Choreomania : La folie dansante qui a marqué l’Histoire

par Olivier
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Choreomania : La folie dansante qui a marqué l'Histoire
France

Les épidémies historiques évoquent souvent l’image de charrettes médiévales remplies de victimes, tandis que les survivants peinent à comprendre pourquoi ce destin leur est imposé. Depuis l’aube des centres urbains, diverses épidémies ont pu apparaître et se répandre. L’ignorance concernant les pathogènes et les puces véhiculatrices de maladies, notamment celles transmises par les rongeurs, a longtemps limité l’efficacité des traitements, bien avant que la vaccination ne devienne courante. Toutefois, une autre forme d’épidémie, la chorémanie, continue d’intriguer même les spécialistes modernes.


engraving of choreomania

Connu également sous le nom de danse frénétique, la chorémanie désigne un phénomène où un nombre croissant d’individus se trouvent irrésistiblement poussés à danser dès qu’ils en voient d’autres. Tant les médecins que les figures religieuses de l’époque étaient déconcertés et évoquaient parfois une possession pour expliquer cet état de transe. Les personnes concernées continuaient de danser jusqu’à ce que leurs pieds saignent, incapables de s’hydrater ou de se nourrir correctement. Bien que les causes de ces épisodes restent sujettes à débat, plusieurs hypothèses se dessinent.

Les explications purement médicales ne suffisent pas à élucider ce mystère. Parmi les pistes avancées figurent :

  • La chorée de Sydenham
  • L’épilepsie
  • L’intoxication à l’ergot

Ces conditions peuvent provoquer des mouvements involontaires, et l’intoxication à l’ergot était particulièrement envisageable car le grain bon marché était alors la principale source d’alimentation pour certains Européens. Toutefois, plusieurs récits décrivent des victimes qui ne subissaient pas de simples spasmes musculaires ou convulsions, mais s’adonnaient véritablement à une danse ininterrompue.

Le cas le plus emblématique de chorémanie se déroula au XVIe siècle à Strasbourg. Une femme, prise d’une frénésie dansante, aurait entraîné près de 400 personnes dans une sorte de contagion chorégraphique. Confrontés à un phénomène que la médecine de l’époque attribuait à un « excès de sang chaud », les responsables encouragèrent les danseurs à poursuivre leur mouvement en diffusant même de la musique en direct. Cette approche, qui espérait épuiser les danseurs, se révéla vaine, et ce n’est qu’après de longues semaines d’efforts que le phénomène cessa. Certains spécialistes modernes, tels que le Dr John Waller, considèrent cette épidémie de danse comme une « maladie psychogénique de masse », potentiellement exacerbée par des tensions sociales et économiques.


painting of choreomania

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