de ce que représente véritablement un Dalai Lama.

Selon la tradition, chaque Dalai Lama est la réincarnation d’Avalokiteshvara, une figure introduite dans le bouddhisme tibétain au VIIe siècle. Avalokiteshvara est un bodhisattva, un être engagé sur la voie de l’éveil en vue de devenir un bouddha. Il incarne une intention profonde : repousser son propre éveil final afin de consacrer son existence à la libération de toutes les âmes de la souffrance, de la douleur, de la mort et du cycle des renaissances.

Ainsi, le Dalai Lama renaît sans cesse, revenant pour continuer d’aider tous les êtres vivants. Malgré ce renoncement au Nirvana pour soulager les souffrances dans le monde, son parcours a souvent été marqué par des épreuves sévères et un exil qui témoigne des difficultés rencontrées par ce leader spirituel face aux enjeux politiques et humains auxquels il est confronté.

Qui est réellement le Dalai Lama ?

Dalai Lama

Le Dalai Lama n’est pas uniquement une figure religieuse majeure, il incarne également une autorité politique historique essentielle. Depuis le XVIIe siècle, ce leader dirige non seulement le bouddhisme tibétain, mais exerce aussi un pouvoir politique suprême sur le Tibet.

Cette double fonction a perduré jusqu’au 17 mars 1959, date du premier exil du 14e Dalai Lama, et a été réaffirmée en 2011. Son parcours est ainsi inexorablement lié à celui du Tibet.

En exil en Inde, le Dalai Lama a établi l’Administration centrale tibétaine, véritable gouvernement en exil, dont il fut le chef jusqu’à sa retraite politique.

En 2011, il annonça son retrait définitif de la vie politique, affirmant dès les années 1960 la nécessité d’un leader élu démocratiquement par le peuple tibétain. Cette transition fut concrétisée avec l’élection de Lobsang Sangay, marquant ainsi un pas décisif vers la réalisation de son aspiration profonde : mener une vie simple de moine, détaché du pouvoir politique.

Le 13e Dalaï Lama s’est éteint en 1933, et selon Time, il fallut quatre années avant de découvrir son successeur. Les recherches furent guidées par des visions et des rêves, et c’est le 13e Dalaï Lama lui-même qui indiqua l’endroit où chercher : l’histoire officielle relate qu’au moment de sa momification, sa tête s’était tournée vers le nord-est.

Cette direction pointait vers le petit village de Taktser, où vivait le jeune Lhamo Thondup et sa famille. Ils étaient de modestes agriculteurs et Lhamo était l’un des 16 enfants du foyer, dont seulement sept survécurent à l’enfance. De ses souvenirs d’enfance, il confiait qu’ils étaient « très ordinaires », mais bien ancrés. L’une de ses activités favorites était de rassembler ses affaires pour annoncer qu’il se rendrait à Lhassa, la capitale tibétaine. Lors de sa naissance, son père avait miraculeusement recouvré la santé, après une maladie grave.

Lhamo n’avait alors que deux ans lorsque des représentants du gouvernement tibétain le découvrirent. Aucun doute ne subsista sur le fait qu’il était la réincarnation du 13e Dalaï Lama, surtout lorsqu’il reconnut les visiteurs et nomma ceux qui se présentaient chez lui. Il identifia également avec justesse plusieurs objets ayant appartenu à son prédécesseur — tasses à thé, tambours, chapelets et canne. Dès lors, le jeune garçon fut emmené loin de son foyer, et finalement conduit à Lhassa — comme il l’avait annoncé. Cette transition ne fut pas aisée pour ce tout-petit, qui confia plus tard : « Une période quelque peu malheureuse de ma vie commençait alors. »

Jeune Dalai Lama

Le Dalai Lama en 1942

Le 22 février 1940, le jeune Lhamo Thondup était officiellement intronisé chef spirituel du peuple tibétain. Il n’avait alors que cinq ans.

