La véritable raison pour laquelle Rhode Island n’a pas assisté à la Convention Constitutionnelle
La Révolution américaine a engendré un degré élevé d’incertitude. Au-delà du fait que les colonies étaient en guerre avec la Grande-Bretagne, leur mère patrie et la plus grande puissance navale du monde, il n’y avait aucune garantie que la voie institutionnelle qu’elles s’étaient tracée fonctionnerait comme prévu. C’est dans ce contexte que, bien que la Déclaration d’indépendance ait été adoptée presque à l’unanimité (avec l’abstention de New York), la structure de la nouvelle nation s’est révélée être un sujet plus controversé.
Selon des sources historiques, seulement 39 des 70 délégués désignés ont signé la Constitution, tandis que 15 n’ont même pas assisté à la convention. Si de nombreux absents l’étaient pour des raisons professionnelles ou personnelles, les motifs de ceux qui ont délibérément choisi de ne pas signer ou de ne pas assister étaient largement liés à l’absence d’une Déclaration des droits et à des violations perçues des droits des États. L’expression la plus extrême de ces sentiments est venue de Rhode Island, qui, malgré le fait d’avoir été le premier État à se séparer de la couronne, n’a envoyé aucun délégué.
Les questions d’autonomie au sein de l’union et le manque de garanties pour la liberté personnelle étaient les principales raisons du refus de Rhode Island de ratifier la Constitution. Néanmoins, leur réaction, contrairement à d’autres États qui partageaient leurs inquiétudes mais assistaient tout de même à la convention, découle en grande partie du parti politique prédominant à Rhode Island. À cette époque, le « Country Party » remportait de grandes victoires électorales au sein de l’assemblée législative de l’État.
Ce parti était largement composé de fermiers dont les positions anti-fédéralistes étaient ancrées dans la peur qu’une transition de la monnaie de l’État à une monnaie fédérale n’ait un impact sévère sur leurs affaires. D’autres personnes de l’État, également préoccupées par cette transition hypothétique qui risquait de les rendre pauvres, insistaient pour que la monnaie propre à Rhode Island soit acceptée sur son territoire durant cette période. De nombreux États et politiciens, y compris George Washington, les ont critiqués pour leur entêtement. Ce n’est qu’en 1790 que Rhode Island a enfin cédé à la pression et a ratifié la Constitution.