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Alien: Earth ajoute une pièce au puzzle de l univers Alien. Si on se demande où il se situe dans la chronologie, la série se déroule en 2120 — deux ans avant les événements du premier film où Ripley impose sa suprématie au Xénomorphe. À ce moment, l humanité est technologiquement avancée, les expéditions spatiales sont devenues routinières et les cyborgs et les synthétiques font partie intégrante de la société.
Les grandes entreprises prennent le contrôle du monde
Dans l intrigue, cinq sociétés dirigent l économie mondiale: Weyland-Yutani, Prodigy, Dynamic, Threshold et Lynch. Ces grandes entreprises prennent les décisions qui influent sur le quotidien des citoyens, leur priorité étant la rentabilité et l avantage concurrentiel; le bien être des personnes ordinaires n entre pas en ligne de compte.
Quand Prodigy découvre des spécimens extraterrestres à bord de l USCSS Maginot, le PDG Boy Kavalier, interprété par Samuel Blenkin, veut les mettre à profit. Les deux entreprises jouent un jeu dangereux, apportant ces organismes de destruction sur Terre pour accroître leur pouvoir et leurs profits. Au final, des innocents meurent et Weyland-Yutani n échappe pas à son obsession pour les Xénomorphes, comme dans les autres films de la saga.
Cette perspective résonne comme un cauchemar, mais elle n est pas éloignée de la réalité. Dans le monde réel, des entreprises continuent de croître et de fusionner, donnant naissance à des géantes capables d influencer les marchés et les politiques publiques. Dans le secteur de la technologie, l influence des grandes fortunes et des acteurs majeurs s étend auprès des décideurs, illustrant une concentration croissante du pouvoir.
L essor du transhumanisme
Dans Alien: Earth, les cyborgs et les synthétiques font partie du quotidien. Les cyborgs incarnent des humains augmentés par des composants cybernétiques, tandis que les synthétiques intègrent une intelligence artificielle dans des corps d androïdes. La série va plus loin en introduisant des hybrides, une étape révolutionnaire qui permet de transférer la conscience humaine dans un corps synthétique amélioré.
Cette avancée pousse Prodigy à explorer de nouvelles possibilités d expérimentation avec des enfants souffrant de maladies graves ou de dommages physiques, dont la conscience serait transplantée dans une enveloppe physique augmentée.
Le transhumanisme n est pas une idée nouvelle: l humanité cherche depuis longtemps à prolonger la vie et à améliorer l existence grâce à la technologie. Mais les avancées récentes pourraient rapprocher ce rêve de la réalité plus vite que prévu.
En 2018, il a été révélé que Sam Altman, PDG d OpenAI, avait envisagé une initiative visant à préserver le cerveau humain et à le téléverser sur un serveur, afin que l esprit puisse survivre même si le corps meurt. Cette hypothèse, présentée comme une éventualité dans un avenir proche, évoque une connexion possible entre le cerveau téléversé et un corps androïde, donnant naissance à un hybride.
La marginalisation de la société due à l intelligence artificielle
Ce qui frappe dans Alien: Earth, c est le rôle prépondérant de l intelligence artificielle en 2120. Elle sert non seulement à progresser dans la recherche mais participe aussi au quotidien. Wendy et les autres hybrides évoluent comme des enfants dans des corps d adultes, guidés par Kirsh, un androïde synthétique interprété par Timothy Olyphant. Où sont les humains dans ce tableau ?
Cette dynamique s avère préoccupante, car l humanité semble de plus en plus reléguée au second plan face à l IA. Le monde réel suit des trajectoires similaires: des prédictions annoncent une IA ultra‑intelligente capable de dépasser les capacités humaines et de déclencher une révolution, tandis que d autres mettent en garde contre une dérive vers une IA consciente et incontrôlable. Des personnes s attachent déjà à des chatbots IA pour obtenir des conseils de vie, et cela pourrait empirer si ces évolutions remplaçaient les humains.
Selon Noah Hawley, de nombreux technologues et milliardaires ont grandi en regardant de la science‑fiction, et il est de notre responsabilité, en tant que créateurs, d imaginer un avenir vers lequel nous pouvons tendre, poursuit-il dans les échanges avec la presse spécialisée.