Les années suivantes furent consacrées à l’étude de disciplines aussi variées que la logique, le sanskrit, la médecine, ainsi que la philosophie bouddhiste. Dix ans passèrent, jusqu’à ce qu’un jour de 1950, tout bascule soudainement. La menace d’une invasion chinoise devient tangible avec l’arrivée d’une avant-garde de soldats chinois. Le Tibet, menacé, a besoin de son leader. À seulement 15 ans, le Dalai Lama reçoit l’autorité politique suprême et est couronné chef d’environ six millions de personnes – un peuple conscient que la guerre guette à leurs portes.

Les débuts furent difficiles. Le jeune leader dépêcha des délégations au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Népal pour solliciter de l’aide face à la Chine, mais toutes furent rejetées. Face à cet isolement, le souverain adolescent comprit l’ampleur du défi : « Je me souviens avoir ressenti une immense douleur en comprenant ce que cela signifiait réellement : le Tibet devait affronter seul la toute-puissance de la Chine communiste. »

Les négociations avec la Chine ne furent pas plus fructueuses. Selon l’histoire officielle rapportée par le Dalai Lama, il apprit par la radio que la délégation tibétaine envoyée avait accepté l’Accord des 17 points. Ce document, selon la Campagne Internationale pour le Tibet, transforma le Tibet d’un pays libre en une région sous contrôle chinois. Le jeune Dalai Lama, resté seul, entendit alors que son pays était tombé.

Palais Norbulingka

Durant les premières années de l’occupation chinoise, la situation pour le peuple tibétain se détériora rapidement. Les récoltes des paysans tibétains étaient envoyées en Chine tandis que la population locale souffrait de la famine. Armes et terres furent confisquées, et les autorités chinoises commencèrent à accuser les moines et moniales tibétains d’agir secrètement au profit de groupes de résistance.

Un événement particulièrement troublant survint lorsque des représentants de l’Armée chinoise invitèrent le Dalai Lama à une représentation théâtrale suivie d’un thé au siège de l’armée à Lhassa. Ce qui avait d’abord la forme d’une invitation se muât bientôt en exigence, fixée au 10 mars 1959. Mais lorsque la consigne précise fut donnée qu’il devait venir seul, cela suscita une vive inquiétude, surtout après que la nouvelle se répandit publiquement. La peur d’un enlèvement du Dalai Lama devint alors palpable, et des dizaines de milliers de Tibétains se rassemblèrent autour du Palais Norbulingka pour exprimer leur crainte. Face à ce soutien populaire, le Dalai Lama refusa de s’y rendre.

Ce refus marqua le début d’une intense agitation. La foule augmenta, et deux jours plus tard, des affrontements violents éclatèrent. Le 21 mars, l’Armée chinoise commença à bombarder le palais et les manifestants, causant la mort de milliers d’hommes, femmes et enfants. Les gardes du Dalai Lama furent exécutés, de nombreux monastères proches de Lhassa furent attaqués et détruits. Entre-temps, le Dalai Lama avait déjà pris la fuite : dans la nuit du 17 mars, il quitta discrètement le palais pour entamer une longue et périlleuse traversée vers l’Inde. Lors du recensement suivant, la population tibétaine avait diminué de 300 000 âmes, témoignant de l’ampleur tragique du soulèvement.

Dalai Lama traversant l'Himalaya

Dans la nuit du 17 mars, le Dalai Lama revêtit un déguisement de soldat pour quitter son domicile en secret, passant inaperçu parmi les foules anxieuses réunies, préoccupées pour sa sécurité. Accompagné d’environ vingt personnes, il ne voyagea que de nuit, trouvant refuge temporaire dans de petits villages isolés. Leur principale crainte : les avions survolant la région pourraient les repérer.

Selon les récits, à l’approche de la frontière, les troupes chinoises se rapprochaient dangereusement de leur caravane. Toutefois, arrivé à Lhuntse Dzong, le Dalai Lama envoya une demande d’asile au Premier ministre indien de l’époque, Jawaharlal Nehru. L’asile lui fut accordé. Les forces indiennes les accueillirent et les escortèrent jusqu’à un lieu sûr.

