Apple, une entreprise qui domine l’industrie technologique depuis des décennies, figure parmi les sociétés les plus emblématiques au monde. Cette renommée s’accompagne d’une réputation divisée : d’un côté, des fans passionnés qui font la queue pendant des heures pour un nouveau lancement d’iPhone ; de l’autre, des détracteurs qui critiquent les produits, leurs utilisateurs, et même l’éthique de travail de Steve Jobs, fondateur et visionnaire du groupe. Pourtant, au-delà de ces opinions, Apple jouit d’une haute réputation en tant qu’employeur. Mi-2025, sa note sur Glassdoor est de 4,1 étoiles, montrant qu’une large majorité de ses salariés qualifient leur expérience professionnelle d’excellente. Près de quatre employés sur cinq recommanderaient ainsi Apple à un proche.
Pour ceux qui envisagent de postuler chez Apple, il est utile de se préparer à un entretien d’embauche hors du commun. Fidèle à son slogan emblématique « Think Different », l’entreprise adopte une approche peu conventionnelle dans ses questions d’entretien. Un exemple célèbre est la question posée aux candidats pour des postes de spécialiste : « Si vous étiez un livreur de pizza, comment pourriez-vous profiter d’une paire de ciseaux ? »
D’autres candidats ont partagé des questions tout aussi étonnantes rencontrées lors de leurs entretiens chez Apple. Les plus remarquables seront détaillées ci-après.
En considérant la manière dont les fondateurs d’Apple se sont rencontrés — un hasard impliquant l’un d’eux en train de laver sa voiture sur son allée — et la mystérieuse histoire du troisième cofondateur méconnu, il n’est pas étonnant qu’une des questions d’entretien les plus insolites chez Apple porte justement sur les véhicules.
Cette question a été posée aux candidats pour un poste de planificateur de la demande et de l’approvisionnement. Bien que l’exercice mathématique soit intimidant à première vue, il est tout à fait possible d’en déduire une estimation raisonnable à partir des statistiques disponibles sur les immatriculations et la propriété automobile. En 2022, on compte près de 279 millions de voitures particulières et commerciales immatriculées aux États-Unis selon le Département fédéral des transports américain (source : Forbes).
Pour les passionnés de chiffres ou les amateurs de statistiques sur la possession automobile, cette question peut sembler simple, mais elle se révèle beaucoup plus complexe pour une personne lambda cherchant simplement un emploi.
Cependant, rassurez-vous : l’intention véritable du recruteur n’est probablement pas d’obtenir une réponse précise, mais plutôt de créer un contexte qui permette d’évaluer votre capacité à appliquer votre compréhension de la loi de l’offre et de la demande, en lien avec la population américaine.
Cette question a été posée aux candidats postulant pour un stage chez Apple. Il ne s’agit évidemment pas d’encourager la destruction réelle d’horloges dans les locaux de l’entreprise. Cette interrogation vise plutôt à évaluer la capacité à sortir des sentiers battus, une qualité essentielle pour un stagiaire, ainsi que la manière d’aborder une question formulée de façon ambiguë.
Tout d’abord, que signifie exactement le terme « casser » dans ce contexte ? Faut-il réellement détruire l’objet physiquement, ce qui peut se faire de multiples manières, ou suffirait-il qu’il affiche une heure erronée, voire qu’il cesse complètement de fonctionner ? Par exemple, on peut facilement neutraliser une horloge analogique en enlevant ses aiguilles, tandis qu’une horloge numérique pourrait être « cassée » en la débranchant. Certains ont même proposé une réponse pleine de jeu de mots : « Je la ‘clock’ une fois ».
Malgré l’aspect ludique ou décalé de cette question, il est important de prendre au sérieux un entretien de stage chez Apple. Ce géant de la technologie est très sélectif quant aux profils qu’il recrute, recherchant des talents exceptionnels capables de faire preuve de créativité et d’innovation. Selon Frank Lazar, consultant informatique, Apple considère chaque candidature comme une opportunité précieuse : si un candidat ne montre pas son potentiel dès la première fois, aucune expérience acquise ailleurs ne suffira à inverser la décision.
