L’Histoire de William Joyce, Dernier Britannique Executé pour Trahison

par Olivier
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L'Histoire de William Joyce, Dernier Britannique Executé pour Trahison
Royaume-Uni

William Joyce, exécuté et capturé

Le 3 janvier 1946, William Joyce, figure tristement célèbre de l’histoire britannique de la Seconde Guerre mondiale, fut pendu pour trahison. Connu du public britannique sous le surnom moqueur de « Lord Haw-Haw », il avait trahi son pays en diffusant de la propagande anti-britannique au service de l’Allemagne nazie. Son exécution en fit le dernier homme britannique condamné à mort pour trahison.

Né le 24 avril 1906 à New York, William Joyce grandit à Galway, en Irlande, à partir de l’âge de trois ans. En 1921, alors qu’il était encore adolescent, il fut recruté comme messager par l’armée britannique durant la guerre d’indépendance irlandaise. Sa vie fut menacée un jour alors qu’il rentrait de l’école, près d’être tué par l’IRA. Par mesure de sécurité, un officier britannique l’envoya alors en Angleterre, dans le Worcestershire.

Il poursuivit ses études en Angleterre, s’inscrivant finalement au Birkbeck College. C’est là qu’il développa une obsession pour le fascisme. Un affrontement avec des militants communistes lors d’une réunion conservatrice lui laissa une cicatrice profonde de l’oreille jusqu’à la bouche, gravant à jamais sa haine du communisme et renforçant son engagement envers le fascisme. Au fil des années, il adhéra à plusieurs organisations fascistes, souvent en conflit avec d’autres membres du mouvement.

William Joyce au microphone

En 1938, Joyce se rendit à Berlin après avoir obtenu un passeport britannique par de fausses déclarations, affirmant faussement être sujet britannique alors qu’il était encore citoyen américain. En Allemagne, il décrocha un poste à la radio du ministère de la Propagande dirigé par Joseph Goebbels, qui cherchait des fascistes étrangers pour diffuser la propagande nazie vers les pays alliés. Il anima ainsi une émission intitulée Germany Calling.

Dans son livre Twilight Over England, Joyce justifia ses actes en affirmant que, bien que rester en Angleterre pour œuvrer pour la paix aurait été noble, il préférait renoncer définitivement à ce pays qui allait à la guerre alors qu’il ne pouvait s’y engager par conscience.

Ses premières émissions visaient à semer la méfiance parmi les Britanniques envers leur propre gouvernement, prétendant que la classe ouvrière était opprimée par une alliance entre la bourgeoisie et des hommes d’affaires juifs de l’élite dirigeante. Cette coalition, selon lui, contrôlait le pays. Il dénonçait également des figures politiques comme Churchill, accusées d’être sous l’influence de ce pouvoir oligarchique.

Public se rassemblant pour le procès de Joyce

Au fil du temps, ses propos devinrent de plus en plus antisémites et virulents contre la société et la politique britanniques, gagnant une audience grandissante. Une étude de la BBC révéla que des épisodes de Lord Haw-Haw atteignaient parfois jusqu’à 50 % de l’auditoire britannique.

Sa dernière émission fut diffusée de Hambourg le 30 avril 1945, jour du suicide d’Hitler, où il prédisait la chute inévitable de la Grande-Bretagne sans aide allemande. Quelques jours après, l’Allemagne capitula. Joyce, en fuite près de la frontière sud du Danemark avec de faux papiers, fut repéré, blessé, capturé et ramené en Angleterre pour y être jugé pour trahison.

Lors du procès, sa défense tenta de faire valoir qu’étant né américain, il n’était pas britannique et donc ne pouvait être accusé de trahison envers la Grande-Bretagne. Mais le tribunal déclara que son passeport britannique, valide durant son service au régime nazi, établissait sa trahison envers le Royaume-Uni. Condamné à mort, William Joyce fut pendu à la prison de Wandsworth en ce début d’année 1946.

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