La nouvelle de son arrivée en Inde provoqua un choc mondial. Beaucoup craignaient que le leader spirituel ait péri lors du soulèvement. À ses côtés, près de 80 000 réfugiés tibétains suivirent son exil, établissant un gouvernement en exil à Dharamsala. Ainsi débuta une ère de déplacement perpétuel, le Dalai Lama ayant fui définitivement son pays.

Malgré tout cela, il n’oublia jamais l’accueil chaleureux offert par l’Inde, se décrivant lui-même comme « le plus long invité du gouvernement indien ». En 2017, il retrouva Naren Chandra Das, l’un des soldats ayant assuré sa protection durant cette fuite périlleuse. Lors de cette émouvante rencontre, en lui adressant une accolade, le Dalai Lama confia avec humour : « En voyant votre visage, je réalise maintenant que je dois être très vieux aussi. »

Panchen Lama

Le Dalai Lama n’a pas seulement été au cœur d’événements tragiques, de soulèvements et de morts, il a également vu ceux qui l’entouraient souffrir. Le Panchen Lama, qui occupe la place immédiatement après celle du Dalai Lama, est indissociable de cette lignée spirituelle. Lors du décès du Dalai Lama, c’est au Panchen Lama qu’il revient de reconnaître la réincarnation de son prédécesseur. De même, à la mort du Panchen Lama, c’est le Dalai Lama qui identifie sa réincarnation.

Le Panchen Lama qui avait reconnu le 14e Dalai Lama s’était opposé fermement à la domination chinoise. Il est décédé en 1989, dans des circonstances qualifiées de « suspectes » par l’organisation Free Tibet. Puis, le 15 mai 1995, le Dalai Lama annonça avoir identifié le nouveau Panchen Lama : Gedhun Choekyi Nyima, un enfant de seulement six ans. Deux jours après cette annonce, l’enfant et sa famille disparurent mystérieusement et restent portés disparus à ce jour.

Parallèlement, le gouvernement chinois nomma un Panchen Lama officiellement reconnu par Pékin, que les Tibétains surnomment « Panchen Zuma », le « faux Lama ». Depuis, diverses versions officielles ont été avancées au sujet du sort de Gedhun Choekyi Nyima : retenu à Pékin sous une sorte de « protection », renvoyé dans sa région natale, ou encore détenu dans la province du Gansu. Malgré les multiples demandes des Nations Unies, la vérité officielle sur ce qui est advenu du Panchen Lama reconnu par le Dalai Lama demeure inconnue.

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Le Dalai Lama observant de loin pendant l'arrestation de son peuple

En 2013, une infime concession a été accordée par le gouvernement chinois : la levée d’une interdiction de 17 ans concernant l’affichage de l’image du Dalai Lama, limitée toutefois au seul monastère de Gaden à Lhassa. Dans le reste du Tibet, exposer sa photographie restait un acte passible de sanctions strictes.

Par exemple, en 2016, les commerçants de l’est tibétain reçurent un avertissement formel : ils devaient remettre volontairement toute photo ou portrait du Dalai Lama aux autorités culturelles locales. Ceux qui refusaient s’exposaient à des « punitions sévères » – des menaces qui ne tardèrent pas à se concrétiser.

Deux ans plus tard, en 2018, la presse tibétaine rapportait l’arrestation de deux hommes d’affaires tibétains simplement accusés de posséder des images du leader spirituel. La répression ne s’arrête pas aux photos physiques : en 2009, deux internautes tibétains furent condamnés à trois ans de prison pour avoir publié en ligne des photos du Dalai Lama.

Les enseignements mêmes du Dalai Lama sont également proscrits. En 2020, un homme de 75 ans et son fils furent arrêtés dans la région autonome du Tibet, soupçonnés d’être loyaux envers lui et d’avoir écouté ses paroles. Leur libération ne fut possible qu’après une promesse écrite de renoncer à toute écoute future de ses enseignements.