Si vous avez déjà postulé pour un poste d’ingénieur de construction (Build Engineer) chez Apple, vous avez peut-être déjà été confronté à cette question lors de votre entretien. Comme beaucoup d’autres questions d’entretien qui frôlent le bizarre, celle-ci ne vise pas à obtenir une évaluation précise de votre intelligence.
Bien sûr, avoir de la tête est important pour bien accomplir son travail, mais ce n’est pas le seul critère qui fait de vous un bon employé. Après tout, il ne faut pas être un génie pour comprendre que certains êtres brillants ont parfois eu des comportements déplorables — et certains considèrent même Steve Jobs lui-même dans cette catégorie.
La raison la plus probable de cette question étrange est en réalité de mieux cerner la définition que vous donnez au mot « intelligent ». L’intervieweur cherche aussi à observer comment vos niveaux de confiance et d’humilité influencent la manière dont vous vous percevez. Ce mélange est souvent un indicateur bien plus pertinent pour déterminer si vous pourrez vous intégrer à la culture d’entreprise.
Cette énigme autour des glucides faisait partie des questions posées lors des entretiens pour le poste d’ingénieur assurance qualité logicielle chez Apple. Bien que la fonction implique le contrôle et l’assurance qualité, une question insolite concernant un objet aussi banal (mais sans lien direct avec le poste) vise à évaluer la capacité du candidat à imaginer des méthodes innovantes et efficaces pour réaliser des tâches courantes.
Mais comment tester correctement un grille-pain ? Cela dépend de la définition même du « test ». Si vous êtes fabricant, votre prototype sera soumis à des analyses en laboratoire indépendant portant sur sa durabilité, sa consommation d’énergie et sa sécurité, afin de vérifier qu’il respecte les normes légales de commercialisation. Aux États-Unis, les grille-pains doivent obtenir une certification FCC, relevant de la réglementation FCC Part 15, qui englobe également les réfrigérateurs et autres appareils électroménagers.
Pour un consommateur ou un testeur de gadgets, l’évaluation se concentrera davantage sur la clarté des instructions fournies, l’uniformité de la chauffe des tranches de pain, la facilité d’utilisation, ainsi que sur la couleur du pain grillé à sa sortie. Un détail qui peut sembler anodin, mais rappelle que le petit-déjeuner est une affaire sérieuse.
Quelle est la priorité : résoudre le problème du client ou créer une excellente expérience client ?
Passer un appel au service client pour un problème technique est devenu une expérience quasi universelle. Pourtant, comme beaucoup peuvent en témoigner, toutes les sollicitations ne mènent pas forcément à une résolution, quelle que soit la durée de l’attente au téléphone. C’est sans doute pourquoi Apple interroge ses candidats au poste de conseiller Home Advisor avec cette question cruciale.
Le choix effectué par le candidat en dit long sur sa compréhension du poste visé, et surtout sur son adéquation avec la culture d’Apple. En effet, le service client d’Apple, réputé pour être « incroyablement exceptionnel », repose sur deux piliers essentiels : écouter attentivement et résoudre les problèmes, mais aussi conclure chaque échange par un adieu chaleureux donnant envie au client de revenir (source : Inc).
Ces principes ne s’appliquent pas uniquement aux représentants en boutique, mais également à ceux dédiés au support téléphonique, soulignant ainsi l’importance d’un équilibre entre efficacité et qualité relationnelle.
