Pourquoi la Suède refuse le confinement face au coronavirus

par Olivier
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Pourquoi la Suède refuse le confinement face au coronavirus
Suède

La COVID-19 s’est propagée à une vitesse fulgurante à travers le monde, semblable à un feu de forêt biologique. Lors d’incendies réels en Californie, les pompiers tentent de circonscrire les flammes en détruisant les arbres alentours pour les priver de combustible, une tactique connue grâce à la BBC. Cette logique préventive s’applique aussi à la lutte contre le SARS-CoV-2, le virus responsable de la pandémie actuelle. Cependant, on ne peut « aplatir la courbe » en « écrasant » littéralement les malades. Heureusement, selon l’infectiologue américain Anthony Fauci, il est possible de freiner la propagation virale grâce à la distanciation sociale. D’après Axios, Fauci estime que des mesures strictes de distanciation peuvent réduire le nombre de morts projeté, passant de 100 000 à 200 000 à environ 60 000.

De nombreux pays ont alors instauré des confinements rigoureux, limitant drastiquement les déplacements et forçant la population à rester chez elle. La ville espagnole de Zahara de la Sierra a réussi à maintenir un nombre officiel de zéro cas en fermant la plupart de ses accès, en favorisant la livraison de médicaments et de courses, et en mettant en place des points de désinfection pour dissuader toute sortie inutile.

Toutefois, certains États ont pris des directions plus originales. La Suède, pays scandinave réputé pour sa culture des boulettes de viande, a décidé de ne pas imposer de confinement général. Pourquoi cette approche différente ?

Tente de test coronavirus en Suède

Connue pour sa neutralité politique, la Suède aurait pu s’aligner sur les mesures drastiques adoptées par d’autres pays. Pourtant, contrairement au Danemark qui, selon Business Insider, a décrété un confinement avant même son premier décès lié au coronavirus, le gouvernement suédois a choisi de miser sur la responsabilité individuelle de ses citoyens pour appliquer la distanciation sociale.

Le principal épidémiologiste suédois, Anders Tegnell, avance que la transmission du virus pourrait être mieux gérée en laissant celui-ci se propager lentement au sein de la population. Cette position, parfois interprétée comme une stratégie d’immunité collective, bien que Tegnell refuse ce terme précis, contraste avec les politiques plus strictes adoptées ailleurs.

Anders Tegnell, épidémiologiste suédois

Au début de la crise, le Royaume-Uni avait également envisagé l’immunité collective, une démarche jugée satirique par l’épidémiologiste William Hanage avant qu’elle ne soit rapidement abandonnée suite aux projections d’un nombre dramatique de décès évitables. La Suède, quant à elle, a conservé sa ligne, peut-être grâce au fait qu’une grande partie de sa population travaille déjà régulièrement depuis son domicile.

Cependant, en avril, la Suède a connu une hausse du nombre de décès liée au coronavirus, ce qui a poussé certains scientifiques suédois à réclamer des mesures plus strictes, comme le rapporte CNN. Par ailleurs, une étude de l’Imperial College de Londres indique que la Suède affiche un taux d’infections nettement plus élevé que les pays ayant choisi le confinement.

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