Dalai Lama

Il est difficile de saisir toute la gravité de la situation au Tibet pour ceux qui y vivent encore. Certains ont pris des mesures extrêmes pour protester contre l’occupation chinoise et affirmer leur fidélité au Dalai Lama en exil. Selon la Campagne Internationale pour le Tibet, 156 personnes se sont immolées par le feu entre 2009 et 2019, un acte désespéré pour attirer l’attention sur leur cause.

Des vidéos témoignent de ces actes dramatiques, avec des supplications adressées directement au Dalai Lama. Par exemple, lorsque qu’un Tibétain s’est immolé le 23 décembre 2017, on entend une voix s’écrier : « Gyalwa Tenzin Gyatso [le Dalai Lama], accordez-nous votre regard compatissant. »

Cette réalité place le Dalai Lama dans une position extrêmement délicate. Défenseur constant de la non-violence, il a reçu le prix Nobel de la paix en 1989 pour sa résistance pacifique à l’occupation chinoise. Pourtant, face à ces immolations, sa position n’est pas tranchée. Il a réussi à en dissuader certains, mais n’a jamais condamné ouvertement ces actes. Il explique, notamment lors d’un entretien en 2017, qu’il ne peut pas les condamner, car cela attristerait les familles des victimes, qui agiteraient ainsi à l’encontre de ses propres souhaits.

Dalai Lama

La figure du Dalaï Lama est fréquemment évitée sur la scène internationale, illustrant les tensions qui entourent son rôle politique et spirituel. En 2010, la rencontre prévue entre le président américain Barack Obama et le Dalaï Lama ne fut pas une simple visite protocolaire. Selon The Guardian, la Chine avait lancé un avertissement strict : ce rendez-vous risquait d’« aggraver les relations sino-américaines ». Pourtant, en juin 2016, Reuters rapportait la quatrième rencontre entre Obama et le chef spirituel en exil à la Maison-Blanche, soulignant les « sentiments chaleureux » que le président éprouvait à son égard.

Cette bienveillance n’est pas universelle. En 2016, The New York Times notifiait que la Mongolie, pourtant liée historiquement au Dalaï Lama depuis plusieurs siècles, avait publiquement présenté des excuses après lui avoir accordé une visite, sous la pression de la Chine. Celle-ci avait d’ailleurs annulé ses propres rendez-vous officiels avec des responsables mongols en réaction à ce geste.

En 2017, selon le Global Times, un séjour du Dalaï Lama au Botswana fut prématurément interrompu. Si le chef tibétain évoquait des raisons de santé, des experts du Centre de recherche sur le Tibet en Chine suspectaient l’influence des menaces chinoises, rappelant les conséquences possibles pour ceux qui s’associent avec lui. Zhang Yijiong, responsable du groupe de travail tibétain du Parti communiste, déclarait cette même année, relayé par Reuters : « Bien que certains prétendent que le Dalaï Lama est une figure religieuse […], c’est une erreur. Les responsables représentent leurs gouvernements. J’espère donc que les gouvernements du monde agiront avec prudence, en tenant compte de leur amitié avec la Chine et du respect de la souveraineté chinoise. »

Le Dalai Lama reste optimiste quant à un retour au Tibet, mais…

Le Dalai Lama

Le Dalai Lama a toujours exprimé clairement ses souhaits pour l’avenir du Tibet, et ceux-ci surprennent parfois. Plutôt qu’une indépendance totale, il évoque son désir de voir un Tibet « restant au sein de la République Populaire de Chine tout en bénéficiant d’un large degré d’autonomie ou d’autogouvernance« .

Cette vision implique une collaboration avec la Chine pour le développement du pays, tout en protégeant la culture tibétaine et ses croyances spirituelles uniques. La grande question demeure : verra-t-on un jour le 14e Dalai Lama retourner dans sa terre natale, qu’il a fui en 1959 ?