Dans la même veine, les candidats au poste d’Apple Store Creative, en contact direct avec les clients, doivent répondre à des questions aussi originales que « Comment expliqueriez-vous la mémoire vive (RAM) à un homme de 70 ans ? » Quant aux consultants à temps partiel pour Apple Care At-Home, ils se voient confronter à des scénarios décalés, par exemple : « Un homme appelle avec un vieil ordinateur devenu inutilisable. Que faites-vous ? »
Lors d’un entretien pour un poste d’ingénieur mécanique, un candidat s’est vu poser une question des plus intrigantes : « Vous placez un verre d’eau sur une platine vinyle et augmentez lentement la vitesse de rotation. Que se produit-il en premier : le verre glisse-t-il, bascule-t-il, ou est-ce l’eau qui éclabousse en sortant ? » Cette interrogation, loin d’être triviale, fait appel à une compréhension approfondie des principes fondamentaux et appliqués de la physique.
Pour répondre à ce problème conceptuel, qui compte de nombreux paramètres, il faut examiner plusieurs facteurs :
- La fréquence de rotation constante influence l’inclinaison de la surface de l’eau, qui devient plus prononcée suivant la position radiale sur la platine.
- Lorsque la vitesse angulaire augmente, le comportement du verre—glissement ou basculement—dépend principalement du ratio de ses dimensions et du coefficient de friction entre le verre et la platine.
- Il est également possible que de l’eau éclabousse avant que le verre ne se déplace, surtout si celui-ci était rempli presque à ras bord avant le démarrage.
Ce type de réflexion illustre bien les exigences des entretiens techniques chez Apple, où le savoir théorique doit s’allier à une logique rigoureuse. À défaut d’expérimenter vous-même (à condition d’avoir un balai à portée de main), cette question pousse à mesurer les interactions physiques dans un contexte réel et dynamique.
Dans la même veine, les candidats au poste d’ingénieur en conception produit font face à des scénarios similaires, comme : « Si l’on fait glisser une tige pleine et une tige creuse de même masse sur une rampe, laquelle arrive en bas la première et pourquoi ? » Autant d’exercices qui testent la capacité à appliquer des principes scientifiques dans des situations concrètes.
Lorsqu’on interroge un candidat sur la manière de décomposer le coût d’un stylo, il est tentant de penser à l’Apple Pencil. Cependant, cette question, posée en 2013 à un candidat au poste de Global Supply Manager, précède la sortie de l’Apple Pencil en 2015. Il s’agissait donc très certainement d’un stylo classique.
En supposant qu’il s’agisse d’un simple stylo à bille, ses composants principaux sont : la pointe, le corps et la cartouche d’encre. Certains modèles incluent aussi des ressorts ou d’autres pièces mécaniques pour le mécanisme à ressort. Ces éléments sont fabriqués à partir de divers matériaux comme le polystyrène, le polypropylène, l’ABS, l’acier inoxydable et l’aluminium.
Mais au-delà des coûts de fabrication, un gestionnaire de chaîne d’approvisionnement doit également prendre en compte :
- Les frais de transport
- Les dépenses liées à la publicité
- Les coûts opérationnels non liés à la production directe
Ce questionnement illustre parfaitement la complexité du rôle, qui requiert une compréhension fine de toutes les étapes impactant le prix final d’un produit, depuis sa conception jusqu’à sa distribution.
Par ailleurs, une autre question notable, posée aux candidats ingénieurs en matériel haptique, consistait à lister toutes les solutions possibles pour percer un trou dans n’importe quel métal, le tout en seulement deux minutes. Bien que cette question semble étrange, elle reflète la nature même du métier : résoudre rapidement des problèmes techniques complexes.
