
Des chercheurs ont récemment mis au jour un fragment perdu d’un continent ancien enfoui sous le Canada. Mieux encore, cette découverte pourrait inclure des diamants. Si cette révélation évoque l’intrigue d’un roman populaire des années 1930, la réalité est bien plus fascinante, sans pour autant céder à la fantaisie. Il ne s’agit pas d’Atlantide surgissant des profondeurs pour enrichir l’humanité, mais d’un fragment relativement petit d’un proto-continent vieux de plusieurs milliards d’années, désormais enfoui sous l’île de Baffin au Canada.
Une étude récente de l’Université de la Colombie-Britannique révèle que ce fragment, localisé à près de 400 kilomètres de profondeur sous Baffin, est identifié grâce à des échantillons de kimberlite, une roche volcanique renfermant des diamants. L’analyse de la composition minérale permet de l’associer à un continent perdu appelé le craton de l’Atlantique Nord. Bien que ce nom soit moins évocateur que d’autres masses terrestres anciennes telles que Laurasia, il s’agit d’une découverte majeure à l’échelle géologique.

Durant les premiers temps de la Terre, les continents s’assemblaient et se désagrégeaient continuellement. Les premières grandes masses continentales, appelées cratons, étaient d’immenses plaques rocheuses stables pendant des centaines de millions d’années. Elles se fragmentaient et se recomposaient à mesure que la tectonique des plaques remodelait la surface terrestre, formant successivement des supercontinents, jusqu’à l’apparition de Pangaea il y a environ 335 millions d’années. Ce supercontinent s’est ensuite séparé pour donner naissance aux continents actuels, il y a environ 60 millions d’années.
Le craton de l’Atlantique Nord, dont un fragment vient d’être découvert sous l’île de Baffin, n’est pas totalement inconnu des géologues. Des morceaux ont été identifiés ailleurs, notamment au Groenland, en Écosse et dans la région du Labrador au Canada. Toutefois, ce nouveau fragment est remarquable par sa profondeur exceptionnelle, bien plus importante que celle des autres fragments connus, qui se situaient entre 1 et 10 kilomètres sous la surface.