Il nourrit cet espoir. Lors d’une séance officielle de questions-réponses, il a déclaré : « Oui, je reste optimiste quant à la possibilité de revenir au Tibet. »

Cependant, il reste également pragmatique. Selon une enquête du Los Angeles Times, il a exprimé son scepticisme quant à un avenir sans autonomie tibétaine. Il a même indiqué que, dans son éventuelle prochaine réincarnation, il pourrait refuser de revenir si les conditions d’autonomie ne sont pas garanties.

En anticipation de ce scénario, il a pris des mesures en transférant son pouvoir politique à un autre dirigeant, préparant ainsi son peuple à des défis futurs tout en préservant ses valeurs spirituelles.

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Dalai Lama

Le 14e Dalai Lama s’est montré très transparent quant à son avenir et à celui du Tibet après sa mort, une période qui s’annonce marquée par une incertitude majeure. La grande question demeure : la communauté bouddhiste tibétaine choisira-t-elle son successeur, ou sera-ce la Chine ? Historiquement, les Dalai Lamas précédents ont laissé des indices sur l’endroit où ils allaient se réincarner. Mais aujourd’hui, ce débat dépasse la seule sphère spirituelle pour s’inscrire dans un enjeu politique et territorial fondamental.

Le Dalai Lama a laissé entendre plusieurs scénarios : il prévoit de vivre jusqu’à l’âge de 113 ans, il envisage même sa réincarnation dans un pays libre, peut-être sous la forme d’un adulte ou d’une femme, voire sous plusieurs corps simultanément. Toutefois, il insiste sur un point crucial : seule sa propre décision comptera, et il met en garde contre toute tentative d’ingérence de la part de la Chine, source de conflits et de doutes dans ce processus.

Il a également évoqué la possibilité de ne pas se réincarner du tout. Ce choix résulterait de plusieurs réflexions profondes : un Dalai Lama affaibli pourrait fragiliser la cause tibétaine, et il existerait un risque que des entités politiques exploitent le système de réincarnation à des fins propres, dévoyant ainsi une tradition spirituelle essentielle. Cette inquiétude n’est pas nouvelle. Dès 1969, le Dalai Lama plaide pour que le peuple tibétain élise démocratiquement ses chefs religieux, posant ainsi les jalons d’une autonomie spirituelle et politique plus affirmée.

Dalai Lama

En 2018, une source reconnue dévoilait les stratégies de la Chine à l’égard du bouddhisme. L’objectif principal était d’imposer une série de « réformes bureaucratiques » destinées à renforcer la présence et le contrôle du Parti communiste chinois (PCC) sur toutes les sphères, y compris religieuses.

La première étape clé de ce plan est la « sinisation » des religions au sein du pays, c’est-à-dire l’alignement des convictions religieuses avec la doctrine et les ambitions du PCC. Même si le Parti se déclare officiellement athée, le bouddhisme figure parmi ses cibles prioritaires. Le bouddhisme, originaire d’Inde avec Siddhartha Gautama, le Bouddha historique du Ve siècle avant J.-C., est redéfini dans cette démarche comme une religion profondément chinoise, occultant ses racines étrangères.

Un enjeu capital de cette opération est d’effacer la figure du Dalai Lama, qui représente un symbole fort de la résistance tibétaine. Le Parti communiste qualifie régulièrement ce leader spirituel de « loup déguisé en moine », le présentant comme une menace majeure. Par ailleurs, la nomination par la Chine d’un Panchen Lama alternatif, en opposition à celui choisi par le Dalai Lama, illustre la préparation minutieuse de la succession du 15e Dalai Lama par le PCC.

Ce choix contrôlé de futur leader religieux serait l’acte final symbolique pour enterrer l’autonomie tibétaine et confirmer l’absorption totale du Tibet au sein de la République populaire de Chine. Cette manœuvre oppose directement les efforts et la lutte du 14e Dalai Lama, qui résiste depuis des décennies à cette assimilation forcée.

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