Les questions d’entretien les plus surprenantes trouvent souvent leur intérêt dans l’absence de réponse évidente, invitant plutôt à une réflexion créative. Prenons, par exemple, celle posée aux candidats au poste de Technical Program Manager chez Apple : « Si vous deviez faire flotter un iPhone en plein air, comment vous y prendriez-vous ? »
Bien que la situation puisse paraître absurde, elle ouvre un large éventail de solutions plausibles qui dépendent des conditions exigées pour que l’iPhone soit considéré comme flottant. Un intervenant sur une plateforme d’évaluation professionnelle a brillamment relevé ce défi en posant des questions clés en retour : « Combien de temps doit-il flotter ? Quelle est la distance minimale à respecter par rapport à un objet fixe ? Existe-t-il des contraintes techniques dès le départ ? Combien d’ingénieurs sont mobilisables selon le plan du projet ? »
Avec ces précisions, différentes approches émergent. Par exemple, si la conservation de la fonctionnalité de l’appareil n’est pas primordiale après l’expérience, on pourrait imaginer l’usage d’aimants puissants pour le faire léviter. À contrario, si le but est de créer une illusion de flottement, un fil de nylon quasiment invisible pourrait suffire.
Ce type de question vise avant tout à évaluer la capacité du candidat à résoudre des problèmes non conventionnels. L’intervenant l’a justement qualifié d’« exercice de pensée critique », signifiant qu’il ne s’agit pas pour Apple de trouver des ingénieurs aux pouvoirs surnaturels, mais bien des esprits inventifs capables d’envisager diverses pistes face à une énigme insolite.
Les candidats au poste d’ingénieur en conception de produits chez Apple sont souvent confrontés à des questions pour le moins surprenantes lors des entretiens d’embauche. Un candidat a ainsi rapporté cette interrogation liée aux composants d’un appareil Apple : « Comment pouvez-vous distinguer si cette pièce est en acier ou en aluminium ? »
Une connaissance scientifique élémentaire permet de répondre à cette question : un aimant, par exemple, attirera fortement l’acier – métal ferromagnétique – tandis qu’il n’aura presque aucun effet sur l’aluminium, non magnétique. D’autres propriétés physiques peuvent aussi être examinées pour différencier ces matériaux, telles que la densité, la dureté, la conductivité thermique ou électrique, ainsi que la résistance mécanique. Au-delà d’un simple test d’aptitude scientifique, cette question est directement liée aux exigences du poste, puisque comprendre et reconnaître les matériaux est essentiel en design produit.
Un autre exemple de question scientifique, présentée sous forme de situation quotidienne, illustre cette logique : « Nous avons une tasse de café chaud et un petit pot de lait froid sorti du réfrigérateur. La température ambiante se trouve entre les deux. Quand faut-il ajouter le lait au café pour obtenir la boisson la plus fraîche le plus rapidement : au début, au milieu ou à la fin ? » Un utilisateur de Glassdoor qui a été confronté à cette question raconte que le directeur technique qui l’interrogeait préférait la réponse “à la fin”, tout en avouant ne pas être certain, ni connaître la réponse exacte. En réalité, la patience serait sans doute la meilleure alliée : il faudrait simplement attendre que le café refroidisse naturellement.
Lors d’un entretien d’embauche, il est naturel de vouloir faire bonne impression tout en restant prudent à ne pas paraître excessivement sûr de soi. Toutefois, chez Apple, lorsqu’il s’agit de recruter un chef de projet, les candidats se voient parfois poser une question audacieuse : « Quelles compétences possédez-vous que les autres candidats ne peuvent pas égaler ? » Cette interrogation, à première vue déroutante, trouve tout son sens dans un contexte où seuls les meilleurs postulants se présentent. Le recruteur cherche en effet à faire émerger ce qui rend chaque candidat véritablement unique et indispensable.
Alors, comment répondre à cette question sans tomber dans l’arrogance ? Une étude de 2019, relayée par FastCompany, révèle qu’environ 70 % des recruteurs privilégient la personnalité comme critère principal de sélection, surpassant même l’apparence ou le niveau d’études. Eric Charsky, président du cabinet de recrutement Charsky Group, souligne dans un entretien avec BioSpace que la sincérité est la clé : « Si vos bases sont honnêtes, tout le reste suivra ». Il met également en garde contre le piège d’une surestimation excessive, souvent motivée par la volonté de « s’ouvrir des portes et d’attirer l’attention ».