Savoir — Ce qui fait baisser les prix de l’essence
Si vous conduisez encore régulièrement, vous avez sans doute remarqué que les prix de l’essence ont chuté de façon spectaculaire. À la mi-mars 2020, les cours du pétrole aux États-Unis avaient atteint leur plus bas niveau depuis 2002. Certaines prévisions grand public tablaient sur un prix moyen d’environ 2,03 $ le gallon pour juin 2020, soit près de 1,70 $ de moins que ce qui était estimé auparavant. Dans quelques régions, des stations affichaient même des tarifs proches de 1,63 $ le gallon.
Les motifs de cette baisse sont multiples et se combinent :
- une chute soudaine et massive de la demande liée à la pandémie de COVID-19 : restrictions de voyages, réduction du trafic aérien et confinement des populations ;
- une baisse de la consommation dans des économies majeures, notamment la Chine, qui réduit sa demande d’énergie ;
- une guerre des prix entre grands producteurs, en particulier un conflit d’offre entre la Russie et l’Arabie saoudite, qui a provoqué l’effondrement des cours du brut.
Ces facteurs conjugués ont alimenté un excès d’offre face à une demande en recul, entraînant un effondrement des prix à la pompe. À court terme, les automobilistes font des économies notables ; à plus long terme, les spécialistes s’inquiètent des conséquences pour le secteur pétrolier.
Plusieurs analystes soulignent que, même si la baisse des prix de l’essence allège le budget des ménages, elle génère des pertes considérables pour les entreprises du pétrole et du gaz. Ces pertes importantes pourraient, selon certains observateurs, contribuer à fragiliser l’économie au point d’accroître le risque d’une récession si les prix bas de manière prolongée perdurent.
Ce panorama explique pourquoi la baisse des prix de l’essence, bien qu’immédiatement bénéfique pour les consommateurs, soulève des questions économiques et industrielles plus larges sur l’avenir de la production et de l’emploi dans le secteur.