
Dans des temps où l’hygiène est plus essentielle que jamais, notamment face à la pandémie mondiale de COVID-19, la question de la sanitisation des courses devient centrale. Faut-il désinfecter chaque emballage, fruit ou légume avant de les consommer ? Cette interrogation suscite des avis divergents parmi les spécialistes.
Un professeur en microbiologie alimentaire de l’université Rutgers, Don Schaffner, déconseille l’usage systématique de désinfectants sur les aliments. Selon lui, le geste clé reste de se laver les mains :
- À votre arrivée à la maison après les courses.
- Après avoir rangé vos achats.
- Avant de vous mettre à table.
Pour les fruits et légumes frais, un simple rinçage à l’eau suffit pour éliminer saletés et insectes. Il déconseille d’utiliser du savon ou des détergents qui pourraient laisser des résidus nocifs.
Le principal risque, selon cet expert, ne provient pas des emballages ou des aliments eux-mêmes, mais plutôt d’une contamination aérienne, notamment quand un autre client tousse ou éternue dans votre proximité immédiate. Un cas extrême à noté a même vu une personne dénoncée pour avoir délibérément toussé sur des produits alimentaires, entraînant la destruction de marchandises d’une valeur importante.

Cependant, certains experts adoptent une approche plus prudente. Le Dr Jeffery VanWingen, par exemple, recommande d’adopter des gestes supplémentaires pour limiter les risques :
- Désinfecter les poignées de caddies avant utilisation.
- Limiter les contacts inutiles en respectant une liste précise d’achats.
- Nettoyer les emballages plastiques et boîtes de conserve une fois rentré chez soi.
- Retirer les produits comme le pain de leurs sacs d’origine avant de les placer dans des contenants propres.
- Jeter les sacs plastiques immédiatement après les avoir vidés.
- Assurer une hygiène stricte dans les zones de stockage alimentaire à domicile.

Au fil des semaines, les données sur la survie du coronavirus sur différentes surfaces restent partielles, mais certaines études indiquent que le virus peut persister jusqu’à 72 heures sur du plastique ou jusqu’à 24 heures sur du carton. Ce prolongement de survie suggère un potentiel risque indirect lié au contact avec des emballages contaminés. Ce n’est pas l’aliment lui-même qui est préoccupant, mais bien ce que l’on appelle la contamination croisée par les surfaces.
De ce fait, adopter une « double sécurité » en désinfectant certains emballages, en cuisinant les aliments avec soin, et en maintenant une propreté rigoureuse des mains et des espaces domestiques, peut s’avérer judicieux face aux zones d’ombre qui subsistent.

