Xénobots : conception, capacités et enjeux

Poursuivant l’examen des grandes avancées scientifiques, les xénobots représentent une nouvelle frontière entre biologie et ingénierie. Créés à partir de cellules souches provenant du cœur et de la peau d’une grenouille, ces assemblages cellulaires présentent une architecture singulière — décrite par leurs auteurs comme « prism-like » — qui leur confère des comportements associés à la vie, sans pour autant qu’ils se nourrissent ou se reproduisent.

Malgré leur apparence et leurs mouvements, il convient de nuancer l’expression « robots vivants ». Les xénobots obéissent à des programmes et démontrent des actions coordonnées : nager, ramper, marcher grâce à des tissus musculaires articulés, et rassembler des particules dans leur environnement. Comme le note l’un des coauteurs de l’étude, on peut les faire « nager, ramper et marcher » et les utiliser pour agréger des éléments.

Le véritable enjeu technique ne réside pas seulement dans la biologie, mais dans la conception : un superordinateur a conçu ces formes biologiques. Plutôt que de modeler l’organisme à la main, les chercheurs ont demandé à un algorithme évolutionniste ce qu’ils voulaient obtenir. L’ordinateur a alors simulé des millions de créatures virtuelles par essais et erreurs, repérant les formes et structures capables d’accomplir la tâche souhaitée.
Voici, en bref, ce que révèlent ces travaux :
- Capacités motrices autonomes : propulsion et locomotion via tissus musculaires.
- Comportement collectif : coopération en essaim pour pousser ou regrouper des particules.
- Conception informatisée : des algorithmes génèrent des modèles testés en simulation avant d’être réalisés en tissu biologique.
- Applications potentielles : agrégation de microplastiques en mer et autres travaux pro-sociaux, tout en restant attentif aux risques encore hypothétiques.
Ces avancées posent autant de questions éthiques et techniques que de promesses pratiques. En plaçant la conception algorithmique au cœur du processus, les xénobots illustrent comment l’informatique et la biologie conjuguées ouvrent de nouvelles pistes pour les robots vivants, avec des perspectives particulièrement intéressantes pour l’environnement et la recherche.
