Savoir
Depuis des siècles, la religion catholique envoie des missionnaires dans des contrées lointaines afin de diffuser l’évangile, convertir les populations et offrir des services essentiels tels que l’éducation, l’aide alimentaire et médicale. Pourtant, certains prêtres ont payé de leur vie cet engagement, victimes tantôt de populations hostiles, tantôt de gouvernements désireux de repousser toute influence étrangère.
Bien que le Mexique soit un pays majoritairement catholique – près de 80 % de ses habitants adhèrent à cette foi, selon le Pew Research Center – exercer la prêtrise dans ce pays représente aujourd’hui une nette menace. La situation ne repose pas sur une persécution étatique, mais sur la violence perpétrée par des cartels de la drogue.
Ces organisations criminelles n’hésitent pas à éliminer toute personne qu’elles estiment représenter un danger, que ce soit des journalistes, des politiciens ou des religieux. Entre 2005 et 2021, au moins 47 membres du personnel pastoral – incluant prêtres, religieuses et autres travailleurs du milieu – ont été assassinés par ces groupes violents.
Le père Sergio Omar Sotelo Aguilar, qui dirige le Centre multimédia catholique au Mexique, explique que deux facteurs expliquent ce phénomène :
- Les agents du changement que représentent les religieux s’opposent naturellement aux réseaux de la criminalité, à la violence et à la corruption incarnés par les cartels.
- Certains malfaiteurs sont persuadés que les églises et autres bâtiments religieux cachent des trésors, et n’hésitent pas à recourir à la violence pour atteindre leur but.
Selon le père Aguilar, s’attaquer aux prêtres, c’est porter atteinte à l’essence même du catholicisme dans le pays. En effet, éliminer un prêtre, c’est frapper une institution qui joue un rôle essentiel dans la stabilisation des communautés locales. La situation rappelle combien il est crucial de comprendre et d’analyser en profondeur les défis auxquels est confronté le secteur religieux au Mexique, berceau d’un catholicisme aux racines très ancrées.